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Critique de pleasantf


"A travers les mots passait encore un peu de jour." Cette phrase extraite du livre résume assez bien ce que l'on ressent à la lecture de ce texte. J'en ai traversé les 120 pages dans une semi-obscurité, m'interrogeant souvent sur le sens de ces phrases énigmatiques.
Le livre, publié en 1962, est le reflet d'une époque où la littérature d'avant-garde s'est alors dépouillée d'une bonne partie de ses attributs traditionnels pour s'embarquer dans un voyage en compagnie de la psychanalyse ou de la linguistique. Cette littérature avant-gardiste est toute proche d'atteindre les limites de la lisibilité et de l'ennui et parfois les dépasse comme en témoigne ce livre.
Blanchot assemble une suite de fragments, qui souvent prennent la forme d'un dialogue entre un homme et une femme. De ces deux-là, on apprend peu de choses si ce n'est qu'ils se rencontrent fortuitement dans un hôtel et se retrouvent dans la chambre de monsieur où ils passent la nuit. Le texte est traversé par moments d'une tension érotique et parsemé de quelques rares indices narratifs récurrents mais la plupart du temps il apparaît comme une succession de phrases assez simples mais opaques, d'énoncés pleins de paradoxes défiant la logique du sens. Blanchot joue avec les mots, rassemble dans une même phrase ceux qui ont une racine commune (attention- attente ; différer- différent- indifférence). Le langage s'avère impuissant à rendre compte d'une réalité matérielle ou d'une vérité. Il renvoie à sa propre réalité autonome d'expression de la pensée ou de la mémoire.
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