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Critique de mollymonade


Mon frère ennemi nous raconte une enfance algérienne, très probablement inspirée de celle de l'auteur.
Cette enfance, c'est celle de Salim qui se sent dans un âge inconfortable: trop grand pour traîner dans les jupes des femmes et encore trop petit pour être admis auprès des hommes. Il ne sait pas trop où traîner ses basques... Echauffé par la sensualité ambiante, les histoires salaces (souvent fantaisistes) racontées par le berger et les jeux troubles que lui impose la petite domestique, Salim découvre la sexualité avec autant de honte que de ravissement. Il lui tarde de voir venir la cérémonie de purification qui, symboliquement, lui permettra d'intégrer la communauté des hommes et de, qui sait, de pouvoir faire "la niqua" avec la "garçonna" en toute légitimité. En attendant, s'ouvrent à lui les portes de l'école française, source de nouvelles découvertes et de nouveaux tourments mais aussi de ses espoirs.
Au travers de ses histoires, Salim nous décrit la vie rude dans un village, les traditions et les usages, l'éducation sévère, l'injustice mais s'interroge aussi sur le monde qui l'entoure.
Pour écrire ces moments d'une enfance rurale qui m'a fait penser à Colette et à Pagnol, l'auteur a un peu laissé tremper sa plume dans la harrissa. Sa prose simple et délectable est épicée par des mots arabes ou des mots français prononcés avec l'accent du bled (ex: midicoule pour maître d'école) qui font sourire mais donnent au récit tout son piquant. Un vrai régal !
Par contre, je n'ai pas trop bien compris le choix du titre car les relations fraternelles, très peu évoquées, ne paraissent pas pire que dans n'importe quelle famille.
Mon frère ennemi, est le premier opus d'une trilogie. Il est suivi par Tes yeux bleus occupent mon esprit puis de Nina sur ma route qui mettent en scène Salim adolescent puis jeune adulte.
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