En trente ans, il m'annonça souvent :
- Je commence une collection.
Certes, rien n'est assimilable à la Shoah et aucun mal ne se compare à un autre mal, mais chaque fois qu'un peuple, sur la terre, se voyait menacé par la folie d'autres hommes, le père entreprenait de sauver les objets témoignant de l'âme menacée. Autant dire qu'il amassa quantité d'attirails dans son arche de Noé : il y eut la collection des Indiens d'Amérique, la collection vietnamienne, la collection des moines tibétains.
En lisant les journaux, je finissais par prévoir que, lors de ma prochaine visite, le père Pons m'annoncerait :
Je commence une collection.