Tant que l'on se préoccupe exclusivement de sa technique à l'instant d'appuyer sur la détente, on peut considérer la chasse comme un sport. Mais quand la vie du volatile que l'on tient en joue se met à prendre une importance primordiale, au détriment de la technique, c'est alors, si toutefois c'était possible, qu'il serait juste d'abandonner son arme.
Car c'est alors que l'on fait le premier pas vers cet acte peu digne d'admiration qu'est la vengeance. Pour se venger de quoi, dites-vous ? Mais de soi-même, pardi ! De quelque chose en soi. Le chasseur vise, et tire sur son malheur, ou sa malchance, en tout cas quelque chose de présent en lui et dont il entend se venger.
Extrait de la nouvelle "La chasse dans les collines"