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Critique de tilly


Sept textes courts, dont le plus long donne son titre au recueil. Mais c'est un peu injuste pour les corbeaux de la dernière nouvelle, les mâtins de la première (eh eh j'en imagine consultant Wikipédia), le hibou de L'esprit des ronces, le lama et les nombreux chats (y compris celui de Schrödinger) de la Trilogie chamane. Un bestiaire littéraire étonnant, peut-être pas si éloigné que ça de celui de Colette...

Beaucoup d'animaux, mais aussi des enfants : un garçonnet surdoué qui découvre ses pouvoirs, une adolescente dont la vie est pourrie par une cigogne mal embouchée. Et des parents débordés quand ils ne sont pas de doux dingues. Les trois nouvelles de la Trilogie (La chasse aux cerfs, Cirques, Corbeaux) ont avec Cigogne une unité de ton apportée par la voix naïve et malicieuse du jeune narrateur (de la narratrice pour Cigogne). Le drame familial est sous-jacent. Jean-Luc A. d'Asciano nous le laisse deviner, vécu et interprété par un enfant, avec une cruauté empreinte de tendresse. Ce que j'ai tant aimé autrefois dans les nouvelles de Flannery O'Connor, Carson McCullers ou J.D. Salinger, je le retrouve ici avec beaucoup d'émotion et de plaisir.

Siamois : choc de la première phrase de la première page du conte bizarre qui ouvre le recueil, histoire d'une monstruosité miraculeuse.
(J'ai failli copier ici cette phrase absolument parfaite et fracassante ; j'y renonce pour ne pas déflorer la surprise, certains disent pour ne pas spoiler...)

Corollaires. C'est un peu l'intruse dans la série des sept nouvelles. D'abord il n'y a pas d'animaux... Ah si, les noms des personnages : le docteur Loizeau, le docteur Chat, et Monsieur et Madame Toutou, les parents harassés de leur patient très perturbé. Je la mets aussi un peu à part parce que je l'ai moins aimée (ou pas pareil) : elle est plus militante, moins fantaisiste, plus réaliste malgré l'humour très noir. Mais pas moins réussie, car l'écriture est aussi limpide et exacte, aussi jubilatoire que dans les autres nouvelles.

L'esprit des ronces. Celle qui serre le cœur. Qui aurait elle aussi mérité de donner son beau titre au recueil. Un vagabond bourré de tics, de tocs, et de visions, cherche un abri pour sa chienne qui va mettre bas ; il installe son campement dans une ruine près de la voie du tégévé, sous un roncier. Les bêtes de ce conte nocturne redonnent sa dignité et son sourire au pauvre hère ravagé par la névrose. Magie du réel, tendresse et poésie, beauté.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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