Desservi par une couverture franchement peu attrayante – comme c'était le cas avec
Je t'aime, le précédent roman de l'autrice dont l'immonde couverture a failli me faire passer à côté du roman – on pourrait penser
Et les vivants autour ennuyeux, à l'image de sa devanture. D'autant plus que dans mon cas, mes derniers essais avec
Barbara Abel n'ont pas été concluants. Ayant adoré
Je sais pas et
Derrière la haine, ayant senti un grand potentiel chez l'auteure, et étant très réceptive à ses écrits et à ses thèmes, j'ai tenté de lire l'ensemble de la bibliographie de
Barbara Abel après la sortie de
Je t'aime, que j'ai également beaucoup aimé. Et alors ?
Après la fin m'a vraiment déçue, et j'ai abandonné tous les romans qui ont précédé
Derrière la haine (plus
L'innocence des bourreaux).
À l'évidence, je préfère cette autrice dans ses romans les plus récents, et même si c'est avec quelques réticences et a priori que je me suis procurée
Et les vivants autour, je n'ai pas su ignorer la sortie et le roman. Il m'a fallu cependant plusieurs années avant de m'y mettre – deux ans – sans qu'aucune réminiscence de mes expériences passées ne vienne gâcher ma lecture.
Et les vivants autour, c'est une histoire de drame familial, comme je les aime. Je ne me retrouve absolument pas dans ces romans ; ils ne font écho à aucun événement ou drame personnel passé ; mais ils me fascinent. D'ailleurs,
John Hart, qui est mon écrivain préféré (côte à côte avec
Jax Miller) est le maître incontesté (à mon goût), lorsqu'il s'agit de disséquer les liens familiaux et d'en faire une intrigue (
Ellory est très bon dans ce domaine-là également). Il y a de ça chez
Barbara Abel, il y a totalement de ça dans
Et les vivants autour. La famille, les liens, les secrets, les mensonges, les drames, etc. sont au coeur de l'intrigue, de son avancée et de son dénouement.
Au centre du roman : Jeanne. Jeanne dans le coma, personnage aussi central qu'il est inexistant, est la pièce maîtresse de la partie d'échec(s). Autour d'elle, ceux qui survivent, espèrent ou attendent, brodent l'histoire, la renversent ou la modifient.
Barbara Abel parle de ceux qui restent, de la famille qui endure le coma d'un proche, refuse d'abdiquer, confrontée parfois à leurs propres valeurs. Dure réalité, doux mensonges, apparences souvent très trompeuses ; tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman un formidable drame familial. J'ai retrouvé la
Barbara Abel que j'ai tant aimée dans certains romans, sa simplicité d'écriture et la complexité de ses thrillers qui ne jouent pas uniquement sur le suspense et les (fausses) révélations, mais sur les émotions et les sentiments, et qui, surtout, font vivre les personnages, encore plus vrai dans ce roman-ci qui reste, à mes yeux, le meilleur de
Barbara Abel.
Lien :
https://aufildelhistoire.com..