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Critique de afriqueah


Au risque de blesser des babeliotes dont j'aime toujours les chroniques, cette fois ma lecture ne va pas à l'unisson des leurs.
Pourtant, tout paraissait correspondre : choisir Amazon, parce que les éditeurs sont de trop difficile accès, avoir 250 000 lecteurs, un rêve, et finir par se faire éditer, voilà de quoi séduire.
Moi, en premier.
Le titre, d'abord : Lilas, notre héroïne, pleure de bonheur lorsqu'elle voit la tête éblouie de son mari qui l'aperçoit dans sa robe de mariée.
Explication préliminaire, un peu « nous deux » des années cinquante : elle est stagiaire, il est le boss, il la remarque, histoire d'amour.
Sauf que l'héroïne des années cinquante est fatiguée, heureuse, comblée, mais fatiguée. Alors, il est préférable qu'elle aille se coucher, pendant que le mari se rende à une pendaison de crémaillère d'un ami, avec leur petite un peu brailleuse de quatre mois.
Au matin, ils ne sont pas rentrés. Elle appelle, naturellement, la police : rien d'autre qu'un accident de parcours, non ?

Les jours passent, les peurs, les conjectures, bref.
Parallèlement, et là nous sommes bien dans notre siècle, Lilas écrit ou parle à son père disparu, nous ne savons où, mais parti, oui, et bien sûr elle lui révèle longuement la chance inespérée de s'être fait épouser.
La famille, ah, la famille, la soeur qui réussit tout (c'est un peu cliché, mais bon), le frère, le petit dernier à qui on pardonne tout, théâtreux, rien à dire, la mère, ah, la mère, que Lilas serait prête à toutes les avanies pour partir de chez elle.
Bref, quelque soit son enfance, racontée à son père (?), elle perd en un seul jour mari adoré et plein de fric et la petite qui pleure constamment.
Une policière lui pose une question complètement incongrue, voire choquante : vous entendiez- vous avec votre mari ?
Incongrue, la question.
Ils s'aiment, non ?
La policière, Myriam Solokof et la journaliste  Nadia Trabelski.
Et les levées de bouclier des féministes, pour… pour le bébé, enlevé à sa mère.
Puis l'aveu, aussi incongru que rapide et sans suspense : « j'ai tué mon mari »
Ceci au premier tiers du livre.
J'avoue avoir été manipulée par cet aveu précoce auquel Lilas elle-même ne semble pas donner d'importance.
Elle n'y est pas forcée, elle déballe sans raison, elle donne juste une information.
Je l'ai tué, bon, pas de quoi en faire un fromage.
Car si ce fut son enfer personnel, il lui est impossible de l'expliquer.
Donc, n'expliquons pas, sauf que ce livre me parait ou bien être destiné à des ados (et, et, leur expliquer ce que Lilas ne peut faire, expliquer ?) ou vraiment nous prendre pour des quiches.

La seule phase que je voudrais copier, en vue des futurs levées de bouclier, et la seule phrase que j'ai soulignée : « Je déteste les conflits, je déteste faire des vagues, je déteste les cris, les pleurs »
Moi aussi.



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