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Critique de Lucilou


Aya!!!
Aya est de retour! Enfin! Et moi, j'ai l'impression de retrouver une très bonne copine perdue de vue depuis bien trop longtemps, une amie qui m'aurait manqué.

Lorsque le premier opus des aventures et mésaventures d'Aya, de Bintou, d'Adjoua et de tous leurs comparses est sorti, j'avais dix-sept ans, presque l'âge des héroïnes, et j'avais tout de suite adoré l'univers, tant graphique que scénaristique d'ailleurs, proposé par Marguerite Abouet et Clément Oubrerie. Alors que je prenais conscience que la bande dessinée, ce n'était pas uniquement les grands classiques dont regorgent les bibliothèques de mon père, de mes oncles ou encore de mon cousin, "Aya de Yopougon" et que tâtonnais dans mon exploration du genre, ces deux-là m'offraient une histoire drôle, moderne, mordante. Quelque chose de frais et de différent, de mordant, de tellement humain que ça ressemblait à la vie, la vraie. Et puis ce petit côté feuilleton... Cette identification aussi. Bien sûr que ma vie ne ressemblait en rien à celle trio le plus attachant , le plus explosif qui soit: pas le même continent, pas le même pays et mon joli village de campagne n'a rien des problématiques des grandes villes et de leurs banlieues. Mais n'empêche, Aya, Bintou, Adjoua et moi avions presque le même âge, les même préoccupations d'adolescente, les même familles insupportables (!), alors forcément, elle me parlait cette bande -dessinée, comme elle parlait à ma soeur et mes amies... Il faut dire aussi que les personnages créés par le tandem Oubrerie/Abouet sont de vraies réussites: attachants, authentiques.. le fait est qu'à Yop City, se faisait des amis...
Ainsi de 2005 à 2010, j'ai attendu avec impatience et fébrilité les aventures des filles et de leurs proches. J'ai ri, j'ai eu le coeur serré parfois, j'ai tout dégusté, tout aimé. J'ai relu aussi un nombre incalculable de fois.
Après le tome 6 qui pourtant semblait appeler une suite, il a bien fallu se résoudre au silence d'Aya. A regrets. Mais après tout, si la source s'est tari, si les auteurs avaient d'autres projets… J'ai bien essayé de garder l'espoir face à la parution d'Akissi mais ça paraissait fou, cet espoir-là, aussi fou que l'arrivée de ma lettre à Poudlard ou de ma rencontre avec D Artagnan.

Jusqu'à cet automne: l'annonce du tome 7 d'abord puis le retour d'Aya! Bien sûr que je me suis précipitée en librairie, bien sûr que j'avais très peur d'être très déçue, bien sûr que je l'ai dévoré assise dans mon entrée. Est6ce que j'ai aimé ce tome 7? Oui. Est-ce que j'ai été déçue? Non. Est-ce qu'il est la hauteur des opus précédents? Oui. Est-ce que ça valait le coup d'attendre? Oui. Est-ce qu'il y aura un tome 8? Et bien... s'il y n'y en pas, j'arrête de croire en tout ce en quoi je crois, voilà. Une fin pareille... On ne peut pas nous laisser comme ça, pas possible. Est-ce qu'il faudra attendre douze ans à nouveau? Je ne l'espère pas, mais s'il le faut, alors je m'armerai de patience.

Si nous avons tous vieilli de douze ans entre la publication du tome 6 et elle du tome 7, ce n'est pas le cas des habitants de Yop City que l'on retrouve plus où moins là où on les avait laissé la dernière fois.
Bintou triomphe dans un soap qui tient tout le quartier en haleine mais ne lui attire pas que des amitiés et pour lequel elle voudrait bien pouvoir imposer ses conditions, Adjoua gère son maquis et Bobby qui se révèle un enfant... très en avance, Aya a délaissé médecine et le beau Didier (mais pourquoi?) pour la fac de droit et tente de mobiliser les étudiants de l'université pour qu'ils obtiennent de meilleures conditions de logement... Et les autres? Et bien, Inno tente de régulariser sa situation et s'émeut des conditions de vie des sans papiers qui n'ont pas de Seb, eux; Moussa (qu'il m'a fait de la peine dans ce tome!) n'arrive plus à se débarrasser de Grégoire, toujours aussi insupportable. Quant à Albert, il a par mégarde révélé son secret à ses parents... et c'est le drame!

Pétillant, pétaradant, impossible à lâcher avec ses mille rebondissements et autant d'éclats de rire et de voix, "Aya de Yopougon, tome 7" tient toutes ses promesses et plus encore. Un délice, une friandise, une lecture qui rend heureux autant qu'elle réjouit.

Vivement le tome 8!

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