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Critique de lescourbesgraciles


Dans ce nouvel essai publié aux éditions le Passager Clandestin, l'autrice déploie le concept d'écoféminisme dans une réalité incarnée, concrète et actuelle.

Loin des ouvrages théoriques sur la question, elle décide ici de politiser, à l'aune de ses convictions écoféministes (solidaires, décoloniales, antispécistes et radicales) la façon dont nous interagissons les un.e.s avec les autres, et faisons société. Elle fait ainsi la part belle aux récits, en apparence ordinaires (prestations esthétiques, choix alimentaires, sexualité…), qui jalonnent notre existence, et qui, en réalité, constituent des objets d'étude politiques tout à fait dignes d'intérêt.

Un chapitre dédié à la place des spiritualités (parfois considérées New Age, comme la pratique du Tarot) dans les écoféminismes a particulièrement retenu mon attention. En se saisissant du terme « paganarchisme », elle développe l'idée selon laquelle l'utilisation des croyances, des rites et des cultures anciennes contribuerait à renverser le système capitaliste et patriarcal, en proposant des mythes alternatifs, qui seraient, au fond, intrinsèquement dissidents. Parler du réel de manière peu normative (avec un mode de pensée complexe, non dualiste, sans opposition raison/émotion, imagination/réalité) permettait, selon elle, de créer un « nouveau langage » subversif, une « radicalité sur laquelle les dominant.e.s n'ont absolument aucune prise ». La spiritualité, qui est vue comme « terrain politique » de premier ordre, rendrait possible la constitution d'un groupe, portant en lui le changement social, et par là, serait susceptible de faire face à l'Etat.

Vous l'aurez compris, l'autrice adopte une approche globale, ancrée,et singulière, qui m'a parfois déroutée et interrogée, mais qui m'a toutefois offert la possibilité de mettre ce concept en mouvement.
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