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Critique de PetiteBichette


Pur Sang pour évoquer les chevaux, la nature, mais aussi le sang pur, noble, d'une lignée familiale.
Un joli et court roman de Franck Bouysse, avec de belles descriptions de nature writing, des montagnes d'Eden Creek dans le Montana au plat pays de la Haute-Vienne en France.
J'ai pensé à On était des loups de Sandrine Collette à la lecture des balades à cheval dans les montagnes et forêts, le bruit des sabots des chevaux martelant la quête de soi.
Elias a été élevé par ses parents adoptifs ; Papa et Mama Tulssa, des amérindiens descendants de la tribu des Nez Percés. Elias a eu une enfance heureuse, isolé dans les montagnes, mais choyé par ses parents qui lui transmettent l'amour et le respect de la nature. Rapidement Papa et Mama Tulssa révèlent à Elias que son nom est en réalité Greenhill, fils d'un couple de français venu s'installer dans le Montana.
Mais ce ne sera que sur son lit de mort que Mama Tulssa révélera un autre secret qui va bouleverser Elias, si attaché à son mode de vie, qui va le convaincre tout quitter. Elias va partir en France pour le château de la Croix du Loup en Haute-Vienne sur la commune de Les Cars, à la recherche de la vérité sur ses origines.
J'ai aimé dans son avant-propos ce que Franck Bouysse livre de la construction de son personnage central : « Si je décline mes obsessions, mes révoltes intimes, il n'en est pas moins vrai que rien n'est possible sans personnage pour les véhiculer, les incarner. Ce personnage catalyseur, ni héros ni anti-héros, apparaît d'abord nu et revêt son histoire au fil du récit. Je le découvre en l'écrivant, le couvre d'habits-mots tissés à partir de mes vents intérieurs. » (p.8)
À propos de son texte, Franck Bouysse déclare également : « II est question d'amour dans ce texte, d'amour passé, d'amour possible. Parce qu'il n'y a pas de sentiment plus pur que celui-là pour conduire à l'errance, l'autre nom du destin. (p.9) »
Il est question dans ce roman de l'amour avec un grand A, l'amour des parents envers leurs enfants, et de l'amour au sein du couple et aussi d'amitié.
Le récit du parcours d'Elias à la recherche de ses origines est entrecoupé de courts chapitres narrant le calvaire des Indiens Nez-Percés (ou tribu des Rêveurs) tentant de survivre aux assauts des colons, bien écrits et très touchants.
Le tout est mâtiné d'une petite dose de mysticisme, comme l'auteur aime à parsemer ses romans, avec une très belle scène entre Elias enfant et un loup.
« On racontait pourtant que les Indiens et les loups appartenaient à une noble lignée ancestrale et que leurs esprits se rejoignaient dans un coin de ciel. Que leur entente silencieuse ne souffrait aucune frontière et que passer d'une vie à une autre ne changeait rien à cela. […]
Le loup avait évité chaque obstacle, ventre à terre, le corps griffé de fils d'or au passage des trouées du feuillage, le museau planté dans la chair de l'espace, et l'espace replié sur le temps, comme un cyclone naturalisé. Un mélange de particules tendant vers l'unité magistrale du monde. » (p.24)
Je me suis laissée envouter par l'atmosphère de ce texte, suivant les pérégrinations du personnage attachant d'Elias que j'aurai plaisir à retrouver dans une suite.
Fermez le poing, sentez le sang affluer dans vos veines, ouvrez-le doucement, prêt à attraper vos rêves d'une autre vie.
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