La pente était raide jusqu’au Giardinetto et le père peinait davantage que dans la montée du cimetière.
– Je m’arrêterai chez Nardo pour lui emprunter son âne... Nous avons une longue route à faire et je tiens à vivre au moins jusqu’à ce soir... jusqu’à ce que je sois tranquillisé sur ton avenir...
– Mon avenir, père Baldassare ?
Adriano s’étonnait que l’on puisse se poser une question à laquelle une seule réponse semblait envisageable : son avenir serait pareil au passé de ses parents, et ce n’était pas la peine d’enfourcher un âne sous le soleil de juillet pour si peu.
– Oui, Adriano ; j’aimerais t’offrir ce qui, malheureusement, est refusé à la plupart de tes semblables : la possibilité de construire une vie qui ne soit pas dictée par la nécessité de survivre.