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LE BAL DES FOLLES.
Entrez dans la danse. Celle de la folie. Celle du hors norme. Celle d'un monde où les pères, les maris, les frères, les hommes en général enferment celles qui dérangent.
Parce qu'elles ne rentrent pas dans le moule de la société. Parce qu'elles ne veulent pas suivre la voie qui leur est toute tracée. Parce qu'elles s'insurgent contre tout diktat. Parce qu'elles osent dire non. Parce qu'elles ont été brisées dans leur enfance. Parce qu'elles ont été violées. Parce que...
Il existe toutes sortes de raisons pour placer à l'hôpital de la Salpêtrière une pensionnaire. Pour la garder à vie. Pour disposer de son corps et de son esprit. Comme si ces femmes devenaient des pantins. Jouets du bon vouloir du docteur Charcot et de ses comparses. Objets d'étude qui tantôt fascinent, tantôt inspirent le rejet, dans des mises en scène théâtrales et publiques.
Dans ces dortoirs où elles sont parquées, elles attendent. Sans cesse. Parfois murées dans leur silence. Dans des mondes opaques où elles seules savent évoluer. Parfois en proie à des crises. Comme si leurs membres récalcitrants restaient leur seul moyen d'expression. Parfois aussi réfugiées dans leurs rêves où l'espoir d'un ailleurs et d'un amour les sauve de leurs conditions.
Il y a celle qui croit égaler Augustine et nourrit des chimères de mariage.
Il y a celle qui tricote pour les autres. Comme si le travail de ses aiguilles pouvait apaiser toute souffrance.
Il y a celle qui voit des esprits et se croit perdue à jamais.
Il y a celle qui surveille. Depuis vingt ans. Et qui reste toujours seule. Comme si la tristesse qui imprègne les murs avait déteint sur elle. Comme si toute flamme était définitivement morte.
Ces destins s'entremêlent. Se répondent. S'aident. Se réchauffent. S'éloignent.
Comme des insectes pris dans une gigantesque toile d'araignée, ces femmes tentent de s'évader. Tous les moyens leur sont bons. Mais comment échapper à cette danse macabre qui toujours les renvoie dans cette aliénation imaginée ou aggravée par les hommes ?
Seul un bal. Celui de la mi-carême. Leur redonne un peu d'espoir quand elles sont brisées. Comme si ce dehors qui vient à eux/ Comme si ces costumes qui leur font oublier leur identité/ Comme si cet attrait du nouveau les animait une dernière fois.
C'est à ce voyage aux enfers que nous convie Victoria Mas. Dans ce bal des folles, elle expose toutes les failles du système patriarcal de cette fin du 19ème siècle. Toute la dureté de la condition féminine. Toute la douleur qui suinte des murs de la Salpêtrière.
On se laisse porter. On s'indigne. On espère. On s'émeut. On vibre de colère. Mais déjà l'orchestre range ses instruments. Les lumières s'éteignent. Et sonne le temps des adieux.
C'est finalement le reproche que je pourrais formuler. Cet ouvrage comporte. des idées fortes, des personnages intéressants ainsi qu'un contexte fouillé. Alors, pourquoi ne pas avoir fait résonner plus longtemps cette musique des mots et nous avoir emmené encore plus loin?
Bref, vous l'aurez compris: un livre que j'ai dévoré. Néanmoins, je suis demeurée sur une impression de frustration. Comme si le bal n'avait pas duré assez longtemps et avait trop précipité sa fin.
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Déposées, abandonnées, condamnées à la Salpé ! Voilà ce qui arrive à certaines femmes à la fin du XIX ème siècle. Aliénées car elles sont mélancoliques, épileptiques, choquées par un viol ou tout simplement dérangeantes.... C'est ici que l'on enferme les femmes gênantes, les laissant aux bons soins du Dr Charcot et toute sa troupe.Décidant qui pourra un jour ou l 'autre sortir de ce pavillon dédié aux folles.
Nous suivons quatre femmes en particulier, toutes là pour des raisons différentes, justifiées ou non. Il ne fait pas bon de sortir des rangs à cette époque. Féminisme, indépendance, esprit libre et occultisme ne sont pas acceptable.
L’événement de l'année est proche: le bal des folles ! Si c'est une véritable fête pour les pensionnaires, c'est aussi le cas pour le beau Paris qui voit ce spectacle comme on voit des phénomènes de foire. Mais qui sait ce qui pourrait se passer en ce jour tant attendue. Une part de l'histoire jusque là peu connue. La vie dans un milieu hostile mais aussi la solidarité entre femmes, quitte à s'y perdre soi-même.
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Je me suis intéressée à ce livre car il va prochainement sortir en film sur prime vidéo, et j'ai bien fait, ce livre est une pépite:
"un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le 19ème siècle a essayé de contraindre au silence"
On se retrouve en 1885, à la Salpetrière, lieu où l'on enfermait les femmes qui avaient le malheur de sortir du rang, qui souhaitait être libre, indépendante, qui souhaitait discuter et donner leur opinion.
Au-delà de cette société que l'on imagine très facilement dominé par les hommes, Victoria Mas introduit également les expérimentations de Charcot: sur l'hypnose qu'il développe sur ses aliénées et sur ce bal des folles qui montre au tout Paris à quoi ressemblent ces femmes emprisonnées entre ses murs.
Je me suis attachée aux destins de ses femmes que l'on suit: Eugénie, Louise, Geneviève et Thérèse. Quand on lit leur parcours, on ne peut que être révolté par ses situations qui se sont déroulées en France il y a si peu de temps.
J'ai eu envie de noter des citations, des passages entiers de ce roman pour les retenir, c'est un roman fort que je relirais.
J'ai maintenant hâte de découvrir l'adaptation en film de ce roman 🎬
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Je suis entrain de lire Le bal des folles et j'apprends beaucoup de choses sur ce sujet plus que tabou. Je comprends aussi qu'il y soit fait état de "la mémoire des murs".
Victoria MAS, toute jeune écrivaine, écrit à merveille. Qu'elle persévère.
Je fais partie d'un club de lecture où je l'ai emprunté, et je le transmettrai avec beaucoup d'enthousiasme. Rappel du titre : Le bal des folles.
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Original et très bien écrit
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j'ai adoré un véritable roman passionnant et qui nous emmène dans un univers impitoyable.
à lire absolument !
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Livre posé, tête en révolte, idées bouillonnantes, voilà le résultat de cette lecture, lecture plaisir ? Lecture document ? Lecture gifle ?
Eugénie, Geneviève, Thérèse, Louise, Blandine, longue vie à vous , dans nos souvenirs de lecture
Jean Martin, Joseph, les pères, les oncles, les cousins, honte à vous tous, qui que vous soyez.
La salpêtrière , hôpital asile parisien où les pauvres étaient mis à l'écart, et parmi les plus pauvres, les femmes, qu'elles soient en effet les plus pauvres d'entre les pauvres, ou bien les plus encombrantes pour les familles, car trop délurées, trop intelligentes, trop curieuses , trop, trop, trop, de trop, bref et donc à enfermer et à soumettre, contraindre, observer comme des animaux au zoo, traiter comme du bétail, on s'en sert, de cobayes ou de toute autre façon, et on jette dehors, ou on garde cloîtrées pour le reste de leur vie.
Jean martin Charcot et Joseph Babinski, neurologues célébrissimes de la fin du XIX siècle, aux méthodes révolutionnaires, chercheurs des troubles de l'hystérie , ont mis au pont une technique utilisant l'hypnose pour soigner « les folles » qui hurlent et de tortillent lors de leurs crises de démence.
Les « cours » ont lieu devant un large public, masculin bien sur, hommes en hauts de forme et costumes noirs, venus là pour apprendre ou..voir !! ces femmes dans leur plus pauvre état ;
Il ne s'agit pas de les soigner, en fait, pas de rechercher pourquoi elles sont dans cette décrépitude avancée, pourquoi elles ne peuvent plus maîtriser leur corps et leurs émotions, mais de les rendre calmes et dociles, à l’hôpital ou chez elles si un jour elles ressortent de cet établissement, ce qui est rarissime ! On ne sort pas de la Salpêtrière !
L'auteure a réussi l'exploit de rendre compréhensible ce qui est de l'ordre de l’incroyable.. la contrainte médicale, la pression sociétale, le puissance des hommes, mais également les ruses des femmes, seul expédient qu'elles peuvent utiliser face au pouvoir des hommes, leur intelligence et leur ouverture d'esprit, qui les ont fait traiter de sorcières pendant des siècles, ou bien d'ingérables, ce qu'elles sont encore et toujours quand elles résistent à la voie qui leur a été imposée.
Que vivent Eugénie et Geneviève dans nos esprits !
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Contraindre les femmes au silence, les enfermer parce qu’elles représentent un danger. Plus pour les hommes que pour elles-mêmes. Parce qu’elle communique avec les morts, l’héroïne Eugénie Cléry est envoyée à l’asile par son père et … finit par s’enfuir. Dévoré en à peine deux heures et recommandé à tellement d’amis depuis, ce livre j’aurais aimé ne jamais le finir pour rester le plus longtemps possible auprès de ces femmes qui ne demandaient qu’à vivre. Gros coup de cœur.
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Dans ce roman, Victoria Mas dresse un portrait révélateur de l'opinion publique parisienne du 19e et 20e siècle à propos de l'enfermement et de la folie. L'action se déroule à l'hôpital de la Salpétrière. ce sont les débuts de la psychiatrie avec Charcot.
Le début est un peu lent et parfois prévisible, mais au coeur de l'action, ce livre se lit d'une traite tellement il y a des rebondissements. On s'attache aux personnages et à leur psychologie. J'ai trouvé ce livre également très intéressant pour la faculté qu'il a eu d'initier un questionnement sur l'enfermement et son utilité au cours des siècles
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Pour son 1er livre, Victoria Mas nous emmène à la Salpêtrière où les femmes autrefois étaient internées pour tout et n’importe quoi et souvent par leur propre famille...
Elle nous narre leurs conditions de vie, leurs émotions et comment certaines finirent par s'aliéner à force d'être enfermées !!
Une histoire vraie....touchante, troublante...
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Une immersion immédiate et totale dans l’univers des hôpitaux psychiatriques du XIXème siècle : « Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion ». Louise, encore adolescente, « aguichait », son oncle qui l’a violée. Les dialogues d’Eugénie avec les morts déshonoraient la famille Cléry – notaires de père en fils. « C’est d’abord les pauvres, les vagabondes, les mendiantes, les clochardes qu’on sélectionnait sur ordre du roi. Puis ce fut le tour des débauchées, des prostituées, les fautives. Vinrent ensuite les inévitables folles, les séniles, les violentes. La Salpêtrière, où se déroule le récit, est le lieu des expériences conduites pas le professeur Charcot autour de l’hypnose. Le seul sens que ces femmes peuvent donner à leur enfermement, c’est qu’ « avec des patientes comme Louise, la médecine et la science peuvent avancer ». Dès la première ligne le lecteur est pris à témoin, il n’a pas d’échappatoire, tant le scénario est sans faille. On ne peut pas se contenter d’être spectateur de ce qui arrive à Louise, Eugénie ou Thérèse, sous la houlette de l’infirmière en chef Geneviève qui, elle aussi, n’est pas une femme banale ! La rigueur du roman est servie par une écriture sobre, presque tenue à distance du récit. Toute en nuances et en sensibilité, la narration ne cherche jamais ni la pitié ni la compassion. Il s’agit seulement d’accepter de voir. Sans donner de leçon, « le bal des folles », ne peut pas manquer de questionner le lecteur d' aujourd'hui sur le sort que le monde du vingt-et-unième siècle réserve à celles…..et ceux….que la vie à mis « à la marge ». Un livre sur l’enfermement qui s’ouvre sur le monde.
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"Le bal des folles" est un court roman mais tellement riche et intéressant! J'ai adoré! On plonge au coeur de ce contexte historique spécifique qu'est celui de l'univers de la psychiatrie de la fin du 19ème siècle à la Salpêtrière. Naviguer dans les pensées et les agissements des plus grands médecins neurologues et psychiatres de l'époque qu'étaient Charcot ou encore Babinski est vraiment super intéressant à suivre tant l'impact de leurs travaux de l'époque résonnent encore aujourd'hui avec importance! Mais c'est avant tout le traitement des femmes qui est au coeur de ce récit. L'autrice montre parfaitement que ces femmes considérées comme folles, aliénées ou hystériques étaient bien souvent et avant tout des femmes qui bousculaient beaucoup trop leur entourage (ie les hommes) et dont la société veut se débarrasser, donnant ainsi une jolie touche de féminisme à cet ouvrage. La fameuse petite touche de fantastique est exagérée à mon goût car elle ne doit pas être prise comme telle mais incluse comme la caractéristique d'une personnalité. Ce roman est peut-être un peu trop court, mais terriblement passionnant, inspirant et intéressant!
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Je ne sais plus trop l'histoire qui me lie avec ce livre. En ce moment, il m'est difficile parfois de me rattacher au réel tant les repères s'épuisent, disparaissent, se réinventent.
J'avais du faire des recherches j'imagine et puis j'ai du connaître ce livre. Ce qu'il y a de certain, c'est que j'avais cette appétence d'information sur cette époque, sur cette psychiatrie d'époque, et le traitement de ces femmes.
Le bal est le point central décrit dans des documents, alors par naïveté je m'attendais sans doute à plus de descriptif de cet événement.
Le livre ne ménage pas le traitement des aliénées. On ressent aux travers des lignes la douleur de ces femmes , internées pour d'obscures raisons.
On travaillait " les cas " de façon absurde, atroces'. Enfin, aujourd'hui on lit ces lignes et elles m'ont semblé aux antipodes de ce que la psychanalyse freudienne ou autre est actuellement.
Mais il y des années en arrière, cela devait faire parti du normal.
J'aurai apprécié plus de recherches sur la partie psycho. Une rétrospective , un parallèle avec aujourd'hui. Car ce sont les travaux de ce Médecin qui ont fait tendre les recherches de Charcot à l'hypnose.
Sans doute frustrée, j'ai manqué d'éléments. L'histoire d'amour , le viol, ont été de trop. Ou pas assez exploité. Ces événements viennent taper dans la résistance de l'inconscient. Cela aurait été judicieux de l'approfondir.
C'est un bon livre, mais pas assez de recherches. En surface. Flou, vague .
Quand on s'attaque à des histoires du passé, réelles, on se doit , ne serait ce que par respect pour ces femmes, on se doit d'appliquer avec minutie de sérieuses documentations pour appuyer notre livre.
Mais ce n'est que mon maigre avis de lectrice.
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Livre engagé qui traite un sujet fort ! Lecture très agréable et le décors parisien de la fin du XIXème siècle est prenant !
Coup de cœur
C'est l'histoire croisée de trois femmes dont la vie est différente mais qui ont chacune quelque chose à raconter
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très bon livre rapide à lire, ne se centre pas vraiment sur le bal en soi et se focalise sur Eugénie plus que sur les autres femmes. les histoires de louise et de thérèse auraient pu être plus développées à mon goût en prenant un tournant peut être plus politisé. la place de la femme dans la société de l’époque n’est selon moi pas assez développée mais simplement évoquée, un peu dommage. dans l’ensemble, un livre que je conseille, notamment aux plus jeunes, a tout de même un petit côté militant
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Écriture pesante, explications redondantes, aucun style, anachronismes, atmosphère et personnages pas crédibles, voilà un auteur qui est tout sauf écrivain et qui devrait rapidement changer de métier. Impossible d'adhérer à l'histoire, qui pourrait être intéressante, tellement la plume est épouvantable.
C’est un premier roman, espérons que ce soit le dernier.
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