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Citation de voui


Il écrivait parce qu'il se souvenait d'une certaine forme de vie provinciale qui
avait la même odeur que le pain, une odeur organique, solennelle et éternelle, et une saveur délicieuse. Beaucoup de choses dépendent des femmes, se disait le marin dans ces moments-là, obligé de reconnaitre cette vérité. Rare était la femme qui trouvait sa place dans la vie, qui savait maintenir l'ordre et la propreté, non seulement dans les tiroirs des buffets mais également dans l'âme de la maisonnée. Il suffisait d'entrer dans ces maisons pour sentir que tout était où il fallait. L'office était rempli de choses bonnes et utiles, comme l'âme des habitants. L'odeur de paix et de patience qui flottait dans les pièces de la maison rappelait celle des fleurs du jardin qui se fanent au printemps dans des vases verts et bombés. Car dans la vie, la vertu et l'intelligence ne suffisent pas, il faut aussi de la patience et de la bonne volonté, une forme de résignation naïve et souriante, sans laquelle nulle harmonie n'existe dans les cœurs, sans laquelle les meubles eux-mêmes se retrouvent bêtement et n'importe comment distribués dans les pièces, dans une sorte de colère, comme appelés à prendre part au charivari ambiant. Dans les maisons où une femme intelligente et un homme patient préservaient l'ordre, l'invité ne grelottait pas en hiver, parce qu'une chaleur encore plus agréable que celle du vieux poêle en céramique, nourri de bois de hêtre, éructant et grondant, et de l'eau-de-vie de prune, émanait de la paisible bienveillance des hôtes qui, d'un mot, d'un geste, d'un regard, d'une façon ou d'une autre, remettaient tout en place.
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