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Critique de vertbleu


Comme l'auteur, né lui aussi à Fès en 1944 (la date de naissance est ambiguë cfr. la biographie de Tahar Ben Jelloun sur Wikipédia), il devient professeur de philosophie dans un lycée. Comme l'auteur, il abandonne sa profession non pas pour pénétrer une caserne-prison dans l'Atlas, y subir les méfaits qu'il décrit dans la Punition et ensuite partir en France, mais bien pour se métamorphoser en enfant!

Cet enfant nouveau-né ne dit rien. Il a tout oublié de sa vie ancienne. Yamna le guide avec l'aide de Sindibad, Boby et Argane, vers la tombe du cheikh Ma al-Aynayn, résistant à l'occupation française au début du 20e siècle.

Yamna, jeune fille malmenée par la vie, prostituée plus de force que de gré, meurt avant de réssuciter, de prendre l'enfant en charge et lui conter au cours de ce périple au travers du Maroc la vie héroïque de Ma al-Aynayn.

Sindibad, de son vrai nom Ahmad Suleiman, est un jeune et brillant étudiant de l'université Qaraouiyine de Fès. Esprit critique il s'oppose à ses maîtres et tombe amoureux d'un autre étudiant, le jeune Jamar. Déboussolé il s'efforce et parvient à perdre la mémoire.

Brahim veut qu'on le nomme Boby et guide les touristes à Fès en leur racontant les légendes vraies ou fausses. Il a choisi ce nom car il voudrait devenir chien.

Argane est une jeune fille, issue d'une famille marocaine vivant en France mais si nombreuse que les parents ne peuvent la nourrir. Ils envoient leur fille au Maroc chez une tante qui l'exploite avant qu'elle ne travaille comme bonniche dans une famille de Français. Elle aussi est en fuite et tente de perdre la mémoire des mauvais traitements subis.

Tous quatre se dirigent vers le sud, vers les sables... Pourquoi au juste? Pourquoi rencontrent-ils tant de personnages qui leur racontent leurs histoires? Pour oublier? Pour se redécouvrir? Pour camoufler sous leurs airs de héros des mille et une nuits la vérité de leurs vies, d'une indicible réalité sociale?

Un livre déconcertant, un livre hermétique, une poésie de deux cent trente-quatre pages, un texte parfois sublime que j'ai lu avec plaisir même si j'aurais par moment apprécié qu'il soit plus clair.
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