AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ElizabethBennet


S'il est un roman vraiment original et novateur en cette rentrée littéraire surchargée et terriblement conformiste, c'est bien le nouvel ouvrage de Stéphane Audeguy, qui a l'audace - l'inconscience, diront les mauvaises langues - de donner la parole à la Ville éternelle, cette Rome qui n'en peut plus, justement, de son éternité, et se met à délirer, comme une vieille femme épuisée par une trop longue existence. Tout s'entremêle joyeusement dans cet incroyable charivari de personnalités et d'époques, où le Moïse de Michel-Ange se met à déambuler l'air de rien au milieu des rues, croisant au passage un Sigmund Freud pas étonné pour deux sous. Les siècles, les lieux, les personnages se mélangent d'un paragraphe à l'autre, ce qui n'est pas sans créer une certaine confusion par moments préjudiciable à la compréhension pleine et entière du propos : il n'est pas toujours évident de démêler la voix des diverses instances narratives, au milieu des multiples avatars de Rome. Néanmoins, le lecteur apprécie également de se laisser emporter dans ce brouhaha ambiant qui superpose trois reconstructions de Rome, l'ancienne, l'actuelle, la virtuelle. Les personnages principaux sont à dessein assez difficiles à cerner, désagréables et hautains de prime abord, et pourtant absolument fascinants et ambigus, Nitzky marqué par une enfance pénible dans le musée qu'est devenu Auschwitz, Nano, par ses années de misère sordide à Agra, et Delenda (on notera le clin d'oeil assumé au "Carthago delenda est") par son rejet de la médiocrité ambiante et la volonté constante de briller par ses capacités sportives et intellectuelles. le livre accuse toutefois quelques faiblesses, qui pourraient rebuter plus d'un lecteur : le style oscille entre lyrisme désuet et crudité triviale ; Rome, à la fois déesse et putain, s'y exprime sur tous les tons, et l'emphase pompeuse, associée aux métaphores sexuelles un peu trop explicites, sont quelque peu agaçantes. L'ensemble reste cependant onirique et déconcertant, et offre l'avantage d'une véritable création littéraire, un petit bijou d'invention... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}