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Critique de MASReading


Je n'ai pas du tout aimé ce livre.

Je ne suis pas une grande fan des titres en anglais quand l'auteur.e est français.e.

Je ne comprends pas comment une ME a pu se dire que ce serait une bonne idée de publier un livre aussi grossophobe et psychophobe.

L'histoire en elle-même est clichée. C'est du vu, revu et rerevu.

L'idée d'être "dans la tête" du bad boy est intéressante et plutôt originale. Malheureusement, je trouve cela mal exécuté, à cause du cliché ambulant qu'est Teagan.

L'idée de faire un badboy mutique sélectif est originale. le prénom Teagan change des habituels Derek, Tyler ou Evan qu'on voit partout. (J'aime beaucoup le prénom du petit frère d'Elena, Chevy, c'est trop mignon)

Trop de répétition du surnom d'Elena, "la lionne", c'est lourd et je trouve ça ridicule.

Teagan est vraiment le cliché du mec qui ne pense qu'à ça. Il ne se passe pas deux phrases sans que Teagan ne parle de sa "queue" ou se fasse des réflexions à connotation sexuelle c'est vraiment lourd. Et tous les mecs du livre sont à peu près pareils, je trouve ça plutôt réducteur et sexiste.

Il y a des incohérences dans cette histoire. Notamment, Teagan qui dit qu'il aime les filles "avec des formes" en précisant comme Elena et il est dit et répété qu'Elena a des cuisses "fines". Si Elena a des cuisses "fines" alors elle est mince et n'a donc pas spécialement de formes. Il est même dit à un moment qu'elle a un "corps frêle" donc il faudrait savoir.

Pour moi, ceci n'est pas une romance. Teagan veut juste se taper Elena, c'est tout.

Il y a aussi de la grossophobie. Par exemple, à un moment Teagan regarde des photos de la famille qui datent un peu et en voyant Elena avant sa perte de poids voilà ce qu'il dit :

"La lionne ressemblait plus à un phacochère..." (page 239)

Rappelons qu'il est CENSÉ être amoureux d'elle... Une personne amoureuse trouve l'objet de son amour beau (surtout au début). Si Teagan ne trouve pas Elena belle dans n'importe quelle situation et à n'importe quel poids, c'est qu'il n'est pas amoureux, point.

L'auteure a donné ce genre de réflexions à Teagan pour CHAQUE personne grosse qu'il croisait.

Après la grossophobie, la psychophobie. Teagan qui parle des personnes qui souffrent de Troubles du Comportement Alimentaire (uniquement celles qui se font vomir) en disant qu'elles sont "cinglées".

"Une image de ces malades qui se font vomir me traverse l'esprit. Non, la lionne est cinglée, mais elle ne fait pas ça, quand même ?" (page 144)

"Je ne peux pas croire qu'elle fasse ce genre de trucs, ça m'écoeure." (page 144)

"Je sais maintenant que la lionne ne fait pas ce truc que font les cinglées pour maigrir..." (page 170)

Une personne qui souffre de TCA pourrait très bien lire ce livre histoire de passer un bon moment, et d'un coup on la traite de cinglée ?

C'est juste dégueulasse.

Le livre a un héros neuroatypique (c'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à l'acheter) et il traite de "cinglées" d'autres personnes neuroatypiques ? C'est complètement absurde.

Je pense qu'il aurait été plus judicieux de faire dire ce genre de choses à des personnages neurotypiques.

Par exemple, Sophie. C'est une "méchante" et ça lui ressemblerait bien de sortir un truc comme ça à Elena alors qu'elle essaye de savoir comment elle a autant maigri.

L'autre problème qui se pose ici c'est que, en plus, Teagan est le héros de l'histoire ET (surtout) qu'il est fait de sorte à ce qu'on l'apprécie. Les héros servent à faire passer les bons messages à travers les livres.

De plus, ces phrases ne sont en RIEN utiles dans l'histoire. C'est juste gratuit. Cadeau !

Ces personnes méritent d'être respectées comme tout le monde. Je ne vois même pas à quoi ça sert de les descendre comme ça...

AUCUNE de ces phrases ne sont utiles à l'intrigue. On pourrait les effacer que ça ne changerait rien à l'histoire.

A AUCUN moment il n'est montré que ces phrases sont répugnantes et inacceptables (par le biais d'autres personnages, par exemple).

AUCUN Trigger Warning pour nous avertir au début du livre.

AUCUN mot de l'auteure pour dénoncer ces propos dégueulasses.

Je comprends que certaines personnes soient passées à côté de ces phrases. En effet, ce genre de propos est tellement banalisé que peu de gens les remarquent.

C'est notre société qui est à blâmer, ainsi que les auteur.e.s et les maisons d'édition qui choisissent de publier ces romans tels quels.

La grossophobie et la psychophobie font des victimes.

La discrimination, peu importe envers qui elle est, fait des victimes.

Bref, je suis en train de m'énerver donc je vais changer de sujet. ^^'

Parlons des personnages.

Je les trouve vraiment mal construits. Et incohérents.

Entre Elena qui un coup est timide et l'instant d'après répond à un inconnu de façon insolente et Teagan, personnage neuroatypique, qui traite d'autres personnes neuroatypiques de "cinglées"... Bref, les personnages sont bancals.

Elena est un personnage que je n'aime pas. Elle est illogique par moment : par exemple, elle va être timide puis 5 secondes après elle ne l'est plus.

J'ai lu plusieurs avis de personnes concernées par les TCA qui ont trouvé que ceux d'Elena étaient mal amenés et mal traités. Je ne m'y connais pas assez alors je fais entièrement confiance à l'avis de ces personnes qui sont bien mieux placées pour en parler.

L'auteure aurait donc dû faire des recherches sur le sujet et faire relire son roman à des personnes concernées par les Troubles du Comportement Alimentaire puisqu'elle n'a pas l'air de savoir de quoi elle parle.

Parler d'un trouble dont on ne sait rien n'est VRAIMENT PAS une bonne idée.

Tout ce qu'elle fait c'est blesser les personnes concernées et leur manquer de respect juste pour donner un background triste à son héroïne.

Le délire d'Elena d'être énervée et méchante pour un rien, non. C'est ce qui m'énervait le plus chez elle.

Pour un livre qui se targue d'être axé sur la psychologie, il laisse franchement à désirer...

Je trouve que le traumatisme d'Elena est mal traité et survolé. On dirait juste un truc ajouté par l'autrice dans l'unique but de nous forcer à nous attacher à son héroïne.

Bon, Teagan ça se voit bien que je le déteste.

Sa psychophobie et sa grossophobie (que l'auteure ne dénonce pas, je le rappelle...) ne font que nous montrer l'ampleur de sa connerie.
Son manque de respect envers les femmes (même Elena, il lui arrive même d'être violent avec elle. Je me rappelle d'une scène où il lui tire les cheveux parce qu'il veut la forcer à manger, même lorsque Elena se met à pleurer il continue à la tenir. Alors déjà physiquement c'est violent mais psychologiquement c'est pire. Forcer une personne à manger alors que cette personne a des TCA c'est juste horrible) me dégoûte.
Il mate les filles comme un gros dégueulasse...

Bref, c'est qu'un chien.

Son passé larmoyant et compliqué ne m'a pas touchée du tout.

Un passé bordélique n'excuse pas d'être un sale type.

De ce fait, j'ai trouvé la relation d'Elena et Teagan toxique et abusive.

Pendant les 2/3 du livre, Teagan harcèle sexuellement Elena.

Par moment, il se comporte limite comme un agresseur sexuel avec Elena, il faut qu'elle pleure et qu'elle le supplie pour qu'il la laisse partir (et encore...). Certaines scènes (avec Teagan, donc) m'ont terrifiée, j'avais peur de ce que j'allais lire.

Les deux sont violents verbalement l'un envers l'autre (insultes, grossophobie de la part de Teagan, objectification de la part de Teagan,...), Teagan a été violent physiquement et psychologiquement avec Elena (lui tire les cheveux pour la forcer à manger alors qu'elle a des TCA, la projette suffisamment fort contre un mur pour qu'elle ait un bleu, il la colle et la touche alors que vu ce qu'elle a vécu elle doit être traumatisée ET qu'elle lui dit de NE PAS la toucher...), Teagan ne respecte pas Elena.

Bref, je déteste qu'on romantise ce genre de relation et c'est malheureusement ce que fait Gaïa Alexia ici car, à nouveau, elle ne dénonce pas cette relation comme étant toxique et abusive.

Benito aurait pu être le meilleur pote qui nous fait rire pendant cette lecture seulement il est beaucoup trop lourd. Il ne m'a pas arraché un sourire.
Le père d'Elena est déjà moins lourd mais c'était pas non plus...

Au final, mes persos préférés étaient Nathalie Solis et la mère d'Elena, je les ai trouvées touchantes.

Beaucoup de moments et de choses ridicules. Tellement ridicules que je n'arrivais même pas à en rire. Ça me mettait trop mal à l'aise et me faisait grincer des dents.

L'auteure a une plume très simple, sans intérêt. Il y a beaucoup de répétitions.
Par moments, c'est une horreur à lire (quand elle utilise à tout bout de champ les mots "garce", "bite", "queue", "bande", "putain", etc. C'est lourd, c'est laid...).

Une histoire clichée, vulgaire et bourrée de propos grossophobes et psychophobes, dotée de personnages mal construits et bancals et dont les sujets importants sont mal traités.

Je déconseille fortement ce livre. En tant qu'auteure Gaïa Alexia a une certaine responsabilité. Par ses romans, elle peut faire passer des messages (ici elle n'en a pas fait passer de bons) c'est important de peser le poids de ses mots surtout lorsque ses romans s'adressent à un public jeune.
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