AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yannick Haenel (367)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La solitude Caravage

C'est peu dire que j'ai été très déçue. En l'achetant en librairie, je pensais lire une biographie - et j'adore lire les biographies. En fait, ce livre a été écouté l'auteur raconté sa passion pour un peintre que je ne connaissais pas bien (et là est le seul point positif de cette lecture - j'ai été faire des recherches). L'auteur raconte une partie de sa vie et surtout son interprétation des peintures. Il interprète, imagine, part dans des envolées et en fait, pour moi, ce n'est pas du tout une biographie. C'est l'histoire d'une passion pour un peintre et le partage de cette passion. J'ai été jusqu'au bout mais vraiment, déçue.
Commenter  J’apprécie          32
La solitude Caravage

Yannick Haenel propose ici une biographie peu conventionnelle du peintre baroque.

A partir de sa propre expérience (romancée?) de jeune étudiant vivant ses premiers émois avec un détail du Judith décapitant Holopherne, il retrace non seulement la vie de Caravage, telle que nous la connaissons, mais, surtout, et c'est là que réside tout l'intérêt de l’œuvre, essaie (et parvient très certainement) à retranscrire la psychologie d'un peintre, peut-être trop souvent méconnu, malgré les nombreuses biographies le concernant.

Si l'écriture est parfois difficile, car de haute qualité, je vous recommande ce livre, que vous soyez amoureux de la peinture ou pas.
Commenter  J’apprécie          00
La solitude Caravage

Mystique et mystification, même racine. Le doute s'instille par la jaquette: prix Méditerranée 2019, certes, mais de l'essai. Yannick Haenel, auteur comblé d'honneurs personnage intriguant peut-être objet et sujet d'intrigues. On en sait peu sur lui: univers militaire, agrégation, prof de lycée pas n'importe où. A 40 ans chevalier des arts et lettres et lauréat du concours de résident Villa Medicis- dans les 2 cas on ne sait pour quels hauts faits, par quels réseaux. Accusé de plagiat 2 fois ce qui n'est pas peu...

Versaillais à Charlie Hebdo, infeodé à Sollers, co-fondateur d'une revue élitiste, très orientée religiosité, mélangeant mysticisme, paillardise et érotisme sans y voir de difficulté majeure. Tantrisme de la Mer morte ? .Affabulateur ou nombriliste ou les deux ?

Comment croire à la base de l'histoire d'une gravure volée qui l'obsède sans qu'il se donne la peine de chercher de quelle œuvre elle est extraite, sans qu'il reconnaisse une des compositions les plus célèbres de la peinture ? Œillères de peau d'âne ? Des années plus tard, en pleine recherche sur le Caravage, il ne reconnaît la présence de cette hégérie unique et flamboyante comme figure centrale d'autres tableaux qu'il a sous les yeux qu'en dechiffrant les incipit de l'exposition. Aveuglement sous-ombilical où la verge compte davantage que sa motivation.

Aussi, le sentiment que l'auteur tire à la ligne au début d'un ouvrage pas très long, avec ces énumérations à la Prévert qu'on case quand on n'a rien de mieux à dire (ch. 10).

Sous réserve de quelques insuffisances, une indiscutable embellie en seconde partie quand l'auteur passe aux choses sérieuses, les œuvres analysées l'une après l'autre. C'est souvent passionnant, c'est juste, cela se déguste avec en parallèle l'œil défilant sur la page Wikipedia Liste de peintures du Caravage. Avec parfois un doute persistant il est vrai contre la résurgence incongrue du sacré, une tendance lourde à s'inspirer de wikipedia dans ses descriptions- il y a du copier coller dans l'air. Des incertitudes aussi dans la culture affichée- faire dater la conscience comme châtiment du criminel de Dostoievsky en 1866 quand l'œil dans la tombe universellement connu en Francophonie et en Russie d'alors date de 7 années auparavant, c'est de la pédanterie au petit pied. Peut-être parfois une complaisance excessive pour le peintre - qui contrairement

à une légende tenace reprise sans sourciller par Haenel ne peignait pas sans dessiner (ch. 17)- et pour son œuvre avec une difficulté à faire la part des choses entre ce qui relève de l'expression d'une âme torturée et ce qui répond aux attentes du donneur d'ordre, par exemple dans cette Flagellation napolitaine (ch. 46) dont rien n'est dit sur le caractère en somme banal du traitement de ce thème -d'autres compositions très semblables de la même époque sont citées dans la Bible wikipedienne- ni sur l'invraisemblable immunité au fouet du corps du Christ ou sur l'anormal rétrécissement du bras de Judas enserrant le Christ (ch. 50) .

Haenel nous dit que dans les 2 dernières années de sa fuite mortifère, Caravage exhumé "un monde impartageable" (ch. 49) fait d'angoisses et de recherche du divin. On avait certes connu Caravage, dont rien sauf le péremptoire d'Haenel ne dit qu'il fut le chrétien quasi-mystique qu'on nous décrit (ch. 50), plus impertinent avant sa condamnation à mort par contumace. Naguère friand d'honneurs, portant beau et portant l'épée comme les nobles, fréquentant assidûment les tavernes et les tripots, le mystique est bien caché. Aux abois, Caravage se terre derrière ses dernières commandes-je pense à Saddam Hussein extrait de sa cachette. Même Haenel doit reconnaître (ch. 51) que nul ne sait rien de la religiositė du Caravage et que ce que l'on en connaît pencherait plutôt dans l'autre sens. Tout à son obsession de mysticité, l'auteur n'hésite cependant pas dans sa description de la résurrection de Lazare (ch. 50) à inventer une relation exclusive qui n'existe pas - il n'y a pas un seul, mais trois personnages du tableau qui regardent le Christ et aucun ne ressemble aux autoportraits du Caravage. Selon les (vrais) experts, c'est dans un seul tableau - l'Arrestation - que le peintre se figure en même temps que le Christ. Haenel arrange la vérité ou reprend des sources sans vérifier.

Incidemment, se rendre compte que la Corbeille de fruits (ch. 30) fait partie des 105 œuvres décisives de la peinture occidentale constituant le musée imaginaire de Michel Butor. Un ouvrage que l'agrégé Haenel ne pouvait ignorer mais qu'il ne cite pas en bibliographie. Jalousie devant qui est perçu comme plus grand que soi ?

Refus de possibles vues divergentes récusant le pouvoir du dogme religieux, Michel Leiris exécuté pour crime de lèse-Israël (ch. 41)? Qu'importe. Très attaqué pour sa vacuité l'auteur finira sans doute à l'académie française...

Commenter  J’apprécie          00
La solitude Caravage

Le récit passionné sur le génie du peintre qui semble être le premier à représenter artistiquement, bien avant les astrophysiciens, la matière sombre, ce grand mystère de l'univers qui donne le sens à la lumière. La tension entre le désir et la cruauté dans la farandole des personnages, de leurs corps au bout des doigts et des pieds se lit dans cet essai sur l'oeuvre magistrale à la source de la représentation moderne.
Commenter  J’apprécie          40
La solitude Caravage

Haenel Patrick – "La solitude Caravage" – Fayard, 2019 (ISBN 978-2-213-70630-6) – format 22x14cm, 332p.

(NB : aucune illustration en dehors de la couverture)



Un ouvrage très décevant, surtout au regard de la (plutôt bonne) réputation de l'auteur.

Il ne s'agit en effet ni d'une biographie, ni d'un essai, ni d'un roman : l'auteur se borne à décrire – avec une certaine complaisance égocentrique – l'effet très subjectif que lui procurent certains tableaux du Caravage, à commencer par la Judith décapitant Holopherne, à l'origine de ses émois de lycéen.

Quelques forfanteries (allusions à de galantes aventures) émaillent le texte, et le lecteur ne coupe pas aux interprétations libidino-freudiennes les plus éculées devenues hélas incontournables depuis la diffusion des âneries de Sigmund...



Un livre sans intérêt, sauf peut-être pour celles et ceux qui souhaiteraient vraiment en savoir plus sur la vie "intime" de cet auteur, encore que le texte respire une certaine flagornerie d'autosatisfaction à la Onfray.



Bof, vraiment bof...

Commenter  J’apprécie          50
La solitude Caravage

C’est entendu. Le Caravage est un génie. Et Yannick Haenel en est un admirateur éperdu. L’artiste a fait irruption dans sa vie alors que l’écrivain était âgé de 15 ans. Il feuillette un livre de peinture italienne lorsque Judith lui apparaît, procurant chez lui un émoi tel que seul un adolescent, peut-être, peut en connaître. L’ouvrage ne présente qu’un détail du tableau : il ignore la besogne à laquelle la jeune femme est en train de se livrer. Qu’importe. Sa beauté le hante et il retourne constamment vers elle. Il en est tellement épris qu’il finit par découper la page du livre pour pouvoir conserver ce portrait auprès de lui.



Parvenu à l’âge adulte, bien qu’il ne soit plus en possession de cette image et qu’il n’ait jamais su qui en était l’auteur, le souvenir de cette femme et du trouble qu’elle suscita reste vif. Jusqu’au jour où il la revoit, au palais Barberini, à Rome. Lui apparaît alors ce qu’elle est en train d’accomplir. La révélation d’Eros et Thanatos le foudroie.



Au-delà du vertige de la beauté, il veut cerner la nature de l’émotion, entrevoir l’origine de l’éblouissement. Par ses mots, à travers ce feu qu’est aussi l’écriture, il veut tenter de circonscrire ce qui semble échapper à l’entendement.



Du Caravage Yannick Haenel connaît à présent et les oeuvres et la vie. Il sait les rixes, il sait le désordre des nuits, il sait la fréquentation des prostituées, il sait les amours avec des hommes, il sait en somme ce qu’il nomme le folklore de sa vie. Tout ce qu’on présente de l’artiste et qui jette bien souvent un voile sur son oeuvre. Mais ceci ne révèle pourtant rien de l’intensité de sa vie ni du secret de sa personne ou du mystère de la création.

Or c’est bien cette part la plus intime que cherche à saisir Haenel en écrivant cette insolite biographie entendant se moquer des accidents d’une existence. Ceux-ci, loin d’éclairer l’oeuvre, ne seraient au contraire que de lointaines manifestations du feu qui brûle l’artiste lorsque sa main tient le pinceau : « Seules comptent les heures passées face à la toile, face à la page blanche ; seul cet excès, bien plus fou que toute beuverie, plus enivrant que toute orgie, plus profond que tout dérèglement, atteint cette radicalité qui est au coeur de l’art et vous ouvre à la vérité. »



Le Caravage est sans doute l’un des artistes à être allé le plus loin dans ce don inconditionnel de soi, dans cette manière de vivre l’exigence de l’art qui seule permet d’échapper à l’état de servitude imposé par la condition humaine.



Une fois qu’on a compris cela, les événements biographiques invitent à une autre lecture de l’oeuvre, celle à laquelle se livre Haenel. Une lecture passionnante et d’une très grande acuité. Parfois, je le concède bien volontiers, il arrive que l’écrivain nous perde quelque peu, tant sa quête aborde d’insondables horizons... C’est sans doute que ses questionnements ne sont pas du même ordre que les nôtres. L’écrivain établit en effet un parallèle entre le geste pictural et celui de l’écriture. Il opère un phénomène d’identification qui, naturellement, nous échappe. Mais il nous oblige aussi à reconsidérer notre propre rapport à l’art et à interroger le regard que nous posons sur l’artiste. Et sa lecture des tableaux du Caravage, les relations qu’il établit avec les éléments biographiques sont absolument passionnantes et jettent sur cette oeuvre immense, et plus généralement sur le processus de création, un éclairage tout à fait fascinant.



Sachez enfin que cet ouvrage se lit son ordinateur ou une monographie de l’artiste à portée de main. Car, et ce n’est pas là le moindre des bonheurs qu’il nous offre, il invite constamment à aller découvrir ou redécouvrir les tableaux qu'il nous présente avec tant de finesse et d'intelligence. Se conjuguent ainsi l’incommensurable beauté de l’art pictural du Caravage et celle tout aussi envoutante de l’art littéraire qu’est celui de Yannick Haenel.
Lien : https://www.youtube.com/chan..
Commenter  J’apprécie          60
La solitude Caravage

Voilà un livre tellement personnel qu'il est difficile de rentrer dedans. On est proche de la confession, mm s'il y a un vrai sujet, mais l'approche en est tellement intime qu'on lit la belle écriture, de belles envolées, mais on reste sur le quai à attendre un autre passage flamboyant avant de redescendre.
Commenter  J’apprécie          10
La solitude Caravage

Le roman est une ode au pouvoir libérateur de l’art, un adolescent s’élève grâce à un livre, grâce à une image, une peinture, un visage de femme.



Après avoir alimenté son évasion mentale et éveillé ses sens, cette image « extirpée » accompagnera l’initiation au Caravage.



À Rome la découverte du tableau, de Judith et Holopherne montre l’objet de son désir dans son contexte tout cela le surprend et pourtant lui donne envie de tout lire sur l’artiste.



Nous traversons en suivant les œuvres du peintre sa vie, son talent, sa lumière et son caractère obscur, sa fin prématurée et l’héritage qu’il laisse.



Caravage sonne un coup de tonnerre dans l’Europe de la peinture et ce roman est un coup de foudre pour moi.



Une envie soudaine de visiter ou revoir Saint-Louis-des-Français vous prendra une fois absorbés par la passion que l’auteur sait partager, les demandes de stage à la Villa Médicis pourraient aussi enregistrer une augmentation cette année pour la même raison !



Le livre que je définirai comme une sorte de « philosophie du Caravage » se lit avec plaisir.



Je trouve ce récit exquis, une perle délicate comme celle des boucles d’oreille de Judith.
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
Commenter  J’apprécie          30
La solitude Caravage

adorant la peinture du Caravage, je n'ai pas hésité à plonger dans le récit de Haenel. Lui-même avoue être tombé dans la même admiration beaucoup plus jeune et à partir d'un seul tableau. Malheureusement, son approche très intellectuelle voire absconse ne permet pas de le suivre tout le long de son chemin très personnel, qu'il peine à faire partager. Imaginer ce qu'a été la vie réelle de ce peintre est une gageure, et tourne inéluctablement à la fiction. Pourquoi pas le sujet le mérite, mais les interprétations mystico-religieuses auxquelles elle aboutit ne sont pas ma tasse de thé. Il en reste malgré quelques pans de la vie du Caravage intéressants à redécouvrir, tel que par exemple son passage à Malte et sa renonciation au dernier moment à rentrer dans l'ordre des chevaliers. Quel homme fascinant, en clair-obscur comme sa peinture
Commenter  J’apprécie          10
La solitude Caravage

Yannick Haenel est un auteur que j'adore. le livre "La solitude Caravage", qu'il a fait paraître en 2019, est un petit bijou. Il y décrit sa passion dévorante pour l'oeuvre du grand peintre italien. Cette passion naît à l'adolescence, période pendant laquelle le jeune Yannick se morfond dans un pensionnat sinistre. Il se réfugie dans les livres et découvre un jour la beauté vénéneuse d'une femme peinte au XVIè siècle par le Caravage. Il s'agit d'une figure biblique, celle de Judith. Cette image l'ensorcelle, lui fait connaître ses premiers émois érotiques. Dans de courts et passionnants chapitres, l'auteur tente de percer les secrets du génie. Yannick Haenel sait merveilleusement partager l'amour qu'il porte à ce peintre en quête d'absolu. La vie incroyablement romanesque du Caravage (plusieurs fois emprisonné, courtisé par les plus grands princes de son époque...) est passionnante mais c'est surtout la force de son art qui est mise en avant. L'auteur nous offre une réflexion passionnante l'acte de création.
Lien : http://inthemoodfor.home.blog
Commenter  J’apprécie          92
La solitude Caravage

Au-delà d'une biographie linéaire du Caravage, Yannick Haenel a préféré coucher sur le papier la relation quasi charnelle qui le lie au peintre italien. Son approche est donc forcément subjective et, si certaines analyses sont pertinentes (exemples : le parallèle entre l'écriture et la peinture ; Le Caravage vit comme il peint : avec rage), d'autres ont des prétentions psychologisantes voire psychanalytiques qui ne m'ont pas convaincues. Mais c'est la liberté de l'auteur, qui a une connaissance de l'oeuvre de l'artiste que je n'ai pas, d'interpréter à sa manière les quelque soixante tableaux que Michelangelo nous a laissés. On a tout de même du mal à croire que l'adolescence de l'écrivain, alors qu'il était interne au Prytanée militaire de La Flèche, était quasi exclusivement hantée par la figure de Judith qui l'a éveillé à la sensualité.

Autre bémol : on aurait aimé la présence d'une iconographie pour mieux apprécier les descriptions minutieuses de Yannick Haenel.



EXTRAITS

- Accueillir dans sa vie des figures peintes prépare sans doute à vivre selon les nuances.

- A l'origine, il y a le noir, et peindre consiste à faire venir quelques rayons sur ce noir.

- Sa vérité réside autant dans la boue des nuits que dans l'or de sa peinture.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          20
La solitude Caravage

L'auteur donne vie à l'oeuvre du Caravage, c'est passionnant, à travers ses descriptions la toile devient récit, on entre dans la toile comme on lit un roman, les personnages et les situations évoqués ont une force incroyable magnifié par l'ombre et la lumière.



Le chapitre 41 est splendide et résume la passion de l'auteur pour Caravage. La violence des tableaux illustre le caractère bouillonnant du peintre.



Si vous avez la chance de visiter Rome ne manquez pas les églises de St Louis des Français, St Agostino et bien d'autres, vous y verrez ces fameux Caravage.



Ce livre vous offrira une lecture intense , l'auteur du livre vibre face à ces tableaux.
Commenter  J’apprécie          80
Le désir comme aventure



En quelques pages, l’auteur nous décrit la révélation qu’il a vécu à la contemplation d’une œuvre de Delacroix, La Mort de Sardanapale et comment cette peinture l’amènera à l’écriture.

C’est intense et passionné. Il ne me reste plus qu’à aller au Louvre et m’asseoir pour contempler les mille détails que l’auteur porte désormais en lui.

Commenter  J’apprécie          30
Le désir comme aventure

Après "La solitude Caravage", seconde tentative pour moi de pénétrer la prose de Yannick Haenel.

Là encore, la peinture est au cœur du texte.

Cette fois, les réflexions de l'auteur partent d'un tableau d'Eugène Delacroix, visible au Louvre, "La mort de Sardanapale". Œuvre aussi fine que violente.



Yannick Haenel raconte sa première rencontre avec la toile, par un matin de 1986 et décrit un choc faisant fortement penser au syndrome de Stendhal.

De ce saisissement originel, il tire une réflexion sur le désir, qu'il fait dialoguer avec l'acte d'écriture.



Je n'avais pas réussi à aller au bout de "La solitude Caravage", malgré ma grande admiration pour le maître italien. Cette fois j'ai réussi à finir le livre... qui relève plus de l'opuscule, puisque le texte s'arrête page 27 !

Mais cela me suffit à conclure que la plume de Yannick Haenel m'est totalement horripilante. Le style au pire m'agace, au mieux me laisse froid. Quelques belles formules survivent au milieu des paragraphes. Mais c'est trop peu pour moi.



Si vous y trouvez votre compte, régalez-vous. En ce qui me concerne, je passerai mon tour à l'avenir.



La peinture est splendide et cela fait un joli petit objet, qui attire élégamment l'œil. Autant l'acheter en carte postale.
Commenter  J’apprécie          30
Le sens du calme

Autoportrait de l’écrivain.

Ce livre ne se raconte pas. Ce n’est ni un roman, ni un récit, ni une autobiographie, ni un essai.

Ce livre se regarde.

C’est plutôt un tableau de Yannick Haenel peint par lui-même, devant nous, de pages en pages, de mots en mots comme des touches de couleurs.

C’est plutôt un tableau peint par le lecteur, aussi, de pages en pages, de mots en mots où l’auteur, Yannick Haenel, apparaitrait de plus en plus nettement au fur et à mesure de notre lecture. Comme une sorte de révélateur.

On y voit de belles touches sur la lecture et l’écriture.

«Dans l’instant illimité de la lecture, on est partout et nulle part.»

«Je vivais donc ainsi, dans une chambre, avec du papier et de l’encre, deux ou trois livres et mon manteau, du café, des biscuits. J’étais l’homme le plus heureux du monde.»

On y voit les couleurs de la solitude où «le silence et le corps se confondent.».

«Comment s’appelle cette liberté qui s’ouvre dans la solitude, qui vous arrache aux critères, à l’échange, à la durée ?»

On y voit cette très belle teinte sur la solitude du lecteur : «Lire vous sépare des échanges de convention.»

On y voit, dessinés, des labyrinthes évanouissants. «Le bonheur est plus fort que le labyrinthe, parce qu’il in clut le labyrinthe.»

Haenel a écrit un roman intitulé «Cercle" comme un passage qui va s'ouvrir...

J’aime beaucoup l’écriture de Yannick Haenel.

Commenter  J’apprécie          70
Le sens du calme

Des phrases de cette autobiographie m'ont particulièrement touchées, to the core.

Pour le reste, il faut dépasser un semblant de côté prétentieux assez énervant, de l'artiste, de la prétention de l'artiste, dans la/sa vie.

Soit. Certaines phrases m'ont particulièrement touchées, to the core. Et ça, ça me suffit.
Commenter  J’apprécie          70
Le sens du calme

Bon, il faut absolument que je fasse une critique sur ce livre. C'est ce que je me dis depuis que je l'ai terminé, il y a deux nuits. Mais les mots ne viennent pas facilement, alors je vais essayer de bricoler quelque chose. Je ne peux pas faire autrement. C'est un peu comme au début du livre, quand un tout jeune Yannick se trouve dans l'incapacité d'écrire ce qu'il ressent ; sauf que, dans mon cas, une page blanche ne me semble pas appropriée.

Ce que je peux dire avec certitude, c'est que le Sens du Calme va devenir mon compagnon de voyage, et ce même si je ne prends pas l'avion. Je vais l'emmener partout, non pas comme un talisman (la place est déjà prise), mais plutôt pour ne pas oublier la raison de ma volonté d'être libre. C'est le troisième livre de Yannick Haenel que je lis ; ayant adoré ses précédentes oeuvres et m'étant renseignée sur lui, ayant lu des critiques et vu des interviews, je me disais que j'avais fait un rapide tour de ses horizons idéologiques, que j'allais sûrement apprécier ce livre assez mystérieux (le résumé n'aide pas beaucoup, mais il intrigue). Ce que je savais, en ouvrant le Sens du Calme, c'est que j'avais affaire à une sorte d'essai qui allait traiter de la parole, du langage, et finalement de la littérature au sens large du terme. Je me disais que j'allais passer un sympathique moment, à sourire de temps en temps, à apprécier la prose de Yannick, que j'aime tant. Mais je ne m'attendais pas à ça. Au départ, cela ressemblait assez à ce que j'avais prévu, l'aspect autobiographique fort sympathique en plus, qui effectivement m'a fait sourire, plus d'une fois. L'ambiance était chaleureuse, je me retrouvais un peu, voir beaucoup dans les digressions de Yannick... Et puis, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais au lieu de rester tranquillement à bavarder d'une douce folie s'apparentant peut-être à un genre de clairvoyance, j'ai débarqué au coeur des choses. C'est comme si vous alliez à une exposition sympa, et que vous vous retrouviez à l'intérieur d'un magnifique tableau, au centre de la scène représentée. Mon esprit avait deux choix : penser que Yannick Haenel était tout à fait dingue, et refermer son livre; ou admettre que ce dont il parlait existait bel et bien, et m'embarquer avec lui dans ses expériences autour d'une chose à laquelle, j'en suis intimement persuadée, beaucoup de gens ne croient pas, ou ne veulent pas admettre qu'elle existe de cette manière. Je suis floue ; c'est vrai. Mais ce qui est abordé dans ce livre est personnel à chacun, et en même temps universel. Nous n'avons pas tous les mêmes mots pour en parler. D'ailleurs, c'est tout le lyrisme de la prose de Yannick qui s'y rapporte : le fait que son sujet n'ait pas d'appellation stricte lui permet des envolées métaphoriques et poétiques de toute beauté. Ce livre parle de la vie; il tente de libérer les esprits. Il offre une vision des choses haut perchée par rapport à la réalité uniforme dans laquelle nous croyons vivre ; digne, peut-être, d'un fou. Mais si nous changions de point de vue ? Alors, c'est toute une dimension nouvelle qui s'ouvre. J'avais conscience, intuitivement, avant d'ouvrir le livre, de son existence. Mais pas à ce point.

Finalement, ce livre est gage d'espoir et délivre pour moi un message ; le suivant : il n'y a qu'un pas à faire.
Commenter  J’apprécie          73
Le sens du calme

Une chronique autobiographique, de courts chapitres avec des titres ouvrant à la méditation littéraire : une saison libre, l'instant du néant, je suis de dos. Le texte se construit autour de figures et d'éléments fortement symboliques, le sang, le cercle, le labyrinthe, la nuit. C'est aussi un portrait générationel où l'on saisit quelque chose de l'esprit du temps, des années 80 à aujourd'hui, un parcours égotiste qui souvent fait penser à Stendhal (les listes, l'Italie, les femmes). C'est encore un récit avec images où photographie et texte se font écho, sous-tendu par l'obsession de l'écriture et la quête de l'espace intérieur nécessaire à la création.
Commenter  J’apprécie          30
Le Trésorier-payeur

Yannick Haenel – Le Trésorier-Payeur - ***1/2

C’est un livre très étrange…il est donc difficile d’en faire la critique ; en fait il y a plusieurs « couches » dans le livre : en arrière-fond l’histoire d’une succursale de la Banque de France ; puis l’histoire de Georges Bataille, l’homonyme de l’écrivain et qui est un littéraire perdu dans un monde de banquiers. Et le livre alterne entre le narrateur qui raconte l’histoire de Bataille (le narrateur est omniprésent au début, puis s’efface petit à petit pour « juste » raconter l’histoire), la vie privée de Bataille (avec les femmes, et des pages d’une sensualité, voire d’une sexualité débordante, avec Dereine, le patron de la succursale, avec les pauvres qu’il recueille) et enfin le rapport de Bataille à l’argent, à l’économie et sa volonté de déconstruction de l’argent (l’histoire du fameux tunnel). Vous pourriez vous dire que cette présentation est décousue mais c’est exactement ce que j’ai pensé du livre en fin de compte, comme si Haenel avait fusionné plusieurs livres différents dans un seul…certains pages restent très ésotériques, voire incompréhensibles…au final, c’est un livre intéressant, même si on se demande un peu ce qu’il raconte vraiment…il me reste quand même les pages sur Bataille et les femmes, ce qui un hommage au vrai Georges Bataille finalement…

Commenter  J’apprécie          11
Le Trésorier-payeur

Notre feuilletoniste salue ce roman que sous-tend une passionnante critique du capitalisme.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yannick Haenel (2020)Voir plus

Quiz Voir plus

Les animaux à l'honneur

Facile pour commencer. L'âne est le héros d'un roman de la contesse de Ségur.

les mémoires d'un âne
les confessions d'un âne
le journal d'un âne
entretien avec un âne

10 questions
401 lecteurs ont répondu
Thèmes : animaux , sfff , science-fictionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}