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Critique de jongorenard


Phénix, une femme dépressive, a élevé seule ses deux enfants, une fille, Paloma, comme l'oiseau, pour lui donner des ailes et un garçon, Loup comme le prédateur, pour lui donner des griffes. Cette mère a traversé beaucoup d'épreuves dans sa vie et elle est empêchée dans son don d'amour pour ses enfants. Ces derniers le sentent et petit à petit s'éloignent de leur mère. Paloma a quitté sa mère à sa majorité et Loup qui fait une fugue au début du roman finit dans une maison d'arrêt pour mineur. le roman va alors s'écrire à rebours et s'intéresser grâce à des retours successifs dans le temps à l'histoire de Phénix, à l'éducation qu'elle a reçue de ses parents et à celle qu'elle a donnée à ses enfants. Sans trop dévoiler l'intrigue, on apprend que Phénix enfant s'appelait Éliette. Pourquoi ce changement de nom ? Pourquoi si peu d'amour pour ses enfants ? "Le ciel par-dessus le toit", petit clin d'oeil à Verlaine, est un roman déroutant, plein de douceur et de poésie, mais qu'on lit la boule au ventre. Nathacha Appanah y raconte la renaissance difficile d'une femme blessée et sa métamorphose, celle de la petite Éliette en Phénix, femme tatouée, d'une beauté à la fois glaciale et sauvage, indépendante et peu maternelle. Son fils, Loup, est un enfant lunaire, perché dans les étoiles, il ne résiste à la prison qu'avec la poésie, qu'en examinant ce qu'il y a dehors alors qu'il est dedans. Mais l'univers carcéral n'est pas le sujet du livre et il ne faut pas y chercher de cohérence avec le réel comme dans une fiction réaliste. le roman pose plutôt les questions du comment on est élevé, du comment on est aimé ou pas pour finir enfermer. C'est un roman sur l'avant-prison, sur l'héritage, sur l'éducation et sur les prisons que chacun porte en soi. Car on se rend compte que l'enfermement peut aussi se jouer à l'air libre et que les autres personnages du récit, bien que dehors, sont aussi enfermés dans leurs peurs, dans leurs angoisses, dans leur passé et même dans leurs rêves. Un roman troublant, d'une beauté tragique, sur les creux de l'existence.
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