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Critique de PtbDoc


Dans un futur pas si lointain, Myra sait tout de tous : intelligence artificielle hégémonique, elle régule nos vies, nous prodigue de bons conseils, choisit avec la même facilité le contenu de nos réfrigérateurs, les films que nous apprécierons et notre future âme-soeur avec la bienveillance de celle qui sait mieux que nous ce qui est bon et bien.
Cela vous semble familier ? Après tout, Myra est la digne descendante d'une autre assistante numérique, bien réelle, et déjà parmi nous. À force d'alimenter Myra avec toutes les données de notre vie, nous ne pouvons plus nous en passer, à tel point que certains sautent déjà le pas de l'implant cérébral qui l'installera au creux de notre pensée, sans intermédiaire.
Quelques jeunes consciences, cependant, parviennent à s'extraire du mouvement aveugle, et réalisent que le Gouvernement a la main-mise sur les faits, gestes et pensées les plus intimes de chacun de ses concitoyens … et s'en alarment. Ils redécouvrent la puissance des livres et du papier, qui avaient disparu depuis longtemps, rendant impossible la moindre communication en dehors du réseau, hors de la surveillance généralisée. La résistance s'organise, on lit à tour de bras les anciens classiques dans des versions non expurgées par le Gouvernement, et on prépare en secret le grand coup qui révélera à tous la supercherie, au sein de Cellules composées de très jeunes adultes, voire d'adolescents, qui reçoivent matériel et consignes depuis des hautes instances dont ils n'ont pas connaissance. Un jour, un jeune homme, écorché par un chagrin d'amour, commence à s'interroger sur les personnes à la manoeuvre, et sur la réalité même de l'existence de ce haut commandement dont ils n'aperçoivent que les lieutenants depuis le début de leur lutte …

Nous voilà en pleine réécriture de 1984, tout à fait assumée dès lors qu'un des plus hauts gradés de la rébellion a pour nom de code Orwell … La transposition est d'autant plus réussie qu'elle s'appuie sur une extrapolation très réaliste de notre société actuelle et de ses travers. Rien n'est invraisemblable dans l'emprise que Myra a pris sur l'ensemble du système, puisque tous les instruments de son omnipotence sont déjà en place : algorithmes de choix des prochaines lectures ou séries ; santé monitorée en direct par des appareils de mesure à même le corps ; échanges sociaux, intellectuels, culturels basculés en ligne ; numérisation généralisée de notre histoire, de notre mémoire, de notre sécurité civile, de notre citoyenneté, …
Ce récit est très prenant, et comme dans 1984, on palpite d'effroi au fil des pages, en réalisant comme tout cela est tellement plausible.
Le seul défaut de ce texte tient sans doute à la traduction. le langage est parfois poussif, les phrases alambiquées, on ressent, sans vraiment savoir pourquoi, que ce n'est pas écrit en français originellement.
Je recommanderai sans hésiter cette dystopie aux 3èmes et au lycée.
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