La musique, y écrit-il, est le meilleur soutien des affligés; elle rafraîchit l'âme et la rend à la félicité. La jeunesse doit être élevée dans cet art divin qui rend les hommes meilleurs, et je ne considère point comme un bon instituteur celui qui ne sait pas chanter.
... il faut en effet se souvenir que les deux meilleurs élèves de Bach : C. P. Emmanuel et W. Friedmann Bach {ce dernier surtout dont l'habileté à l'orgue était merveilleuse), reconnaissaient la profonde infirmité de leur intelligence comparée à celle de leur père et maître. Le respect et l'admiration que nous témoignons à Bach dans notre propre pays ne se peuvent comparer aux sentiments que professent les Allemands à son égard.
La révolution qu'il opéra dans le chant d'église est en effet de tout point originale . Palestrina n'avait pas encore commencé les beaux travaux qui devaient le placer à la tête des compositeurs de musique concertante de plain-chant, et on peut dire que, dans la forme aussi bien qu'au fond, Luther a obéi dans ses réformes à ce sentiment de grandeur qu'il portait en lui-même.
C'est ainsi que Luther poussait à la résurrection des écoles et des Universités de son pays. Athlète taillé pour la lutte, il mit la même ardeur à restaurer aussi le culte et la musique, sa compagne ordinaire ; il fit même de cette dernière une question d'instruction primaire.