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EAN : 9782221264591
288 pages
Robert Laffont (05/01/2023)
4.5/5   42 notes
Résumé :
À vingt ans, fuyant Paris et mon chaos intérieur, je débarquai dans un Istanbul en pleine effervescence. Trois ans plus tard, j’y vivais encore quand je fis la rencontre d’Onur, « l’homme idéal », qui allait, pensais-je, réparer les fissures causées dans mon enfance par la mort de ma mère.
Tiraillée entre l’utopie du couple et mon désir viscéral de liberté, j’ai peu à peu laissé le petit diable qui était en moi mener la danse…
D’où nous vient ce besoin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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C'est dans la collection Confession de chez Robert Laffont qu'a été édité ce livre. Ce n'est donc pas un roman mais une tranche de vie de l'auteure.
Clarisse vit à Istanbul. La ville connaît des manifestations violentes contre le pouvoir mais ce n'est pas le problème de Clarisse...
Elle partage sa vie avec un riche industriel de vingt ans son aîné. Elle fait l'expérience de la vie d'une femme entretenue. Elle est aimée , choyée, admirée mais elle s'ennuie et part.
Elle tombe amoureuse d'Onur, homme beau et intelligent. Elle aime être dévorée des yeux, adulée, aimée. C'est elle qui mène la danse, qui provoque, qui stimule le désir. Elle est imprévisible et impulsive.
Onur est fou d'elle et la pousse à devenir indépendante financièrement, mais un seul projet l'habite : écrire un livre dont le sujet serait l'histoire d'une femme qui ferait exploser une bombe!
L'idée de former un couple conventionnel avec Onur l'effleure.
Régulièrement revient le souvenir de sa mère, accro aux opiacés. Elle est hantée par l'image d'une femme "au visage émacié, aux yeux révulsés, à la langue tirée, aux cheveux hérissés", morte, près d'elle dans son lit d'enfant. Elle ressent toujours le manque d'amour maternel, de tendresse.
"Les gens blessés savent que rien ne dure."
Est ce pour cette raison qu'elle aime que "les hommes la désirent, la trouve drôle, étonnante." Pour cela qu'elle veut "qu'ils glissent les mains dans ses cheveux, leur langue sur sa peau et leur sexe en elle."
Pour ça qu'elle veut "qu'ils l'adorent et ne l'oublient jamais " ?
Quand Onur devient jaloux elle le quitte. Elle cherche le bonheur dans une vie à deux et quand elle pense y arriver elle trébuche.
Ce récit n'a rien de moral, rien d'immoral. Cette jeune femme, sans comprendre pourquoi, fait exploser le bonheur quand il s'approche.
Istanbul est omniprésente. Clarisse aime cette ville vivante, aux senteurs d'agrumes et à l'humeur changeante.
L'écriture de Clarisse Gorokoff est éclatante.

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Défaire l'amour' est un livre de confidences intimes, au rythme vibrant, au goût croustillant, à la texture sensuelle, à l'allure palpitante. D'une liberté farouche et d'une sincérité troublante, Clarisse Ghorokoff ne triche pas ! Elle dévoile au grand jour ses faiblesses, ses fragilités, son art de la séduction...
Elle nous plonge dans son univers chaotique, sensuel et émotionnel, à très haut voltage.
Une fois entammé, j'ai eu du mal à m'en défaire. D'un seul trait, je l'ai englouti. Au fil des pages, je suis tombée dans l'ivresse de ses mots. Puis, j'ai vacillé dans les ruelles envoûtantes d'Istanbul. J'ai dessiné ses pourtours avec ses quartiers huppés, ses boîtes de nuit branchées. J'ai été bercé par les eaux troubles turquoises du Bosphore qui cachent les trésors et les merveilles du monde et les vices de l'humanité.
Ce livre est avant tout un livre qui fait bouger les lignes et renverser les codes du couple classique. C'est une quête de l'auteure qui s'est sentie à moitié défigurée ('mon visage un champ de ruines') depuis la disparition tragique de sa mère quand elle était gamine pour découvrir ses pulsions, ses désirs, dans une terre de contradictions, en pleine effervescence, nostalgique à l'époque de Mustafa Kamal Ataturk et du poète Rûmi.
L'auteure de 'Les Fillettes', de 'Casse Gueule' et 'De la bombe', avait quitté la morosité parisienne pour se mieux se retrouver ('qui suis-je'? ) (dans le cadre d'un échange universitaire Erasmus) et de chercher du réconfort, du support, de l'amour, de la confiance, du désir-le sel de la vie quoi !. C'est dans son jeu de séduction envers les hommes 'turc-blanc' qu'elle chavire dans une société machiste ! Mais elle prend les Rennes du pouvoir. C'est dans les bras d'Onur qu'elle sombre mais pas totalement. Elle s'attire la jalousie de son prince charmant, beau, cultivé, racé, qui parle parfaitement bien le français. Sauf qu'elle en décide autrement ! Suivront d'autres rencontres, des crises de jalousie, des tensions, des frictions, des ruptures... Puis, il y a eu cette rencontre avec cet écrivain français qui fera basculer le cours de sa vie et ce roman qu'elle veut publier....Je n'en dirai pas plus. Je vous laisse le soin de le découvrir...
Et pour finir avec une citation d'Einstein:
"Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante."
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Babelio, je n'aurais pas pu mieux tomber. Je vous remercie donc vivement ainsi que les Éditions Robert Laffont.

Défaire l'amour de Clarisse Gorokhoff est un roman rempli de passion et d'amour. Paru dans la collection « Confessions », l'auteure se confie sur une tranche de son passé à Istanbul, période où elle apprivoise ses désirs et les hommes. Elle profite de ce que ces derniers peuvent lui apporter mais lorsque les sentiments s'en mêlent, la jeune femme n'est plus maître du jeu. Entre raison et passion, son corps balance. Pleine de paradoxes, ses choix surprennent et interpellent.
La mort de sa mère revient comme un leitmotiv, pour justifier ou excuser.

Avec beaucoup de singularité et de frénésie ce roman nourri de réflexions percutantes mène le lecteur au-delà d'une histoire d'amour. Sans concession, Clarisse Gorokhoff se dévoile, laissant apparaître ses failles et ses doutes. On pourrait la juger, car elle va à l'encontre des idées bien-pensantes, mais la justesse de ses mots nous plonge dans son intimité.
Moderne. Actuel. Très riche, c'est de la grande littérature à la fois sensuelle et sensible pour un thème léger mais si complexe…
Si vous ne l'avez pas encore lu, allez-y !
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L'un des nombreux mérites de Défaire l'amour, le dernier « roman » de Clarisse Gorokhoff, est d'inverser un peu la tendance. L'air du temps aime à décrire les hommes en prédateurs. On en trouve dans ces 270 pages d'une écriture fluide et fulgurante, mais notre héroïne s'en joue avec brio. Elle n'est pas une proie facile et domine les mâles alpha avec la finesse de ces maîtres des arts martiaux qui retournent sans en avoir l'air la force de l'agresseur contre lui. Qui s'y frotte s'y pique. Et puis survient l'amour, le vrai, celui qui dérange, chamboule, change les louves en agnelles, les femmes fatales en femmes d'intérieur, les séductrices en confidentes, les galipettes en tendres caresses. Et avec lui des pages lumineuses où Clarisse Gorokhoff décrit cet embrasement, cette illumination qui change instantanément les couleurs du monde et de la vie. Et puis arrive avec lui son corollaire encombrant, le couple.
C'est le vrai sujet du livre, le vrai sujet du moment, en vérité. le couple est une construction sociale et encore plus morale. Est-il encore adapté au XXIe siècle, à nos besoins, nos aspirations, nos ambitions, nos quêtes identitaires ? Clarisse – c'est une « confession », comme le veut la nouvelle collection de Robert Laffont où paraît ce roman – finit, de guerre lasse, par baisser les armes et par se convaincre que oui, comme dit la chanson, les histoires d'amour finissent mal en général. Dans Défaire l'amour, elle décortique et tente de démêler cette pelote où s'entremêlent la passion, le désir, la complicité, la jalousie, la méfiance, la confiance, les rires, les larmes, le quotidien, le présent, le futur et le passé, tout ce mélange explosif que l'autrice de de la bombe manie du mieux qu'elle peut.
C'est une confession, nous l'avons dit, et Clarisse à quelque chose à se reprocher. Au premier abord, on pourrait croire que c'est elle, la coupable, la méchante, celle qui a cassé le joujou, brisé les coeurs, tout démoli… Mais par les mécanismes qu'elle démonte avec précision, sensualité et intuition, le vrai coupable se trahit. C'est le couple, ce tue-l'amour qui ne sait pas souffler assez longtemps sur les braises d'où il est issu.
Défaire l'amour est le constat désenchanté de nos élans, de nos faiblesses, de nos failles et de nos contradictions sentimentales. Ce roman déconstruit – c'est à la mode – l'idée qu'il y aurait, dans les rapports amoureux, une morale, du bien, du mal, des bons et des méchants. Mais non. C'est le couple qui doit battre sa coulpe.
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Le seul livre que j'avais hâte de dévorer en cette rentrée littéraire de janvier, et quel livre !!
Clarisse G. n'a jamais aussi sincère, authentique que dans ce 4eme roman. Il explore à merveille nos pulsions de l'éros/Thanatos thème déjà présent dans ses romans précédents, mais ici avec une réalité palpable. Plongés dans son premier amour avec Onur, jeune Turc magnifique rencontré aux bords du Bosphore, on tombe amoureuse de lui autant que de la Turquie. Voyage inoubliable d'une féminité sacrée luttant avec ses démons, ses devoirs, son destin. Et quelle langue, quelle langue ! A lire absolument.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans la rue, je cours. Comme si la menace était encore à venir. je n'ai plus la moindre idée de rien. L'avenir, le passé. La liberté, le danger...Dans la première poubelle que je croise, je balance le sac de courses.....Je cours, je pleure, j'entends battre mon cœur. Le ciel est d'un bleu électrique. Je pense à elle. L'heure des tournants. Pour moi, c'est déjà la nuit noire. Et l'aube. Tout se mélange. L'amour et la haine. Les souvenirs et l'espoir. Les racines et les branches....Et je pense à min livre. Je l'ai terminé ce matin, avant de partir donner des cours. J'ai même eu l'idée d'un titre: De la bombe. Il faut que quelque chose explose. Il faudrait que ma mère soit là.
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J'ai longtemps considéré les gens qui ne s'étaient pas pris la mort en pleine tronche comme des sous. humains. Des avortons. Je ne me gênais pas pour les renvoyer à leur ignorance.

Leur candeur me paraissait risible - et même intolérable. Comment peut-on aimer, s'élancer - vivre! - quand on n'a pas idée de ce qu'est la mort? Qu'on ne l'a jamais croisée?"
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On croit qu’on peut changer l’autre – c’est même le principe le plus fondamental de l’amour – et faire d’une mangeuse d’hommes une sage épouse, d’un feu follet un pilier domestique, d’une putain une maman… Je suis nulle pour changer les êtres. Je quitte les hommes, je brise les cœurs.
Mais c’est ainsi que j’avance, barricadée – je suis en route.
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Le 20 est une date pour moi. Le jour où une certaine femme est morte. Pascaline. Cela fait des années qu’elle n’est plus, presque deux décennies. Je pense à elle très souvent.
Mais cette année-là, j’essaie de la laisser tranquille, là où elle est – ou n’est pas. Il faut, paraît-il, foutre la paix aux morts, plus encore qu’aux vivants.
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Écrire. Avec les lettres de Ratus, les lettres de tout le monde, des mots qui ne seraient qu'à moi. Dans ce refuge, j'aurai mes alliés, mes remparts, des raisons de vivre et d'y croire -au monde et à la vie.
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Video de Clarisse Gorokhoff (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Clarisse Gorokhoff vous présente son livre Défaire l'amour.
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