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Critique de frandj


J'ai lu "Le maître et Marguerite" il y a fort longtemps. Aujourd'hui je viens de finir "Coeur de chien", moins connu que le précédent. Je l'ai découvert sans idée préconçue. C'est pourquoi j'ai été un peu estomaqué par l'objet principal de ce roman: il s'agit de la greffe de l'hypophyse et de testicules humains, sur un chien des rues nommé Bouboule - ce qui le transforme en homme ! Voilà le premier sujet, baroque et en même temps remarquable, qui est développé au début du livre. La suite est moins agréable à lire, et pour cause: certes, Bouboulov (patronyme de la créature) est un être humain, mais il est grossier, porté sur la vodka, voleur, impossible à éduquer... Ceci engendre de pénibles conflits avec son "créateur" qui continue à l'héberger chez lui. D'ailleurs, le chirurgien est lui-même un personnage haut en couleur.
Quelles que soient les qualités de l'intrigue, l'intérêt principal du roman est ailleurs. Boulgakov écrit en 1925, dans la période historique située entre la guerre civile et l'avènement du stalinisme. Il peut donc se permettre d'être impertinent à l'égard du pouvoir bolchevique et de l'esprit prolétarien. Philipp Philipovitch ne cache pas son mépris pour la plèbe, notamment à l'égard du cadre communiste qui sévit dans son immeuble et qui veut endoctriner Bouboulov. Mais surtout, l'auteur suggère discrètement que l'homme-chien correspond au portrait robot de "homo sovieticus". On n'ose pas imaginer le châtiment terrible qui aurait frappé Boulgakov si, quelques années plus tard, il avait publié ce roman très osé.
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