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Critique de TSFHfan



Irina, 18 ans, reçoit en héritage de sa grand-mère un objet doué d'un pouvoir aussi tentant que dangereux : exaucer (presque) tous ses voeux en échange de sa vie. Et si cette « Peau de Chagrin » avait un lien avec l'oeuvre De Balzac, écrite au siècle dernier ? A partir de cette trame, Gaël Aymon emmène le lecteur dans une intrigue passionnante.

Le roman est composé de trois parties et suit le parcours d'Irina pendant une année. L'aventure commence par une déception amère qui déclenchera l'association diabolique. Irina et sa meilleure amie Halima ont passé le concours d'entrée à Sciences Po et seule Halima est admise. En situation financière précaire, Irina doit en plus supporter le caractère emporté et colérique de sa mère irresponsable. Une femme très riche, Irena Visconti, se présentant comme sa grand-mère maternelle, entre en contact avec elle. Des rendez-vous réguliers vont rythmer leur relation. Test ou recherche d'affection ? Irina se pose la question et ne comprend pas pourquoi à sa mort, la vieille femme lui lègue la clé d'un coffre en lui intimant l'ordre de ne jamais l'ouvrir. La tentation est trop forte et bien sûr Irina fait ouvrir le coffre et découvre un objet repoussant et fascinant à la fois. Afin de traduire le précepte gravé en arabe, Irina demande l'aide d'Halima. La « peau » révèle son secret : elle exaucera tous les désirs mais se consumera en même temps qu'elle prendra la vie de celui qui la possède. Dans un accès de jalousie et de colère, Irina, la peau contre elle, formule son premier voeu : devenir riche, faire d'Halima sa « bonniche » et vivre la soirée la plus exaltante de sa vie . le pacte est scellé.

Dés le début, le roman est surprenant. Pourquoi Irena Visconti a-t-elle attendu autant de temps pour parler à sa petite fille ? Pour quelles raisons a-t-elle abandonné sa propre fille qui lui en veut au point d'aller cracher sur sa tombe ? Irina est-elle inconsciemment responsable de l'incendie qui a ravagé son appartement et tué sa mère ? La découverte de la peau épaissit peu à peu le mystère. Les paroles en l'air d'Irina sont suivies de situations réelles. L'héroïne va en effet vivre une soirée mémorable et obtenir un chèque qui lui permettra de réaliser tous ses rêves jusqu'à ce qu'elle comprenne les sacrifices exigés en retour.

Le personnage d'Halima est particulièrement intéressant. C'est peut-être elle la véritable héroïne du roman. Est-ce par choix ou à cause du pacte qu'elle est devenue sans s'en rendre compte « l'intermédiaire » entre Irina et le monde, toujours à ses côtés, anticipant la moindre de ses volontés, sacrifiant ses études et ses ambitions ? Comme elle, le lecteur ne saura plus à qui se fier.

Le ton du roman change à mesure qu'Irina perd le contrôle de sa vie. La deuxième partie révèle les mensonges et les trahisons de certains personnages et propose une théorie sur l'origine de la peau maléfique. Se repentir suffira-t-il à Irina pour enfin connaître le repos et ne pas finir comme le héros De Balzac ?

J'ai beaucoup aimé cette histoire, du début à la fin. le côté fantastique apporte une réflexion sur le sens de la vie. Imaginer un lien avec « La peau de chagrin » De Balzac est original. La prise de conscience tardive d'Irina est touchante et Halima reste le personnage le plus attachant. Intègre, fidèle et dévouée, libre ou liée au pacte, intelligente et incorruptible, elle sera la véritable responsable du dénouement.

Bonne lecture !
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