AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Isacom


Pour raconter la tragédie de la guerre du Biafra, l'autrice fait des choix qui ne m'ont pas toujours convaincue.
Elle nous raconte la vie de deux couples que j'ai trouvés stéréotypés. Les femmes sont des soeurs jumelles, l'une universitaire mariée à un universitaire, politisé et un peu dans les nuages ; l'autre businesswoman, mariée à un journaliste anglais passionné d'archéologie Igbo – et un peu dans les nuages lui aussi.
Les parties du roman alternent entre le début des années 60 où sont posées les bases, juste après l'indépendance du Nigeria ("À l'indépendance, en 1960, le Nigeria était une collection de fragments tenus d'une main fragile") et la guerre (1967-1970).
L'ambiance entre jeunes diplômés nigérians pleins d'idéalisme, leurs soirées à débattre et à picoler, ça j'ai trouvé bien vu.
Leurs liaisons, coucheries et adultères... ça en revanche c'était un peu en trop. On part là sur des intrigues un peu faiblardes au regard des enjeux qui surviendront après.
Mais peut-être que l'autrice voulait justement établir ce parallèle, afin que l'on mesure comment la guerre change radicalement ces destins qui semblaient tout tracés ?
Quoi qu'il en soit, c'est lorsque la guerre survient que le roman prend toute sa dimension.
Aucun aspect n'est écarté, ni le rôle des puissances colonisatrices, ni le poids de la propagande de part et d'autre… et puis surtout, l'horreur de la famine comme arme de guerre.
"La famine était une arme de guerre nigériane. La famine a brisé le Biafra, a rendu le Biafra célèbre, a permis au Biafra de tenir si longtemps (…) La famine a introduit l'Afrique dans la campagne américaine de Nixon et fait dire à tous les parents du monde qu'il fallait finir son assiette. (…) La famine a favorisé la carrière des photographes."
Une arme qui n'a rien perdu de son actualité en 2024, n'est-ce pas ?
Pour conclure, si la deuxième moitié du roman est clairement meilleure à mes yeux que la première, j'ai aimé tout du long un élément particulièrement touchant : c'est lorsque la parole est donnée à Ugwu, le jeune boy venu de son village pour servir dans une maison riche, un personnage plein d'empathie et de compassion qui réconcilie avec le genre humain.

Traduit par Mona de Pracontal.

Challenge Plumes africaines
Challenge Solidaire 2024
Commenter  J’apprécie          3924



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}