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Critique de chambrenoire


C'est en lisant Les maîtres sonneurs de George Sand que j'ai découvert l'univers des charbonniers.
Grâce à cet essai, j'ai pu mieux comprendre le métier de charbonnier.
Ces charbonniers effectuaient un métier dur, isolés dans les forêts, ils n'étaient pas visibles. Pourtant, leur importance économique était vitale pour l'industrie qui consommait alors énormément de charbon de bois.

« Si la fonte dans les hauts fourneaux avec le charbon de bois a perduré plus longtemps en France, c'est que ce produit était jugé bien meilleur, d'une excellence inégalée par rapport à la houille ».

Pour produire ce charbon à partir de bois, la transformation était longue et complexe. Il fallait ériger une meule selon un savoir-faire bien codifié. Puis, lorsqu'on y avait mis le feu, c'était une surveillance de tous les instants. le travail était exigeant et pénible. La vie familiale dans des cabanes rustiques, au milieu de la nature et loin des lieux habités, ne facilitait pas l'intégration. Et les enfants devaient, dès leur plus jeune âge, aider à la tâche.

« Les charbonniers se sentaient rejetés comme rejetés et ignorés. Ils n'avaient que très peu de liens avec les habitants du pays d'accueil et avaient conscience d'effectuer un travail de « galériens » parfois proche de l'esclavage. »

De nombreuses légendes circulent comme celle qui raconte que François 1er, égaré dans une forêt, aurait profité de l'hospitalité d'un couple de charbonnier, de là viendrait l'expression « Charbonnier est maitre chez soi ».
L'isolement des charbonniers, leurs conditions difficiles, les ont poussés à se constituer en société solidaires, le cousinage appelé « Les Bons Cousins Charbonniers ». Ces sociétés secrètes se sont mêlées aux loges franc-maçonniques, respectant ce rite du secret et des rituels.

« L'assemblée de novembre est le point culminant de l'initiation des briquets, jeunes adolescents en mesure de devenir compagnons. »
Les réunions secrètes, appelées « Vantes », se tenaient dans les forêts. Elles perdurent encore en Bretagne pour réfléchir sur le devenir des arbres et la gestion écologique des forêts.

Très bien documenté, cet essai aborde de façon claire et détaillée un métier oublié et méconnu ainsi que son organisation en sociétés secrètes.
De nombreuses illustrations accompagnent le texte.
Un glossaire explique les thermes techniques comme le nom des outils employés.

Je remercie les éditions Dervy et Masse Critique de Babelio pour cette découverte d'un métier peu connu.
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