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Critique de Syl


Syl
12 novembre 2012
Tristan habite avec sa maman dans une cité. Sa tour est la B2.
C'est par une nuit où Maurice, un vieux retraité un peu barjot, explose la tête d'un chat d'une balle, que Tristan fait la connaissance d'une étrange fille. Toute seule, recroquevillée au sol, elle pleure sur la folie des hommes et sur le chat qu'elle appelle « un vagabond des nuits ».
Tristan veut bien la réconforter. Elle se nomme Clélia, elle n'est pas d'ici, elle ressemble à un elfe, on croirait même qu'elle vient d'une autre planète quand elle parle ! Et puis qu'est-ce qu'elle sous-entend lorsqu'elle dit qu'elle n'est pas son élue ?
Il fait nuit, il pleut, chacun doit rentrer…

Au collège, le lendemain, le surveillant est accompagné d'une nouvelle élève, enveloppée dans une veste jaune, informe, bien trop grande pour elle. Tristan reconnaît aussitôt sa mystérieuse inconnue de la veille.

« La fille pénétra dans la classe.
C'était elle, bien sûr, pensa Tristan.
Comme si tout était écrit à l'avance.
- Je le crois pas ! tonitrua Saïd. Tristan a flashé sur cette meuf !
Un silence total s'abattit sur la classe. Tristan avait une drôle de boule nouée à l'intérieur du ventre. Une boule faite d'un sentiment étrange qu'il n'avait pas envie d'analyser.
Pas encore. »

Entre les dires de Tristan et les quelques mots du journal de Clélia, l'histoire, leur histoire, commence, coincée dans le ciment des cités, des fanfaronnades et mascarades, de l'ignorance et des codes établis chez les adolescents…


L'auteur me fait voir un paysage bétonné, avec des tours hautes et menaçantes. le ciel est plombé d'une nuit noire et froide. J'imagine le parvis de la cité, orné d'arbres squelettiques, de quelques lampadaires moribonds, pas d'âme, l'abandon.
Tristan vit seul avec sa mère, son père les a abandonnés. Sans être rebelle, il a l'adolescence un peu bête et égoïste. Il a des amis, mais son copain d'enfance Mourad commence à prendre la mauvaise tangente. Tristan en a conscience et ne veut surtout pas se laisser influencer. le jour où il voit Clélia, il sait qu'il ne peut rester insensible. Cette fille a une ingénuité qui fait peur ! Elle est naturelle et sincère. Son sourire ne triche pas, elle est généreuse et délicate. Son prénom, c'est La Chartreuse de Parme, l'héroïne de Stendhal… Clélia, lui raconte Fabrice, lui parle de ses lectures, de sa vie avant la cité, de son père veuf, un peu paumé, écrivain non inspiré, et de son arbre confident, un sycomore qu'elle a baptisé Tom Bombaldi. Clélia a le verbe volubile et sa joie à raconter est émouvante. Tristan se sent attiré, mais il craint le regard des autres, il a honte, et ne se prive pas de peiner la petite fée en se montrant dédaigneux, moqueur, injuste…
L'histoire commence donc ainsi, mais en quelques pages, elle ne s'altère pas, elle se transforme en une belle histoire d'amour… Deux adolescents se rencontrent, se reconnaissent et se complètent.

Un beau roman à conseiller à nos jeunes. Clélia nous parle littérature…
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