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Critique de Candice42
L'autrice nous propose une uchronie où la Révolution française de 1789 a échoué. Ainsi, la monarchie est toujours en place en France, tout comme les privilèges de la noblesse. Même si l'époque n'est pas clairement mentionnée, l'apparition de matériel et médias modernes tels que les caméras, la télévision ou encore de la technologie d'espionnage laissent penser que cette histoire ne se déroule pas si loin de notre époque. Et même si la Révolution n'a pas eu lieu près de deux siècles plus tôt, la révolte parmi les classes populaires gronde. Notre héroïne appartient à cette fronde et sera l'espionne des rebelles au sein de l'émission de télévision permettant aux nobles de conclure des alliances avec des jeunes filles issues du peuple afin d'éradiquer les maladies liées à la trop grande consanguinité des êtres de la haute sphère.
Ce dernier aspect du résumé peut évoquer la trilogie de la « Sélection » mais la comparaison s'arrête là. En effet, le roman de Maiwenn Alix est beaucoup plus brut, sombre et violent. Ce qui fait que je ne mettrai pas ce récit aux mains des plus jeunes.
Concernant mon avis, je dois bien avouer que j'ai été de plus en plus conquise au fil des pages. le récit débute assez lentement, le temps de bien comprendre les enjeux, puis devient de plus en plus prenant au fur et à mesure de la disparition des faux-semblants. J'ai donc beaucoup aimé la seconde partie de l'histoire qui est également celle où l'héroïne se rend compte que la réalité est bien plus complexe que l'opposition entre les méchants et fainéants nobles et les gentils rebelles défendant l'égalité.
Je dois bien avouer qu'au début du récit le portrait très noir de la classe dominante – fainéants, voleurs, vivant aux dépens de la sueur d'autrui, méchants etc – était un peu trop cliché, renforçant mon impression qu'il était beaucoup plus facile pour un auteur de dénoncer les travers des classes dominantes en littérature sans craindre d'être accusé de stigmatisation. Cependant, le fait que le roman soit du point de vue de notre héroïne me laissait espérer que cette peinture peu nuancée venait de là. Et c'est ce que m'a confirmé la suite du roman. Ce qui fait que, au final, j'en ai apprécié la nuance à ce niveau-là alors qu'au départ c'était, pour moi, le point noir du roman.
Ainsi, au fil de son expérience, Gabrielle se rend compte qu'elle n'a pas d'importance en tant que personne pour les révolutionnaires qu'elle sert. Elle comprend qu'ils la considèrent comme un sacrifice nécessaire pour leur cause qui n'est, au final, elle aussi, que poussée par des ambitions toute personnelles sous couvert du bien commun. J'ai aimé cette prise de conscience de l'héroïne et le fait qu'elle prenne en main son destin sans rendre de compte à personne.
Concernant le reste de l'intrigue, j'ai apprécié que l'autrice délaisse assez rapidement le côté compétition entre demoiselles et se focalise sur les différentes manipulations au sein de l'émission télévisée, objet de propagande politique. Ainsi, l'autrice parvient à dénoncer de nombreux travers de manière efficace, sans perdre son lecteur. Et cela grâce à une héroïne qui, même si elle est au départ assez naïve concernant certains points, parvient à faire preuve de lucidité et d'esprit critique assez rapidement quand elle est témoin de certains propos ou scènes.
Ce roman fut donc une bonne lecture, une de celle qui se révèle en cours de récit et qui acquiert toute la nuance nécessaire quand on fait le choix d'aborder les problématiques politiques dans un roman. Ma critique tourne beaucoup autour de ce point car c'est celui qui représente, selon moi, la pierre d'angle de ce roman. L'histoire, les intrigues, les personnages et leur perversion n'étant là que pour mettre en lumière la dure réalité : il n'y a pas de système politique idéal sans des êtres humains dévoués à 100 % à la cause commune. Dès que le message politique se double secrètement d'une volonté d'ascension personnelle, alors il n'y aura pas d'amélioration durable pour les citoyens de ce pays.
Enfin, Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel en constatant la grosseur de l'étiquette "romance" en tant que sujet du roman. NON, ce n'est PAS une romance et si vous y allez pour ça, vous serez déçu. Par contre allez-y pour toutes les autres choses citées plus haut dans cette critique. Mais, n'oubliez pas que ce roman est à réserver aux plus grands adolescents étant donné la présence de scènes de violences psychologiques et physiques.
Merci à Netgalley et à Slalom pour la découverte !
Ce dernier aspect du résumé peut évoquer la trilogie de la « Sélection » mais la comparaison s'arrête là. En effet, le roman de Maiwenn Alix est beaucoup plus brut, sombre et violent. Ce qui fait que je ne mettrai pas ce récit aux mains des plus jeunes.
Concernant mon avis, je dois bien avouer que j'ai été de plus en plus conquise au fil des pages. le récit débute assez lentement, le temps de bien comprendre les enjeux, puis devient de plus en plus prenant au fur et à mesure de la disparition des faux-semblants. J'ai donc beaucoup aimé la seconde partie de l'histoire qui est également celle où l'héroïne se rend compte que la réalité est bien plus complexe que l'opposition entre les méchants et fainéants nobles et les gentils rebelles défendant l'égalité.
Je dois bien avouer qu'au début du récit le portrait très noir de la classe dominante – fainéants, voleurs, vivant aux dépens de la sueur d'autrui, méchants etc – était un peu trop cliché, renforçant mon impression qu'il était beaucoup plus facile pour un auteur de dénoncer les travers des classes dominantes en littérature sans craindre d'être accusé de stigmatisation. Cependant, le fait que le roman soit du point de vue de notre héroïne me laissait espérer que cette peinture peu nuancée venait de là. Et c'est ce que m'a confirmé la suite du roman. Ce qui fait que, au final, j'en ai apprécié la nuance à ce niveau-là alors qu'au départ c'était, pour moi, le point noir du roman.
Ainsi, au fil de son expérience, Gabrielle se rend compte qu'elle n'a pas d'importance en tant que personne pour les révolutionnaires qu'elle sert. Elle comprend qu'ils la considèrent comme un sacrifice nécessaire pour leur cause qui n'est, au final, elle aussi, que poussée par des ambitions toute personnelles sous couvert du bien commun. J'ai aimé cette prise de conscience de l'héroïne et le fait qu'elle prenne en main son destin sans rendre de compte à personne.
Concernant le reste de l'intrigue, j'ai apprécié que l'autrice délaisse assez rapidement le côté compétition entre demoiselles et se focalise sur les différentes manipulations au sein de l'émission télévisée, objet de propagande politique. Ainsi, l'autrice parvient à dénoncer de nombreux travers de manière efficace, sans perdre son lecteur. Et cela grâce à une héroïne qui, même si elle est au départ assez naïve concernant certains points, parvient à faire preuve de lucidité et d'esprit critique assez rapidement quand elle est témoin de certains propos ou scènes.
Ce roman fut donc une bonne lecture, une de celle qui se révèle en cours de récit et qui acquiert toute la nuance nécessaire quand on fait le choix d'aborder les problématiques politiques dans un roman. Ma critique tourne beaucoup autour de ce point car c'est celui qui représente, selon moi, la pierre d'angle de ce roman. L'histoire, les intrigues, les personnages et leur perversion n'étant là que pour mettre en lumière la dure réalité : il n'y a pas de système politique idéal sans des êtres humains dévoués à 100 % à la cause commune. Dès que le message politique se double secrètement d'une volonté d'ascension personnelle, alors il n'y aura pas d'amélioration durable pour les citoyens de ce pays.
Enfin, Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel en constatant la grosseur de l'étiquette "romance" en tant que sujet du roman. NON, ce n'est PAS une romance et si vous y allez pour ça, vous serez déçu. Par contre allez-y pour toutes les autres choses citées plus haut dans cette critique. Mais, n'oubliez pas que ce roman est à réserver aux plus grands adolescents étant donné la présence de scènes de violences psychologiques et physiques.
Merci à Netgalley et à Slalom pour la découverte !
