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Critique de JBLM


Merci aux éditions Armand Colin pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la dernière Masse critique Non-fiction. L'auteur est une référence bien connue des amateurs de géopolitique, c'est toujours un plaisir de le lire comme de l'entendre. Il traite ici brièvement 50 thèmes répartis en 5 catégories : la mondialisation, les dirigeants du monde, les conflits, la démocratie et le terrorisme.

Pas mal pour pouvoir rembarrer tonton qui sort des énormités au repas de famille basées sur les expertises "scientifiquement prouvées" des spécialistes de l'impro de BFMTV, mais on reste forcément sur sa faim lorsque des sujets aussi complexes que le conflit israélo-palestinien ou le dossier nord-coréen sont traités en une page et demi. Tenu par le volume à condenser au maximum, l'auteur est souvent obligé de consacrer une seule phrase par idée, ce qui donne l'impression de couper un peu dans les virages. Mais à la rigueur peu importe, tous ses autres livres sont là pour approfondir, et celui-là n'a pas d'autre préoccupation que d'offrir un tableau plus nuancé de la géopolitique contemporaine, facilement déformable par le pseudo-journalisme et les fantasmes plus ou moins complotistes. Il faut donc le prendre comme une initiation sur ces grands sujets, à approfondir ensuite au cas par cas.

En ce qui concerne l'argumentation, je suis sans surprise convaincu par intermittences. Certains développements font mouche (je pense notamment au traitement de l'idée reçue "la diplomatie conduit à la faiblesse", par exemple), d'autres moins. Il y a un principe rhétorique récurrent, quoique peu convaincant, qui consiste à minimiser la responsabilité d'un acteur dans les tensions actuelles (l'islam politique, la Russie ou encore la Chine) en énumérant les épisodes de l'histoire récente dans lesquels il n'a aucune responsabilité. Bof, ça n'enlève rien à la masse des épisodes où il en a... Il y a quand même un parti pris assez prononcé en faveur de l'UE, qui n'a pourtant rien d'indiscutable. Enfin, je n'ai pas du tout adhéré au traitement globalement accordé à la démocratie. Elle n'est plus un régime politique parmi les autres qui correspond à une société donnée à un moment donné de son histoire, mais un idéal indépassable, indicateur du degré de progrès d'un peuple, dont nous devrions absolument exporter les germes (comme si la nôtre marchait) au sein de sociétés qui en biaisent le plus souvent l'intérêt en la mettant en oeuvre.

Bref, je garde beaucoup de réserves, mais cela prouve que, conformément à ce que l'auteur pourfend avec raison en début d'ouvrage, je ne prends pas pour argent comptant une idée parce que je l'ai lue dans un livre. Après tout, rappelons que l'objectif du l'oeuvre consiste moins à rétablir la vérité de l'information qu'à réduire la crédulité de son destinataire.
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