2060

22 juin 2060, le monde tel que nous le connaissons vit ses derniers instants. La fin du monde est pour aujourd'hui. Après une longue vie marquée par le militantisme, l'héroïne de 80 ans fait le point sur son combat des 30 dernières années. Elle se souvient des débuts de son engagement militant lorsque l'extrême droite est arrivée au pouvoir, comment l'écologie ou les droits des femmes et des minorités n'ont plus fait partie des préoccupations. Elle se souvient de Nour, une combattante féministe avec qui elle a vécu une passion dévorante. Elle se souvient comment la lutte aux côtés des Dragonnes a été cathartique pour elle, comment elle a donné un sens à sa vie alors même que la planète était condamnée. Elle se souvient de son arrestation, des tortures, des 10 longues années d'emprisonnement. Dix ans pendant lesquelles à l'extérieur la société périclitait, les plantes et les animaux disparaissaient et le réchauffement climatique faisait monter les eaux jusqu'aux porte de sa maison. Là, pour la dernière fois, elle se souvient de tout alors qu'elle accomplit sa routine quotidienne et qu'elle a trouvé une certaine forme de paix.

Cette vieille dame de 80 ans, ça pourrait être l'autrice, ça pourrait être vous, moi ou nos enfants. Elle est entrée dans la résistance parce qu'aucun autre choix n'était possible pour elle. Rester inactive et attendre ? Très peu pour elle. Très touchée par cette lecture, j'y ai reconnu bon nombre de mes angoisses concernant l'avenir. C'est aussi pour ça que j'affectionne autant les histoires (post-) apocalyptiques, elles résonnent particulièrement en moi. Toutefois, malgré la perspective d'un futur condamné, c'est un roman extrêmement lumineux. En le refermant, on mesure notre chance de vivre dans un monde, certes condamné si nous ne faisons rien, mais qui pourrait tout de même encore être sauvé si nous nous en donnons la peine. Vous l'aurez compris, c'est un énorme coup de coeur !