AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yan Lespoux (128)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Presqu'îles

Ça sent le sous-bois humide, la vase, la sueur un peu. Et l’haleine chargée des lendemains de journées passées à picoler au bar.

Ça pique comme les aiguilles de pin sous la plante de pied, comme les chardons bleus qui poussent seuls au milieu des dunes. Ça fait un peu peur parfois, comme le cri d’une chouette la nuit dans les bois. Ça fait sourire souvent, même franchement rigoler tant la caricature est plus vraie que nature. Ça tourneboule comme le souvenir des après-midi interminables à traîner à l’arrêt du Citram avec les copains, pour passer le temps...

Ça s’appelle Presqu’îles, ça raconte le Médoc, et c’est très réussi. Et je ne dis pas ça parce que je suis bordelaise #sansrancune

Commenter  J’apprécie          30
Presqu'îles

Avec "Presqu’îles", ce n’est pas dans le Médoc des millésimes et des prestigieux châteaux que nous emmène Yan Lespoux.



C’est dans celui des landes ponctuées d’interminables forêts de pins que quadrillent pistes et pares-feux, des longues plages barrées de cordons de dunes où se forment les mortelles baïnes. Celui des bleds perclus, l’hiver, sur des saisons mornes et humides, avec un vent qui s’insinue partout, et un isolement qui fait vite oublier l’animation estivale et touristique.



En une succession d’épisodes souvent très courts, comme formant différentes parties d’un tableau, il caractérise un lieu mais aussi et surtout ses habitants, dont il évoque les comportements et les habitudes forgés à force de rites et de règles tacites mais fortement ancrés dans cette terre bordée à l’ouest par l’océan et à l’est par l’estuaire de la Gironde, sorte de cul-de-sac dont pendant longtemps très peu se sont extirpés.



D’une plume alerte, au trait féroce et souvent très drôle, il fait défiler drames ordinaires et aventures pathétiques, tranches du quotidien ou moments de bascules, dont les acteurs sont pour la plupart des hommes. Les conversations volent rarement haut, ponctuées d'abondants "enculé", interjection habituelle et machinale qui conclut presque toute phrase. Les esprits sont souvent échauffés par l’alcool, l’heure de l’apéro ou de la bière survenant plus souvent qu’à leur tour.



C’est un territoire non pas, comme d’autres, de taiseux (hormis quelques vieux ou vielle qui préfèreraient mourir plutôt que de dévoiler leurs coins à cèpes), mais plutôt d’hommes bravaches, à la virilité brutale et bornée, de cow-boys à la gâchette facile, sans grâce ni élégance, capables de dézinguer d’un coup de fusil de chasse celui qui touche à leur bien.



On y méprise l’ordre et la loi venus d’ailleurs, c’est d’ailleurs plus excitant de chasser ou de pêcher quand c’est interdit. On s’y livre à toutes sortes de trafics, gros ou petits (les pinèdes dissimulent parfois d’étranges plantations…) par goût de la transgression plus que par appât du gain, un héritage, peut-être, de ces ancêtres naufrageurs qui faisaient s’échouer les navires pour en voler les marchandises.



L’autre y est d’emblée rejeté, la différence stigmatisée. Et il est facile d’y être un étranger, tant y est fort ce sentiment d’appartenance atavique qui pousse à se différencier même de celui qui s’est installé là plusieurs décennies auparavant, et qui restera, pour toujours, Bordelais, Charentais, parisien, ou basané…



Quelques moments de grâce ou de sensibilité apportent toutefois des bouffées d’air (et empêchent le recueil de verser dans une vision caricaturale) : un sentiment d’émerveillement et d’humilité face à l’élégance d’un cerf ou à la puissance de l’océan ; le dégoût que fait naître une séance de dépeçage après la chasse (qui se pratique génération après génération) ; le souvenir ému d’un vieil immigré espagnol face à l’épave du rafiot au bord duquel ses parents ont fui le franquisme, venu s’échouer en 1937 sur les plages canaulaises.



L’écriture est efficace et précise. Yan Lespoux sait en quelques phrases planter un décor et une atmosphère, camper un personnage. Son recueil donne vie à des ratés, des amoureux, des malheureux, des rustres..., au fil de scènes dont la dimension anecdotique est parfois transpercée par l’horreur qu’amène une chute inattendue et cruelle, transformant une méchante blague en drame que l’auteur pimente d’un humour très noir.





Une réussite.




Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Presqu'îles

Dans son recueil d’une trentaine de textes courts, « Presqu’îles », paru aux éditions Agullo, Yan Lespoux invite à une découverte de son Médoc natal qui, sous sa plume, devient universel.
Lien : https://www.sudouest.fr/lema..
Commenter  J’apprécie          00
Presqu'îles

Le Médoc. Ses vins, certes. Mais connaissez-vous ses coins à champignons ? Ses forêts de pins ? Loin des grands vignobles, Yan Lespoux nous emmène dans l’univers des gens désespérés, des chasseurs, des vies minuscules et des peines majuscules, des personnes au bout du rouleau, de ceux qui rêvent d’un ailleurs meilleur mais s’enferrent dans leurs vies étriquées.



Ces nouvelles sont des tranches de vie, parfois cocasses, souvent tragiques. Les textes sont courts parfois un peu plus longs, ils laissent souvent un goût amer, ils se répondent les uns aux autres. D’une solitude à une autre, l’auteur tisse une toile réaliste et dramatique.



L’auteur aborde aussi à de multiples reprises le chauvinisme, l’appartenance forte à une région, « il n’est plus d’ici » celui qui est parti trop longtemps et qui se sent étranger lorsqu’il y revient pour un enterrement. On n’aime pas les parisiens, les bordelais… On s’en méfie.



Très drôle cette nouvelle nommée « L’Arabe » qui montre à quel point le racisme prend racine sur l’ignorance et la bêtise.



Les nouvelles regroupées sous le thème de la noyade commencent ainsi :



« Ah ! Le premier noyé de la saison ! » Cette phrase, depuis tout petit, je l’ai entendue, comme il convient, une fois par an. Au moins. Parfois, on oublie qu’il y en a déjà eu un avant. C’est ce qui arrive quand le premier noyé de la saison est vraiment précoce. Tellement précoce qu’il est même délicat d’affirmer que la saison a commencé. »



L’humour noir de l’auteur m’a saisie d’emblée, j’ai aimé qu’il parle du premier noyé de la saison, comme des premiers champignons, ou du premier soleil…



J’ai aimé être surprise par la violence de certaines nouvelles (Cambriolage), les chutes terribles (Moisson), les atmosphères, les peintures tout en finesse de vies délabrées (Rien ne va plus), j’ai aimé les scènes burlesques, j’ai souri, j’ai été émue, j’ai été surprise, j’ai perçu toute la pudeur et la l’affection d’une relation entre un grand-père et son petit-fils (Le couteau).



Ce recueil de nouvelles est une belle réussite parce que les textes sont variés et même si je ne les ai pas tous appréciés de la même façon, globalement, j’ai fini ce recueil avec une très bonne impression.






Lien : https://krolfranca.wordpress..
Commenter  J’apprécie          70
Presqu'îles

Second abandon de lecture.

Ce livre m'a été gentiment conseillé par mon libraire ; je ne lui en garde aucune rancune :)

Cependant mon verdict au bout de 2 heures de lecture a été sans appel : je n'ai pas aimé.

Je n'ai pas aimé le thème de la chasse omniprésent, je n'ai pas aimé le passage où un chevreuil se fait dépecer, je n'ai pas aimé le tempérament des gens du Haut Médoc décrit par l'auteur, à savoir peu chaleureux et plutôt "racistes" envers les "étrangers" français, je n'ai pas aimé ce livre même si je n'ai lu que la moitié.

Il m'a mise mal à l'aise, il m'a agacé et ne m'a pas donné l'envie de rencontrer les habitants du Sud-ouest qui, si ça se trouvent, sont des gens très sympathiques...
Commenter  J’apprécie          10
Presqu'îles

A la croisée des solitudes.

Région isolée, mouvante, incernable, le Médoc landais inspire et porte les 33 nouvelles incisives et lapidaires de Yann Lespoux. Les gens du cru ont la dent dure pour tous ceux qui ne partagent pas leur quotidien, le Bordelais en tête (de Turc). L’étranger de l’intérieur peut toujours occuper épisodiquement les lieux, jamais il ne pourra la ramener auprès de l’autochtone qui sait tout ce qu’il doit savoir. D’ailleurs la nouvelle « Le Bordelais », contenue sur deux pages, ouvre le bal avec un incipit qui donne le ton : « Toi, ta gueule. De toute façon, t’es Bordelais ». Pourtant nul ostracisme, vindicte ou racisme dans cette remarque terre-à-terre ! L’enracinement et son envers, le déracinement est une thématique forte et récurrente du recueil. Les nouvelles s’agencent, se répondent et constituent un tout cohérent. La chasse, la pêche, la cueillette des champignons scandent les vies d’ici-bas narrées à hauteur d’homme. L’auteur ne juge jamais et laisse les personnages s’exprimer avec leurs mots et leurs non-dits. Il vient simplement biaiser la fin de l’histoire afin qu’elle chute bien. L’art est là, dans la phrase conclusive, le pas de côté, esquivant la tragédie par respect des vies déchues ou bien l’esquissant pour lui donner davantage de relief. L’humour vient en contrepied d’un pathos et d’un lyrisme muselés. Bien que toutes les nouvelles aient une portée conséquente, quelques unes impactent durablement. Si la mélancolie rôde, la drôlerie s’exprime pleinement. Dans ces terres clôturées d’eaux, barrées de forêts, sans véritables horizons, l’homme rumine, fomente et s’écroule, terrassé par la présence d’une nature altière.
Commenter  J’apprécie          70
Presqu'îles

Il existe des maisons d’éditions avec lesquelles on se sent une grosse accointance. On évite d’en parler, on ménage cette indépendance d’esprit que l’on s’efforce de cultiver pour qu’elle ne soit pas une vue du même nom, de l’esprit. Mais je dois bien le reconnaître, j’aime énormément Agullo, leur charte graphique, leur façon d’aller là où d’autres ne vont pas... Alors quand j’ai appris que Agullo allait lancer une nouvelle collection, Agullo Court...



Un recueil de nouvelles qui se situent dans les landes pourra-t-il m’emporter ?



Évacuons d’emblée l’apostille infamante de littérature de terroir. J’aime l’école de Brive, j’apprécie René Fallet et Claude Michelet.



Et quand bien même... C’est étrange. La relation forcément palpitante d’atermoiements divers situés dans un espace étroit entre le Flore et le seizième n’est pas considéré comme de la littérature dite locale. Et tant qu’on y est, Ron Rash n’est pas réduit aux Appalaches, Craig Johnson n’est pas circonscrit au Wyoming, non ?



Oui, je pense sincèrement que Lespoux est de cette trempe. Comme eux, il allie dans une écriture fiévreuse, piégeuse, faussement simple, le local et l’universel. Ses Presqu’îles sont à la fois terriblement landaises et totalement universelles. Ce besoin de racines, d’appartenir, ce va et vient entre l’acceptation et le rejet, ces traditions qui se perdent mais pas complètement, pour le pire et le pire.... Ce sont des thématiques diablement humaines, belles, sordides, tragiques et ridicules qui traversent ce formidable bouquin.



Il est difficile de ne pas être remué par l’évocation des amours adolescentes, de ne pas être emporté, par la nouvelle Une vie, de ne pas sourire (jaune) devant ces pans d’existence dérisoires et grandioses. Lespoux a une plume qui tient du scalpel quand il décrit cette façon d’être du cru, ces gens qui sont nés quelque part comme le chantait Brassens. Yan Lespoux est impitoyable... Et tendre. Il manie les contraires cet homme, il est redoutable.



C’est encore Hervé Le Corre qui en parle le mieux, lui qui conclut son éclairante préface de Presqu’îles par ces mots : « tiens, un écrivain ! »



Pas mieux.
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
Commenter  J’apprécie          50
Presqu'îles

Ce recueil de nouvelles a pour décor le Sud-Ouest, ce Sud-Ouest rural fier de son appartenance, qui cultive le rejet du Bordelais, déclinaison du parisien.



« Le Parisien, c’est une sorte de bordelais; D’ailleurs parfois, c’est même un Bordelais. C’est juste qu’on dit que c’est un Parisien parce que c’est plus pratique et que ça permet de ne pas le confondre avec le Bordelais qui habite là toute l’année, même s’il est de Bordeaux »



Et il suffit d’un séjour ne serait-ce que quelques mois hors du terroir, pour être assimilé à ceux qui ne sont pas d’ici…



Cette communauté fluctuante s’ancre autour de traditions dont les origines ne sont même plus identifiables. Qui a commencé à surnommer ? Qui n’a pas un coin de forêt considéré comme personnel et non transmissible même sur son lit de mort ? Et les histoires de chasse !



La présence de la nature agrémente les textes, entre mer et forêt, menacées l’un et l’autre par l’évolution inéluctable.



Les textes sont courts et reliés entre eux par un fil rouge flottant, entre chauvinisme et liens profonds qui unissent les personnages. On découvre avec beaucoup de plaisir ces extraits de vie, qui même s’ils sont géolocalisés sans ambiguïté, pourraient se décliner à l’infini sur notre territoire, puzzle d’un nombre indéfini de microcosmes revendiqués.



Très agréable moment de lecture.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          684
Presqu'îles

Une grand-mère qui ne veut pas céder son coin à cèpes de Bordeaux, ces satanés Bordelais qui arpentent les rues comme s’ils étaient chez eux, la partie de chasse du dimanche ou la balade en mer. Autant de scènes de vie que Yan Lespoux souhaite mettre en lumière dans ce premier recueil pour illustrer le Médoc, ses vignobles, ses plages, et ses pins maritimes à perte de vue.



L’ouvrage de Yan Lespoux narre de petites histoires qui pourraient vous arriver à vous, à moi, du moment de béatitude unique aux faits divers, mais surtout l’instant présent. Ainsi, la vie suit son cours à travers ces nouvelles tantôt drôles, tantôt acides et sombres. Elles donnent parfaitement le ton de cette région et ses traditions bien encrées entre la cueillette de champignons et la chasse au canard. On y trouve un coté chaleureux et rustique très agréable.



Bien que les nouvelles diffèrent assez régulièrement dans leur thématique, j’ai toutefois été lassée rapidement par ces scènes de vie. Une impression accentuée par le nombre important de nouvelles extrêmement courtes. Certaines font parfois deux ou trois pages, j’ai eu la sensation de m’être à peine installée dans l’atmosphère pour en sortir brusquement quelques minutes plus tard. La nouvelle est certes un récit court, mais lorsque le choix se pose sur une longueur de deux ou trois pages, l’intrigue se doit d’être captivante pour ne pas laisser le lecteur sur sa faim. Tout cela a quelque chose d’assez inégal et c’est dommage.



Aussi, je trouve que la chasse est trop mise en avant au sein du recueil. Elle n’est pas mentionnée de façon dépréciative, mais bien comme amusement quotidien et traditionnel. Si je conçois totalement que cela fasse partie de la culture régionale, la voir si présente dans les nouvelles a été un frein à mon plaisir de lectrice. Cela reste bien sûr un argument tout à fait personnel et il n’engage que moi. Cette belle région est d’une richesse incroyable, nul doute qu’elle aurait simplement pu être mise en valeur autrement.




Lien : https://troublebibliomane.fr..
Commenter  J’apprécie          60
Presqu'îles

Entre dune et marais, 33 savoureuses pièces à conviction gorgées d’humour noir pour élucider l’universalité paradoxale des Landes du Médoc et de leurs habitants, d’ici ou d’ailleurs.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/03/15/note-de-lecture-presquiles-yan-lespoux/



Entre plage et étang, propices aux noyades (la première de la saison comme la dernière de la saison), entre fourrés touffus accueillants aux plantations clandestines de cannabis et fondrières aisément dévolues aux disparitions de corps encombrants, entre rituels de chasse et jaillissements de couteaux, entre sorcelleries putatives répondant à celles de Jeanne Favret-Saada et départs pas si exemplaires renvoyant à ceux de Gabrielle Wittkop, entre naufrages tragiques et incendies désespérants, en offrant une soudaine lucarne aux figures pourtant fort éloignées du Cantabria ou de Shane MacGowan, Yan Lespoux parvient à nous offrir à la fois une vue en coupe, pratiquée à la hache forestière, qui dévoilerait les cauchemars les plus saillants de ce paysage, et une radiographie intime, qui rendrait apparents certains rêves secrets de ses habitants. Déchirées entre la belle et franche stupidité ordinaire de « ceux qui sont nés quelque part » et la nostalgie affectueuse de ceux pour qui « être d’ici » n’entraînerait nulle exclusive, ces troublantes « Presqu’îles », avec leur flamboyant humour noir, sont là pour durer dans nos têtes et dans nos cœurs.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          60
Presqu'îles

33 courtes nouvelles, 33 scènes de vie, 33 comme l'indicatif départemental de la Gironde où les personnages de Yan Lespoux dessinent des morceaux de vie, racontent leur attachement viscéral à ce bout de landes entre delta et Atlantique.



Des nouvelles donc.



A la chute tour à tour ironique ou mordante, qui laisse portant apparaître la fragilité des personnages, leurs incertitudes, un côté doux-amer dans leurs vies. Ce sont presque des récits de terroir, des récits d'hommes bien plantés dans leurs bottes et à la fois presque « à côté » tant le décalage affleure.



La plume est simple et pourtant délicate, sensible et juste.



Dans sa préface, Hervé le Corre s'exclame « oh ! Un écrivain ! »...je plussoie ! Voila 33 textes qui attachent, touchent au cœur.
Commenter  J’apprécie          30
Presqu'îles



Presqu’îles.

Yan LESPOUX



Que ce livre sent bon !

Il sent les sous-bois et les épines de pins.

Il sent le feu de bois et l’air marin.

Il sent les noix et le vin.

Il sent le sable qui nous coule des doigts et les embruns.

Tout ce que l’on peut trouver en se promenant dans cette région landaise.



Une lumière, une atmosphère bien loin des stations balnéaires et plus près des forêts de conifères.

On y trouve des vrais gens de la vraie vie.

Des nouvelles assez courtes avec tout ce qu’il faut dedans pour que ce soit intéressant.

Il y a du drame, du cynisme, de la fatalité et de l’humour grinçant.

Des personnages bourrus, navrants, touchants et même parfois un peu cons ( surtout quand ils ne sont pas du coin).



🌿Un très bon moment de lecture avec ce livre aussi beau à l’extérieur qu’il est captivant à l’intérieur.

Je suis passée avec avidité d’une histoire à l’autre.

Souriant parfois de la bêtise, de la vanité des Hommes.

Et faisant toujours la part belle à la nature.



Commenter  J’apprécie          60
Presqu'îles

Des tranches de vie saisies au vol, tour à tour tragiques et cocasses, brossant le portrait de personnages attachés de gré ou de force à un territoire, les landes du Médoc.

Si comme moi, vous aimez les histoires courtes, bien ecrites et savoureuses, avec un humour décalé, ce livre est pour vous.

Toutes ces péripéties bonnes ou mauvaises, ces gens que l'on croise sans rien savoir d'eux, on se fait l'effet d'être un peu voyeur en pénétrant les pensées de certains, tout ça, ce sont des presqu'iles. Ces histoires brèves nous content la vie ordinaire d'êtres pas toujours ordinaires. "Le dernier noyé de l'année est pas mal non plus !!"

Ah ces Bordelais et ces Charentais ... c'est quelque chose !

Succulent !!


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          50
Presqu'îles

Un voyage dans les landes du Médoc



Et un voyage, ces derniers temps, on ne crache pas dessus non ?

Alors, c'est avec plaisir que j'ai parcouru ces micronouvelles, comme autant d'instantanés de la vie dans le Médoc.

Que l'on soit du sérail, ou que l'on soit un Bordelais, un Toulousain ou pire, un Parisien (😱), ces tranches de vie se lisent aussi agréablement.



Ces personnages entraperçus, vite croisés, leur mentalité coulée à la forme des dunes qui les entourent, m'ont touchée. Plus souvent solitaires que solidaires, ils nous offrent le récit d'une région aussi magnifique que farouche.



Et quel plaisir de découvrir Agullo Court, la collection poche des Editions Agullo, avec ce titre !

Il faut souligner la qualité de cette édition, la couverture à rabats, la continuité de l'image sur la première et quatrième de couverture, un très bel objet livre. 🤩



Mais ce recueil m'a aussi offert de nombreuses occasions de sourire et certaines phrases m'ont fait fondre, par leur second degré, leur finesse et leur auto-dérision.
Commenter  J’apprécie          10
Presqu'îles

Dans « Presqu'îles », Yan Lespoux croque en 33 nouvelles une foule d?irréductibles amochés dans un paysage entre mare et mer.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          20
Presqu'îles

Les personnages de l’auteur n'ont jamais de nom, parfois des surnoms à la place d'un prénom, et surtout ne sont pas des héros. Plutôt des qui vivent des histoires insolites, décalées ou violentes et dont le seul point commun semble a priori être leur auteur et le lieu de leurs non-aventures: le Médoc, mais pas celui de la plage et des touristes, celui de l'arrière-pays, celui des dunes, de la bruyère, des champignons, de la chasse et des hameaux. Il y a ici une trentaine de récits courts qui valsent de l’un à l’autre, avec un ton incisif et des mots tranchés. A dire vrai, Yan Lespoux sait poser un climat en quelques lignes. Pour lui, c’est un premier recueil de nouvelles, genre qu’il appréhende avec succès.
Commenter  J’apprécie          10
Presqu'îles

L'auteur signe ici son premier recueil de nouvelles -il tenait jusqu'ici ses chroniques polar sur le site encore dunoir.com. Un premier essai qui d'évidence en appellera d'autres, tant cet "archipel des solitudes" finit par toucher à l'universel. Au fil de ses nouvelles, Presqu'îles forme une mosaïque de personnages et de situations qui n'appartiennent qu'au cru, mais qui parleront à tout le monde. Avis aux amateurs. Un ouvrage singulier et générateur !
Commenter  J’apprécie          20
Presqu'îles

« Le premier noyé de la saison, c’est un peu comme l’ouverture de la cabane à chichis, la première grosse pouce de cèpes ou la première gelée, ça annonce une nouvelle période, un changement de lumière le matin quand on se lève. Ca rythme l’année. Et puis, ça nous rappelle que nous, pendant ce temps-là, on est vivants. »



Le ton est donné… l’ambiance posée dans ces Landes du Médoc royaume des taiseux, des bourrus et de leur solitude, bien souvent leur plus fidèle compagne, quand celle en titre n’a pas cherché à se faire la malle, ce qui nous le découvrons à la lecture d’une de ces nouvelles, peut avoir de regrettables conséquences…



Elles se succèdent les unes aux autres, ces nouvelles, plus courtes que longues, et nous plongent, furtivement mais intensément, dans les vies de ces personnages, attachants, effrayants, touchants, arrogants ou même violents. Mais tous profondément enracinés dans ces terres, qui prennent progressivement vie au fil du récit et accompagnent le lecteur, se faisant tour à tour majestueuses, enjôleuses, dangereuses mais restant toujours mystérieuses.



Je me suis vue arpenter ces plages et me perdent dans ces forêts de pins, moi qui ne connais pourtant rien du coin.



Merci Yan Lespoux pour ce voyage en terre (presque) inconnue à la rencontre de l’Etre humain dans toute sa fragilité sa sensibilité, mais aussi sa complexité et sa férocité. Le tout servi par une écriture fluide, percutante et drôle à la fois, Une plume et un écrivain sont assurément nés entre ces lignes.



Ah, j’oubliais !

Ames sensibles parisiennes et/ou bordelaises : passez votre chemin… A moins, que vous ne vouliez vivre votre heure de gloire, auquel cas vous serez (gentiment mais fermement) servies.
Commenter  J’apprécie          40
Presqu'îles

Ça me fait toujours un peu peur ce sentiment que j’ai d’appartenance à une terre. D’un côté c’est beau, c’est rassurant, ça explique sans doute une partie de ce que je suis aujourd’hui. Et de l’autre qu’est-ce que c’est moche. Moche parce que obligatoirement ça te rétrécie, ça t’aveugle. C’est un coup à finir aussi fermée que le voisin ! Et pour autant, hors de question de renier quoique ce soit au profil de l’uniformisation ! Dans ma caboche tout ça est très ambivalent - mais nous avons tous nos contradictions - et si je vous parle de moi c’est pour mieux vous parler de « Presqu’îles », pour vous transporter dans ma tête quand j’ai lu ce livre.



Les nouvelles de Yan Lespoux sont écrites au plus près des habitant d’un Médoc rural, avec du sable, des pins pour paysage et parfois des haleines chargées d’alcool.

Ce sont des bouts de vies, des instantanés ancrés dans la lande, avec des vieux qui gardent jalousement leur coin à cèpes, des jeunes qui s’emmerdent un peu, avec ceux qui ont dû partir mais qui ont leur bout de terre accroché au cœur, avec ceux qui rêvent de ne plus être Bordelais.

Ici l’ordinaire devient aventure, le folklorique devient universel.

Tendres ou noires, parfois drôle, toujours sensibles et terriblement vivantes, les histoires que l’on découvre dans ce recueil sont des petites pépites de concision avec un art de la chute jouissif.

« Presqu’îles » est tout simplement mon coup de cœur de février.



PS: Il y a quelques jours je chroniquais les nouvelles d’Eric Plamondon dans « Aller aux fraises » et j’ai trouvé une vraie connexion entre ces deux livres. D’un côté le Québec, de l’autre le Médoc. Là au Plamondon voit un orignal albinos, Lespoux voit un cerf. Il y a la même justesse, le même concentré de vie dans ces délicieuses nouvelles.
Commenter  J’apprécie          102
Presqu'îles

Très beau recueil de nouvelles que ce Presqu'îles du médoquin Yan Lespoux.

C'est quelqu'un que l'on connait bien puisqu'il tient le blog Encore du noir, mais le voici qui passe de l'autre côté de la plume, pour la première fois, parrainé par son compatriote Hervé Le Corre.

Un bel essai transformé (on est dans le sud-ouest !) avec ces nouvelles à chute, des textes à l'ironie mordante et caustique.

Derrière l'humour noir et grinçant, jamais gratuit, perce parfois une ombre un peu désespérée : la solitude de chacun des personnages fait partie du paysage tout comme les pins de Napoléon III.

Yan Lespoux nous emmène donc parcourir les dunes de 'son' Médoc, bien loin des châteaux et des vignes, un pays aux hivers froids, humides et pluvieux, un pays de landes, de baïnes et d'étangs où l'on regarde l'étranger franchement de travers.

Mieux vaut être né dans le coin et avec des bottes en caoutchouc si l'on ne veut pas se faire traiter de bordelais, ou pire de toulousain, ou plus infamant encore, de parisien.

Un pays d'anciens naufrageurs, un pays rude et hostile, où l'on a encore le coup de hache facile et le fusil (de chasse !) en bandoulière.

[...] On lui précisera aussi qu’il faut être prudent et éviter de se promener dans les bois, parce qu’il y a beaucoup de chasseurs.

Les quelques trente nouvelles réunies ici sont très courtes, quelques pages à peine, mais elles s'enchaînent avec une remarquable unité de ton et d'ambiance.

L'auteur se paie même le luxe de les présenter par thèmes !

Chacune est l'occasion de partager quelques instants d'un personnage, le plus souvent un gars du coin, plus rarement un bordelais, et dans les traces de l'auteur, on a un peu l'impression d'aller visiter chacune des maisons d'un village. Chaque rencontre est l'occasion d'une bonne histoire, de quelques bons mots. Remarquable.

La nouvelle la plus instructive nous fera découvrir le naufrage du Cantabria en 1937, un bateau chargé de réfugiés fuyant la guerre d'Espagne.

Les nouvelles les plus étonnantes évoqueront une tradition locale du pays des baïnes :

[...] « Ah ! Le premier noyé de la saison ! » Cette phrase, depuis tout petit, je l’ai entendue, comme il convient, une fois par an. Au moins. Parfois, on oublie qu’il y en a déjà eu un avant. C’est ce qui arrive quand le premier noyé de la saison est vraiment précoce.



Pour celles et ceux qui aiment les étangs et les bords de mer.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yan Lespoux (412)Voir plus

Quiz Voir plus

Histoire et fiction dans 'Pour mourir, le monde'

Le premier voyage de Fernando Tixeiro débute le 5 avril 1616 à Lisbonne. L'expédition compte 3 navires et Fernando embarque sur le Säo Juliäo. Pour quelle destination ?

Bahia
Goa
Bijapur
Bordeaux

13 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Pour mourir, le monde de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}