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Critique de afriqueah


On le traque, on le poursuit, et pourtant il se définit comme « un Homme blanc, classe moyenne, âge moyen. Bibliothécaire. Bosse dans une université. Honorable. Inoffensif. »
Il est bibliothécaire chez un sale type, Stowe, qui finance les campagnes électorales du parti républicain et qui, pour arriver à être milliardaire, bétonne les campagnes, les vraies, et construit des centres commerciaux à la place des forêts.
Et la campagne électorale se joue entre une femme Démocrate (une femme ! Où a-t-elle la tête !) et un Républicain qui brigue un deuxième mandat : il peut à ce titre fomenter un semblant de rébellion, qui justifierait l'état de siège, le couvre-feu « et parmi les gens qui se risqueraient dans les rues le jour de l'élection, un Afro-Américain sur trois était sûr de se faire épingler sous un prétexte ou sous un autre. »
Alors, forcément, le bibliothécaire se demande ce que la Sécurité du territoire lui reproche. Etre juif , cela suffit-il ? parce que ses adversaires , eux, sont non seulement Républicains, de la droite extrême, contre l'avortement, contre le droit des femmes - qui doivent juste la fermer et se reproduire en silence- contre les écolos, contre les gays, et, pompon , contre les juifs.
Emplois fictifs des femmes de politiciens, achat de temps d'antenne, matraquage publicitaire, arrosage de fric, recherche de tout ce qui peut servir pour déshonorer l'adversaire, infiltration de leurs proches, mensonges surtout, car la vérité n'a aucune importance en politique, et même la vraisemblance est inutile.
Voulant attaquer le bibliothécaire, soupçonné de connaître les secrets illicites des millions arrosés par Stowe ( alors que cela le pousse à les découvrir, ces secrets) la sécurité du territoire cherche quoi inventer : vols, viol, cruauté envers les animaux… oui, ça, c'est un bon créneau, cruauté , zoophilie.
Larry Beinhart nous fait beaucoup rire : le bibliothécaire, au début du livre, parle d'une de ses collègues plutôt mince « mais je n'aurais jamais pu m'imaginer en train de la déshabiller, sous peine de me faire l'effet du Marquis de Sade effeuillant Justine en prélude à de sordides et perverses profanations ».Et une autre de ses collègues, quand elle apprend qu'il est accusé de zoophilie contre un cheval, s'étonne, elle aurait juré qu'il avait une petite bite.
Drôle, donc, ce livre sur un sujet pas du tout drôle. Pertinent, Larry Beinhart nous rappelle des épisodes connus, parfois d'ailleurs évoque des noms ou des faits réels( comme Hillary Clinton ou le 11 septembre) et « invente », bien que tellement vraisemblable, un avion rempli de politiciens démocrates qui se scratche, le rôle des grands électeurs, le Congrès qui peut tout de même , malgré tout, se faire manipuler, les doubles casquettes, les espions, tout un monde politique gouverné par l'argent.
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