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Critique de Illys


Ceint d'un doux onirisme et d'une écriture ensorcelante, le Ciel par-dessus le toit conte la famille, la transmission et la quête de soi dans un monde balisé par la violence ordinaire. Une fable saisissante.

Dans un pays désireux d'avoir « des gens qui filent droit », Loup est un jeune homme lunaire, toujours à côté des choses. Il vit avec sa mère Phénix, magnifique femme parfumée à l'essence, qui tient un garage d'une main de fer. Au bord de l'âge adulte, Loup pousse de guingois, telle une bouture fragile, au creux de cet amour maternel fou et distant, jusqu'au jour où il est écroué dans une maison d'arrêt pour avoir provoqué un accident de voiture en tentant de rejoindre sa soeur Paloma. Cet événement pousse Phénix à renouer avec sa fille qui s'est construite loin du cocon originel. Et à se ressouvenir de son enfance douloureuse dans un quartier pavillonnaire. Celle d'une mini Lolita au visage de porcelaine et aux robes ajustées qui chante, pose et obéit. Attire tous les regards. Alors que ses parents « la décalquent sur les images de contes de fées qui subsistent encore dans leurs têtes », la petite fille brise ses chaînes, le coeur plein de colère et de honte. Comment devenons-nous ce que nous sommes à partir des déterminismes qui sont les nôtres ? Et comment parvenir à transmettre de l'affection quand on a été mal aimé ? Éclatant roman de l'amour et du désamour, cette fable troublante sonde les liens familiaux, le poids des ombres du passé et la filiation. Trois destins s'y télescopent dans une envolée mélancolique, radieuse et pleine de tendresse pour dire les drames communs et l'infini attachement qui relient les êtres d'une même tribu. le Ciel par-dessus le toit est aussi un beau clin d'oeil aux doux rêveurs, aux idéalistes, aux fêlés, aux empêchés et aux mal-aimés qui éprouvent la dureté du monde où « il est difficile de trouver un visage ami, un être cher, de s'accrocher à un sentiment connu, une couleur préférée ». Un ravissement.

Page des Libraires 197

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