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Critique de sylviedoc


Amélie Antoine est encore nouvelle dans mes tablettes, ce roman n'est que le second que je lis (plus une longue nouvelle). mais je ne compte pas m'arrêter là, parce que même si j'ai davantage apprécié "Raisons obscures", celui-ci méritait amplement le détour.
Une gentille petite famille lilloise, Joachim est graphiste et travaille beaucoup à la maison, ce qui lui laisse du temps pour s'occuper de Maël, 11 ans, qui s'apprête à rentrer au collège dans quelques jours. Sophie, la maman, travaille pour Natural Mood, une entreprise de cosmétiques parisienne, ce qui l'oblige à faire de longs trajets quotidiens en train. Une famille banale en apparence, avec ses petits tracas et tiraillements comme chez tout le monde, ses moments de bonheur partagés et ses tensions occasionnelles, comme chez vous et moi.
Nous les suivons pendant l'année de sixième de Maël, et chacun d'entre eux va prendre la main tour à tour chaque mois, les chapitres des parents sur le mode impersonnel, ceux de leur enfant utilisant le "Je". J'ai bien aimé ce rythme, l'alternance des points de vue rend le récit bien plus immersif et vivant.
On pourrait être tenté très vite de décerner la palme du "gentil papa" à Joachim, et celle de "la maman égocentrique qui comprend rien" à Sophie, mais si on parvient à passer outre les apparences, la réalité est quand même bien plus nuancée. Bien sûr Joaquim semble bien plus s'impliquer dans les difficultés que vit Maël, et être plus empathique en général. On ne pourra s'empêcher d'admirer son engagement en tant qu'activiste pour le mouvement écologiste Greenpeace. Mais est-il pour autant exempt de tout défaut ? Et Sophie, qui paraît ne rien voir, n'a-t-elle pas tout simplement du mal à renoncer à l'enfant parfait que tout parent fantasme ?
Quant à Maël, on comprend vite que c'est un enfant plus intelligent que la moyenne, dont les questionnements sur lui-même et sur son entourage nous touchent et donnent envie de l'aider à émerger de sa chrysalide.
Il est l'axe de l'histoire, et ses parents vont tourner autour, plus ou moins maladroitement, chacun à sa manière essayant de faire ce qu'il pense être le mieux.
Difficile de dévoiler tous les thèmes abordés dans le récit, au risque d'en dire trop. Mais l'un des principaux est l'importance de l'écoute dans une famille, surtout vis-à-vis des adolescents (tout comme dans "Raisons obscures" mais dans un autre registre). On verra aussi que parfois il suffit de peu pour qu'une famille explose. le prétexte ici m'aura quand même semblé bien léger, j'espère ne pas m'attirer les foudres de certaines en écrivant ceci ! L'exclusion liée à la difficulté de se couler dans un moule est également une thématique essentielle du roman. Maël est différent, très conscient de l'être, et sera rejeté pour cette raison.
Des sujets graves certes, mais l'histoire est bien loin d'être aussi tragique que dans " Raisons obscures", d'ailleurs le titre est bien trop bavard !
C'es le "défaut", si l'on peut dire, qui m'a empêché de mettre la note maximale à ce livre. Je m'attendais à quelque chose de plus sombre, les derniers chapitres m'ont laissée sur ma faim. Et s'il fallait encore pointer un petit défaut, j'ai trouvé que la psychologie des parents aurait pu être un peu plus fine, Sophie est quand même décrite de façon un peu caricaturale sur une bonne moitié du récit.
Ces petites réserves émises, "Le bonheur l'emportera" est une lecture tout-à-fait recommandable, par exemple entre deux pavés noirs !
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