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Citation de batlamb


La musique triste et sereine d’un violon monte du village jusqu’à elle. « N’ayez pas peur, je m’occupe de vous... » Oh ! non, elle n’a pas peur. À la clarté de la lune qui se lève la chambre se transforme en jardin : les murs s’évanouissent ou ne sont plus fait que de l’ombre de feuillages et de branches. Une tache d’argent commence à bouger comme un doigt qui veut désigner quelque chose : cela éveille son attention. Cette minuscule lueur parmi l’ombre des feuillages grandit ou s’apetisse à la façon d’un œil qui cligne. Lumière et ombre se métamorphosent distinctement en tout petits personnages. Deux groupes se sont formés qui s’approchent l’un de l’autre avec des manières gracieuses et cérémonieuses. Quel spectacle ! On se salue, on se fait des révérences. Ces « hommes » pas plus grands qu’un doigt sont parfaitement formés et distincts. Elle voit leurs visages et même l’expression de ces visages. Une seule personne se détache de chaque groupe : un homme et une femme. Les deux groupes se retirent à l’arrière-plan et disparaissent dans la nuit de leur pays que certainement l’on chercherait en vain sur cette terre. L’homme, la femme se tiennent face à face comme deux êtres à leur première rencontre. Leurs têtes ne sont pas plus grandes qu’un pétale de rose - oh, plus petites encore. Leurs yeux sont là ! Ils se regardent. Leurs yeux sont petits comme des yeux d’oiseau, mais clairs comme des perles. Le vent bruit dans les arbres devant la fenêtre. Pendant un moment, tout devient noir. Quand le vent s’est calmé, l’homme et la femme sont de nouveau là, plus près l’un de l’autre. Leurs longs vêtements s’agitent alors. Et quand ils cessent de trembler leur plis, leurs ornements, leurs parures, leurs broderies, paraissent encore plus nets et plus précieux. Tous deux semblent prêts à tomber dans les bras l’un de l’autre. Elle espère qu’il n’auront plus à se séparer, et elle les quitte, tandis que ses yeux se ferment pour un court moment de sommeil.
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