Lorsqu’on travaille dans l’humanitaire, on doit faire face au sentiment d’échec au quotidien. D’autant que beaucoup pensent que ces gens sont fichus, alors pourquoi les aider. Il existe pourtant une autre vérité que j’expérimente plusieurs fois par an et qui est celle d’aller soulager ces oubliés que l’on enterre dans une indifférence scandaleuse. Certes, c’est peut-être une goutte d’eau, un cache-misère, mais c’est merveilleux de répondre présent à celui qui appelle à l’aide, de soula ger celui qui souffre et que l’on a oublié. « On aide une vie et on sauve le monde entier. » Apporter un peu de soulagement, d’apaisement, cela me remplit d’un sentiment de paix. Ça aide, quand on est soi-même angoissé par le temps qui passe, par les choix que l’on a faits ou pas. D’être là apaise aussi cette tension.