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Citation de Charybde2


Officiellement, Anatolie souffrait de tuberculose, galopante et pourtant inépuisable, ou peut-être d'une maladie encore inconnue, qui se ferait plus tard sa place au soleil, ou alors d'une autre très ancienne, mais sans nom précis. De toute façon, ce mal maudit et contagieux l'avait totalement isolée. Terrifiés, les autres l'évitaient ; elle les avait oubliés. Si elle s'en souvint brièvement, ce fut à cause de moi.
De temps à autre, ils avaient pitié d'elle, traversaient sa cour avec des prières et des formules secrètes, et déposaient sur le rebord de sa fenêtre une assiette de nourriture, qu'après avoir mangée elle replaçait au même endroit. Elle y laissait une noix ou un pruneau, une assiette vide étant signe d'ingratitude. Les autres, sans y toucher, jetaient le contenu dans sa cour - hantés par la peur d'être contaminés par un bout de fruit sec. Anatolie ramassait la chose et la remettait dans l'assiette, sans en ôter la terre ou les herbes. Eux la rejetaient encore, elle la remettait et ainsi de suite. Une espèce de dialogue - ou plutôt deux monologues, interminables et vains.
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