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Citation de Jean-Daniel


Dans un célèbre essai intitulé Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Paul Veyne commence par comparer le travail des historiens antiques à celui de nos journalistes actuels plutôt qu’à celui des historiens universitaires. Ce faisant, de façon un peu provocatrice, il nous rappelle deux choses essentielles. La première, qui semble une évidence, c’est que l’histoire écrite dans l’Antiquité n’était pas identique à celle que nous écrivons aujourd’hui. La seconde, qui est en revanche une conviction beaucoup moins répandue, c’est qu’il est en outre absurde de considérer l’historiographie antique comme la première étape d’une longue et même évolution conduisant progressivement à la conception et à la pratique de l’histoire qui est la nôtre. En réalité, cette historiographie antique a peu à voir, sinon en apparence, avec nos préoccupations et nos méthodes d’historiens modernes, ainsi que nous le rappelle Moses Finley : « Considérer comme allant de soi que les Grecs et les Romains avaient, de l’étude et l’écriture de l’histoire, une conception essentiellement semblable à la nôtre, c’est partir sur des prémisses fausses. » L’illusion tenace d’une continuité (ou, pour reprendre une expression de François Hartog [2005], cette « évidence de l’histoire ») est surtout le produit de l’Humanisme classique qui, à partir de la Renaissance, a puisé ses références dans la redécouverte des historiens anciens et a forgé ses propres méthodes en revendiquant cet héritage, quitte à le reformuler radicalement en fonction de ses propres besoins…
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