AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jmb33320


Cette biographie, exhaustive et particulièrement bien documentée, se veut une référence sur le pianiste Alfred Cortot (1877-1962). Elle s'attache à décrire bien évidemment sa vie, ses tournées, ses choix de répertoire en piano solo, son activité comme accompagnateur de récitals, ses participations en musique de chambre (Trio Cortot, Thibaud et Casals notamment) et, chose que j'ignorais, son rôle de chef d'orchestre.

On dit souvent qu'il ne faudrait pas rencontrer les artistes que l'on aime particulièrement sous peine d'être déçu. Je n'avais pas de tendresse particulière pour les interprétations de Cortot, ce qui subsiste au disque de ses meilleurs enregistrements d'avant-guerre s'apparentant plus pour moi au domaine des interprétations dites historiques, à l'écoute desquelles il faut fournir une large dose de bonne volonté pour tenter de reconstituer le son original du piano. Mais j'avais un préjugé positif sur l'homme, tant ses élèves en ont loué ses qualités.

Jugement qui s'est inversé à la lecture de cette biographie, qui est pourtant mesurée et s'efforce de n'être ni exagérément laudatrice ni injustement critique. Cortot était sûrement un pianiste exceptionnel, un homme influent et énergique mais se révèle avoir été un individu très déplaisant par bien des côtés. A commencer par son adhésion complète au régime de Vichy et son admiration pour l'organisation que les nazis avaient imposés aux institutions musicales allemandes, qu'il voyait comme un modèle à suivre.

Cette biographie est la première aussi complète au sujet des années d'occupation, et les preuves de la collaboration de Cortot me paraissent vraiment accablantes. A lire cet ouvrage on peut aussi légitimement lui attribuer des traits de caractère qui apparaissent dès sa jeunesse : snob, égotiste, égoïste, manipulateur, arriviste aimant les honneurs et les lieux de pouvoir.

Bref, mieux vaut effectivement se concentrer sur ses interprétations de Chopin, Schumann, Debussy, Liszt et Beethoven, qui étaient ses compositeurs favoris au concert, que sur l'homme…
J'ai pu lire cet ouvrage grâce aux éditions Fayard et à NetGalley qui m'ont donné accès à son édition numérique.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}