AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Anassete


Quoi de mieux qu'une BD pour parler de la création littéraire masculine, face au pouvoir de fécondité féminine ? Derrière cette accroche très traditionnelle et vieillotte se cache une intrigue brésilienne, mise en scène par deux hommes américains, proche du conte urbain et philosophique. Quelle est l'importance de la mort ? Peut-on jouer avec elle comme la vie joue avec nos nerfs ? le héros, Bras, déroule sa vie par saccades aussi bien pour comprendre l'importance qu'a eu la vie de son père sur la sienne que pour réfléchir sur la vie et la mort. Si le début nous les dépeint comme un terminus brutal, amer et tragique, la fin de l'histoire nous propose une version plus éthérée et joyeuse. Prêtant à leur trait un sarcasme réaliste aux teintes masquées de sacré onirique, Daytripper nous raconte au jour le jour plusieurs tranches de vie fictives d'un chroniqueur de nécrologies.

[...]

Sous ses premiers atours de polar ou de thriller, on découvre un texte poétique sur la relation père-fils et moi-moi. L'écriture reste une activité masculine dans cette BD face à la vie donnée par les femmes. J'ai trouvé ce message un peu rustique et très en phase avec des idéaux qu'on retrouvait au XIXème siècle. En remettant en contexte, on comprend bien vite que l'écriture est très certainement plus une activité masculine que féminine. Ce qui permet à cette BD de ne pas hérisser le poil des féministes, c'est que le message n'est pas centré dessus. Néanmoins, la fin de l'histoire nous déboussole un parce que justement elle fait le point sur cette relation père-fils et cette peur de ne pas assez s'investir dans l'éducation des enfants.

[...]

On assiste petit à petit à la naissance d'un roman dans la BD. le narrateur écrit donc une histoire aux scenarii changeants sur la manière dont est né son roman, lui-même oeuvre de fiction dans la fiction. Loin de s'ébahir devant la mise en abyme, le lecteur prendra ces événements pour vrai jusqu'au chapitre fatidique « le rêve ». C'est à partir de là que j'ai eu un peu de mal à faire le raccord avec le reste et cela demanderait peut-être une relecture. de ce que j'ai compris, il s'agirait d'un mort qui s'ignore et qui écrit sur ses différentes morts fictives, parce qu'il n'a fait qu'écrire dessus toute sa vie en pensant que ça ne lui arriverait jamais. On pourrait avoir une autre interprétation : les tumeurs de Bras de 76 ans pourraient lui faire perdre le sens des réalités et par l'écriture il essaierait de coucher toutes les vérités de fiction.
Une fin un peu confuse donc, mais qui fait réfléchir.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}