(Le héros est enfermé dans une cellule, et on ne lui apportât ni eau, ni vivres, et ceci pendant plusieurs jours.)
"C'est à peine si je levais mes yeux troubles vers l'impeccable officier lorsque je l'entendis rendre tripes et boyaux : il venait de prendre la mesure du cloaque où il m'avait fait enfermer. Ses vomissures éclaboussèrent le sol en produisant un appétissant son de cascade. Je regardai avec envie se déverser ce jus de panse tiède et bien épais. Si je n'avais pas été encombré par le corps de mon frère défunt, j'aurais pu me traîner jusqu'à la flaque nauséabonde et l'aspirer, la laper avec délectation, frissonner de plaisir en sentant mes mâchoires se tordre sur les reliefs d'un repas récent. Cette bouillie était une offrande, un potage propre et chaud servi à même le sol de mon royaume. Mendoza dut lire mon appétit car il ne put retenir un second jet de bile. Mes narines identifièrent un relent de vin amer et l'acidité d'un plat en sauce. La promesse d'un festin. Je ricanai en dévisageant le commodore :
- Oui j'en serais capable maintenant. Voilà ce que vous avez fait."