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Critiques de Selma Lagerlöf (349)
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

Quel roman porte mieux son titre que celui-ci ? Car il s'agit réellement d'un merveilleux voyage à travers la Suède que nous propose Selma Lagerlöf.



Même sans ce thème, lire ce roman aurait de toute façon été un moment merveilleux tant le style de l'auteur est envoûtant et la narration belle, tout empreinte de l'affection profonde qu'elle porte à sa patrie.



Nils Holgersson, pour moi, c'est d'abord le savoureux souvenir plein d'heureuse nostalgie de l'enfance... Enfance au cours de laquelle j'ai visionné encore et encore la série animée, partant en compagnie de Nils et de Quenotte sur les ailes du jars Martin, en route pour la Laponie. C'est donc avec un effet "madeleine de Proust" indéniable que je me suis lancée dans la lecture de ce joli pavé. J'y ai retrouvé intactes mes impressions d'enfant, je me suis enthousiasmée non seulement pour les aventures et les péripéties de Nils, ce vaurien transformé en lutin pour punition de ses nombreuses bêtises et de son mauvais tempérament, mais aussi pour la Suède et la découverte de ses vallées et montagnes, de ses fleuves et forêts.



Ce roman pourrait être rapproché de l'oeuvre d'Augustine Tuillerie, "Le tour de la France par deux enfants" car sa portée est d'abord éducative ; Selma Lagerlöf a en effet entrepris sa rédaction à des fins d'enseignement scolaire pour favoriser la connaissance de la géographie, de l'histoire, des traditions, des légendes et du folklore suédois. Dans "Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède", c'est effectivement tout cela que le lecteur découvre, parfaitement structuré autour d'une trame passionnante et qui répond à l'un des rêves les plus fous et les plus anciens de l'homme : voler, devenir un oiseau et contempler le monde depuis les cieux. Trolls, géants, lutins... le fantastique est présent à travers les quelques 600 pages de cette histoire passionnante et attachante qui se rapproche souvent du roman d'aventures mais parfois aussi de la fable, ailleurs du conte et ponctuellement de la parabole.



Avant même de lire Selma Lagerlöf, je nourrissais une affection particulière pour la Suède, pays très "nature" que j'ai eu le plaisir de parcourir. Nul doute que ma connaissance de cette nation a contribué à me faire apprécier pleinement une lecture dont l'approche très descriptive pourrait lasser des lecteurs moins curieux ou intéressés mais pour ma part, j'ai vraiment aimé pénétrer l'intimité de l'identité suédoise par ce roman qui bien qu'étant d'abord destiné aux enfants n'en demeure pas moins une très belle expérience à entreprendre à n'importe quel âge.





Challenge NOBEL 2013 - 2014

Challenge PAVES 2014 - 2015
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

Ce soir je rentre d'un long et merveilleux voyage... j'ai encore, dans les oreilles, le caquètement des oies sauvages sur la grève, mêlé au souffle du vent et au calme fracas des vagues... j'ai encore dans les yeux, la lumière mélancolique du soleil couchant sur la crête des montagnes suédoises, le feuillage ocre des forêts d'automne et le paysage fuyant sous les roues d'une locomotive crachant sa fumée, des mètres plus bas... et puis, en fermant les yeux, je sens encore le varech et la plage, mais aussi l'humidité des mines et l'odeur des étendues de neige de la Laponie, et enfin, sous mes doigts, le duvet de Martin le jars de la ferme d'Holger Nilsson, ce fameux jars blanc parti rejoindre Akka et les oies sauvages, Nils transformé en tomte accroché à lui.

Au cours de ce voyage, j'ai entendu les légendes du Nord, celle des géants qui ont formé la Suède, ses cours d'eau, ses montagnes et ses moulins. J'ai écouté les animaux sauvages parler de leur pays avec amour, eux qui le connaissent si bien, et de la main de l'Homme bien trop souvent intrusive. J'ai découvert comment les enfants y vivaient en 1900 et j'ai surtout entendu la voix de Selma Lagerlöf parlant de tolérance, générosité et de la protection de la nature, creusée, incendiée, maltraitée, puisée, s'adressant à la jeune génération pour les inciter à plus de respect.

Quel beau voyage,et quel merveilleux compagnon que cet intrépide Nils Holgersson!

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L'anneau des Löwensköld, tome 1 : L'Anneau ..

Dans cet ouvrage fantastique, l'écrivaine suédoise Selma Lagerlöf nous ouvre les portes des mythes et légendes folkloriques de sa province natale de l'ouest suédois, le Värmland. En effet, la première femme Prix Nobel de Littérature ne pouvait naturellement qu'être suédoise !



Paru en 1925, l'Anneau Maudit (pas de rapport avec celui de Tolkien, encore que… peut-être a t-il lu Lagerlöf) est donc une histoire de convoitise, le dessein destructeur de l'objet acquis par celui qui pèche par envie est inéluctable. L'innocence ou en tout cas la façon qu'a la conscience de nous pousser au pire en anesthésiant tout recul, tout jugement critique sur nous-même au moment de passer à l'acte, comme une pulsion, est proprement fascinant, notamment pour le couple de paysan dans la première partie du livre.



Le fantastique est bien présent mais nous sommes loin du conte de fées, chacun, à l'image de Mlle Spaak, doit connaître son rang, chez Lagerlöf les classes sociales ne se transcendent pas aussi facilement que dans un Disney.



“Il y avait en elle une apparence de paix et de sérénité comme chez ceux qui ont renoncé à désirer quoi que ce soit pour eux-mêmes.” L'écriture de Lagerlöf est accessible et sans agréments, sa narration est entrecoupée de renseignements historiques ou liés à la vie quotidienne avec notamment une magnifique allégorie mystique du lien entre le paysan scandinave et le feu, où l'âme humaine tournoie autour du corps, pareille à la flamme qui danse autour de la “bûche équarrie”, s'installe alors un dialogue secret, crépitant et pétillant, entre la flamme et l'âme au sortir duquel cette dernière se réchauffe au sens propre comme figuré (un très beau passage partiellement reproduit dans les citations).



Le rapt de l'anneau ne peut rester impuni pour la famille de l'aristocrate dont la sépulture fut ainsi profanée. C'est l'occasion pour Lagerlöf de convier son lecteur pour une ordalie d'anthologie. Ce châtiment moyenâgeux nous heurte au plus profond, nous citoyens de l'Etat de droit, avec toutes les garanties juridiques attachées à l'individu (procès équitable, charge de la preuve etc). Cette justice spectaculaire où le hasard (la main de Dieu) doit décider de la culpabilité d'un être au travers d'épreuves plus ou moins suppliciantes nous est donc parfaitement étranger et révoltant… Mais au final, est-ce vraiment Dieu qui a le dernier mot ? La soumission du verdict divin au Roi de Suède nous permet d'affirmer que par delà la justice divine il y a le pouvoir politique, qui instrumentalise, qui soumet autrui à l'arbitraire divin que personne ne peut contester mais qui ne s'y soumet jamais pour lui-même…



C'est donc une lecture à la fois simple et agréable mais aussi enrichissante, où l'imaginaire du lecteur mais aussi sa sensibilité sont touchés, non par l'Anneau Maudit des Löwensköld mais par la plume magique de Selma Lagerlöf.



Qu'en pensez-vous ?

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Le cocher

Une vieille légende suédoise raconte que si un homme a le malheur de trépasser le soir de la Saint-Sylvestre, tandis que retentissent les douze coups de minuit, le malchanceux sera condamné à conduire la funeste charrette grinçante et brinquebalante de la mort toute une année durant.

« Vêtu d’une large houppelande noire et souillée » et tenant à la main « le long manche d’une faux rouillée et émoussée », le cocher doit accomplir sa besogne, « effectuer la tournée des maisons endeuillées » afin de récolter les âmes des défunts pour le compte de la « sinistre Dame qui a pour nom la Mort ».

En ce soir de la Saint-Sylvestre, Edit, petite sœur de l’Armée du Salut, git, mourante sur son lit. Elle a contracté la tuberculose en se dévouant corps et âme aux miséreux et il ne lui reste plus que quelques heures à vivre. Elle s’accroche pourtant de toutes ses forces à la vie, car avant de mourir, elle veut pouvoir rencontrer une dernière fois David Holm, un homme alcoolique et mauvais qu’elle n’a pas réussi à remettre dans le droit chemin. Malgré toutes ses tentatives de persuasion, sa douceur et sa bonté, le bougre n’a cessé de se dérober.

Ce soir de la Saint-Sylvestre, alors que les salutistes le cherchent par toute la ville pour le conduire à sœur Edit agonisante, le voilà allongé à demi-mort dans le jardin derrière l’église.

Et tandis que résonnent les douze coups achevant l’année, il entend les abominables et terrifiants grincements de la charrette de la mort. Elle vient pour lui, lui seul peut l’entendre.

David Holm comprend qu’il a été choisi pour devenir le nouveau conducteur du funeste chariot et reconnaît en la personne du cocher de l’année écoulée, Georg, un fidèle ami de beuverie, décédé l’année précédente. Celui-ci va lui apprendre les douloureuses tâches qui incombent au cocher de la mort.

Pendant toute cette longue nuit, David Holm va faire face aux conséquences de son inhumanité, être le témoin impuissant des effets de ses agissements cruels, et comprendre enfin l’impact tragique de toutes les mauvaises actions qu’il a perpétrées autour de lui.

Mais est-il encore temps d’expier les fautes commises ?



La romancière suédoise Selma Lagerlöf (1858 – 1940) déploie toutes les richesses d’une imagination exaltée, d’un univers fantastique et spectral, dans ce remarquable et austère conte noir qui s’alimente des légendes suédoises pour aborder le thème de la rédemption et du pardon.

Dans une ambiance froide et crépusculaire, l’on pénètre dans une Suède du début du siècle accablée par l’alcoolisme et la misère.

Ces véritables fléaux combattus par les frères et sœurs de l’Armée du Salut, donnent au roman la connotation un peu surannée d’une œuvre à la morale chrétienne, mais qu’importe…Les phrases y sont belles, empreintes d’un doux lyrisme, le style classique y est admirablement maîtrisé et lorsqu’il s’agit de dévoiler les sentiments de douleur, d’amour, de remords ou d’humanisme, l’auteur n’a pas son pareil pour étreindre le cœur des lecteurs avec des envolées exquises de puissance évocatrice.

Selma Lagerlöf fait briller la lumière de l’amour et de la foi au cœur de la nuit vespérale. Le conte noir se transforme alors en une lumineuse allégorie sur la rédemption, la délivrance et le salut des âmes.

Première femme à avoir reçu le Prix Nobel de Littérature en 1909, la suédoise, qui obtint la consécration avec « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède », signe avec « Le cocher » un texte humaniste, profond et captivant.
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Le violon du fou

Une belle surprise.

Si je connaissais bien Le merveilleux voyage de Nils Holgersson, j'avoue que je n'étais pas plus emballée que ça à l'idée de lire une histoire sur la folie. Pourtant au bout de quelques pages, je me suis prise au jeu et j'ai fini par succomber au charme de l'écriture de l'auteure et à cette histoire surprenante mêlant conte et fantastique.

Le violon du fou est l'histoire d'un jeune étudiant qui passe son temps à jouer du violon. Mais lorsqu'il apprend que sa mère est endettée et son domaine sur le point d'être vendu; il entreprend de gagner de l'argent dans l'élevage et la vente de chèvres. Opération qui tourne à la catastrophe et le pousse aux portes de la folie. Le jeune homme devient alors colporteur.

Parallèlement on suit l'histoire d'Ingrid, une jeune orpheline entraperçue alors qu'il était étudiant. Entre les deux jeunes gens , un lien puissant et surnaturel les unit. Pourront-ils se retrouver? L'amour pourra -t-il triompher?
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

Le livre qui a changé ma vie !

C'est avec ce livre qu'enfant, j'ai découvert qu'on pouvait voyager immobile, depuis je n'ai cessé de lire :-)

l'histoire d'un petit dur à cuir, gardien d'oies, farceur et insouciant, méchant parfois, à tourmenter les animaux de la ferme, va être ensorcelé, prendre la taille du lutin de la maison qui lui a jeté un sort.

Du merveilleux dans les paysages et de la tendresse dans les aventures de ce chenapan. Un livre à offrir absolument aux enfants qui vous entourent pour leur donner le goût de la lecture et de l'aventure.
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

J’ai récupéré ce livre parmi d’autres qu’un collègue voulait bazarder, je lui avais aussi pris « L’Atlantide », « Le cercle » ou les Pearl Buck. Ce roman m’avait intrigué à cause de son long titre et de la mention de la Suède, un pays que j’aime beaucoup, ainsi qu’avec le mention du conte. Cela me fait découvrir un peu le folklore scandinave. Cette lecture me permet de valider ma dernière pioche de Septembre 2018.



L’histoire est quand même longue à lire car il y a beaucoup de descriptions de paysages. Au début, il me tardait juste d’en apprendre plus sur l’incroyable voyage de Nils, le Poucet. Il n’y a pas que les paysages qui sont décrits mais tout ce qui entoure Nils : les oiseaux rencontrés, les animaux, les villes, le ciel, la mer… Et au milieu de tout ça, on a quelques dialogues et les différentes aventures de Nils suivant les situations dans lesquelles il se retrouve en compagnie des oies sauvages. Quelquefois, il vivait des aventures tout seul car un renard a essayé à plusieurs reprises de se venger de ce groupe d’oies sauvages par le biais du petit Poucet, il n’a pas d’ailes, il est donc plus vulnérable que les oies. Par moment, j’avais l’impression de lire des cours d’histoire et de géographie sur la Suède, mais c’est tellement bien raconté que c’est très intéressant à lire. Chaque chapitre me faisant penser à un nouveau conte, j’ai finalement mis pas mal de temps à finir ce roman (quasi 1 an, commencé fin Octobre 2018). Comme j’avais du mal à m’y concentrer longtemps, j’ai vite pris la décision de le lire en plusieurs fois. Au début, je pensais lire un chapitre à chaque nouvelle fin de roman mais j’ai eu tendance à l’oublier sur plusieurs mois. Étant encore peu motivée pour reprendre les romans, j’ai donc décidé de le finir car le voyage qu’il procure est très intéressant et j’aimerais bien savoir ce qu’il va advenir de Nils à la fin de son voyage avec les oies sauvages. Par moments, on suit également les aventures d’Asa la gardeuse d’oies et de son frère le petit Mats, Nils les avait rencontré au début de son périple. Superbe histoire comme on en rencontre peu.



Comme vous l’aurez compris, ce roman est une excellente découverte et un excellent voyage en compagnie de Nils et de ses amies les oies sauvages. J’ai même failli pleurer à la fin, je ne m’attendais pas à celle-ci. Je suis bien contente de m’être laissée tenter par le résumé intrigant de ce vieux roman tout défraîchi. Je remercie donc Flaubauski pour cette excellente pioche qui m’aura permis de découvrir une histoire très originale et qui fait voyager très loin. J’aurais mis du temps pour le lire mais je suis contente d’avoir persévérer dans cette lecture, je m’endormais rapidement au tout début de celle-ci. Si vous êtes amateurs de contes et de voyages dans les pays scandinaves, je vous conseille très fortement de découvrir ce roman et cette auteur. Pour ma part, il faudra que je fouille sa bibliographie pour y trouver d’autres perles du même genre.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'empereur du Portugal

Dans un petit village du Varmland, Jans Andersson de Skrolycka souffre d’un amour fou envers sa fille Claire-Belle. Elle est le centre de son univers, dans tous les cas sa petite princesse, et il est prêt à lui passer tous ses caprices. Devenue adulte, elle part en ville gagner sa vie (et assurer le bien-être de ses vieux parents par la même occasion) mais sa situation fait rouler les commérages au village : elle serait prostituée. Refusant de croire les rumeurs et les sous-entendus, Skrolycka élabore insconciemment et pour son propre bénifice tout une histoire. En effet, si sa fille donne peu de nouvelles d’elle-même, c’est qu’elle est grandement occupée : elle ne peut qu’être devenue impératrice du Portugal. C’est l’évidence ! Et, par le fait même, Skrylocka ne peut qu’être empereur lui aussi. Cela va de soi, non ? Et les villageois, plutôt que de contrarier ce pauvre homme, qui a bossé dur toute sa vie pour sa famille et pour les autres, entrent dans son délire. Touchant !



Avec son roman L’empereur du Portugal, l’auteure suédoise Selma Lagerlöf nous livre ici un autre petit bijou. C’est une histoire sans grande prétention – il ne s’y passe pas grand chose, l’action lève peu et tarde à arriver –, mais ô combien poignante. Ce sont les émotions et cet amour inconditionnel de Skrolycka qui rachètent le tout. Jamais relation père-fille n’aura été plus déchirante. C’est incroyable comment l’amour paternel peut transformer. Quand on dit qu’il peut déplacer des montagnes… En tous cas, il est puissant et peut mener à la folie. En effet, Skrolycka préfère s’inventer mille scénarios plutôt que de croire à l’impossible, soit que sa fille ne soit plus le petit ange qu’elle fut jadis, et c’est un peu amusant – ou triste – de voir comment son esprit travaille fort pour expliquer les réactions de son entourage, pourquoi il continue à vivre dans sa chaumière alors qu’il possède un titre aussi prestigieux que celui d’empereur.
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La légende de Gösta Berling

La Légende de Gösta Berling est une lecture que je me promettais depuis un bon bout de temps et je ne peux m'empêcher d'en être un peu déçu. Seulement un tout petit peu. Ce fut une lecture agréable, bien sur, mais je m'attendais à plus pour un roman aussi encensé. Selma Lagerlöf nous plonge dans la campagne suédoise qu'elle connaît si bien, celle qui a bercé son enfance et qui a nourri son imagination. Il s'agit d'un univers dur (les montagnes et les forges, l'isolement, le froid) mais aussi féérique (le paysage grandiose, les supersitions locales). Un univers que ses lecteurs reconnaitront immédiatement. Cette fois-ci, elle raconte une histoire qui commence de façon très réaliste. Gösta Berling, un (trop) jeune prêtre, isolé dans le Vermland rural, a trompé son ennui avec l'alcool un peu trop souvent. Conséquemment, il perd sa chaire et se trouve contraint à errer, à mendier dans la campagne… Jusqu'à l'intervention de la commandante, la riche et puissante maitresse des sept forges de la région, qui en fait un de ses Cavaliers d'Ekebu (plus des fêtards qu'autre chose!). Intrigant, fascinant même.



Avant La légende de Gösta Berling, l'auteure était une inconnue dans le monde littéraire. Elle n'en était qu'à ses débuts et ça paraît un peu. Son roman manque un peu de cohésion, s'en va dans tous les sens. C'est comme si Lagerlöf avait voulu y mettre toutes ses idées. Comme si elle s'était lancée dans cette aventure sans plan, écrivant au fur et à mesure que les idées lui venaient en tête. Cette histoire des Cavaliers d'Ekebu me semble un peu tirée par les cheveux. À quoi pouvaient-ils bien servir à la commandante ? Pourquoi les gardait-elle ? Et que dire de toutes les aventures amoureuses de Gösta ? L'épisode complet qui concerne Marianne ne sert à rien. Et les péripéties de plusieurs des Cavaliers non plus. Lennart, Bérencreutz et les autres me laissaient plutôt indifférent alors l'amourette de l'un, la chasse à l'ours de l'autre… bof, j'aurais passé mon tour.



Mon opinion peut paraître sévère. Pourtant, j'ai plutôt aimé ce roman, l'atmosphère qui s'en dégage m'attire irrésistiblement. Toutefois… J'aurais préféré que Lagerlöf se concentre d'avantage sur l'histoire de Gösta, sur le triangle amoureux qu'il formait avec Elisabeth et le comte Henrik Dohna. J'en voulais plus mais l'auteure multipliait les digressions, s'éloignait de son histoire principale, s'en rapprochait, partait à nouveau dans une autre direction. C'en était presque frustrant par moments. Pourtant, quelques unes de ces digressions étaient plaisantes. Par exemple, l'épisode de la malédiction lancée par la mère de la commandante, celui avec la sorcière qui jette un sort à Martha Dohna. Ces petites touches de fantastiques apportent un petit quelque chose de vraiment unique à cette histoire et c'est probablement ce qui la rachète à mes yeux.
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Le livre de Noël

Je ne me lasse jamais de relire ce recueil au style simple et émouvant. Chaque histoire garde une part de son mystère, en dépit de cette apparente simplicité. Les illustrations de Carl Larsson renforcent l'atmosphère hivernale, où se mêlent la joie et l'inquiétude de cette période d'attente, d'espoir et de crainte qui précède Noël.

On s'enfonce dans les ténèbres et le froid de décembre, on allume des petites lumières dans la nuit glacée, pour se rassurer...Les deux derniers récits se teintent de surnaturel, évoquant la mort, la faute et le pardon, la loi inexorable de la destinée des êtres vivants.

Les traditions chrétiennes et païennes se rejoignent, chacune apportant du sens et une espérance qui se doit de renaitre à chaque solstice d'hiver.
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Le violon du fou

Premier pas pour moi dans l'univers de Selma Lagerlöf et ma foi c'est une agréable surprise.

Le violon du fou est paru en 1899 , ce court roman ou longue nouvelle nous conte la vie de Gunnar Hedde, de ses succès et surtout de sa détresse qui le mène à la folie..La belle Ingrid pourra t'elle le ramener "à la raison"?

Légende, conte, fantasmagorie je ne sais trop, par contre lieux et gens sont finement croqués. le lecteur est aux premières loges de ce récit , à lui de se laisser porter et d'accepter de voguer entre rêve et réalité.

Une lecture qui me donne envie de découvrir un peu plus l'oeuvre de cette femme , la première a avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1909

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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

La période des vacances est le moment idéal pour partir en voyage et quelle meilleure destination que la Laponie en cette période de fêtes ? Je suis donc partie dans le Grand Nord, non pas pour y découvrir le Père Noël mais pour suivre les traces de Nils Holgersson et des oies sauvages.



Si comme moi vous aviez une dizaine d'années dans les années 1980, vous n'avez pas pu passer à côté de la version animée du célèbre ouvrage de Selma Lagerlöf, « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède »,dont pour ma part j'étais fan. Si le dessin animé n'a retenu que les nombreuses péripéties de Nils, l'ouvrage original de plus de 600 pages fait lui la part belle aux descriptions des provinces historiques suédoises que le troupeau d'oies  parcourt tout au long de sa migration. L'auteur, Prix Nobel de littérature, avait reçu une commande du Ministère de l'Education suédois pour rédiger un livre qui ferait connaître aux petits suédois la géographie de leur pays. Selma a donc imaginé le personnage de Nils, jeune  garçon de 13 ans vivant dans une ferme en Scanie. Garnement égoïste et paresseux, maltraitant les animaux de la ferme de ses parents,  il est un jour transformé en tomte, sorte de petit lutin scandinave, par le tomte de la ferme. Réduit à la taille d"une souris,  il part sur le dos de Martin le jars blanc en voulant l'empêcher de rejoindre un troupeau d'oies sauvages en partance vers la Laponie. Parlant désormais le langage des animaux , Nils va vivre de fabuleuses aventures qui vont lui apprendre la solidarité,  l'amitié,  le courage et la générosité. 



Avant tout ode à la nature et plaidoyer pour la défense et la protection des animaux, ce livre est également un recueil de contes pour enfants, un guide touristique ou encore un livre écologique . Les descriptions des différentes régions sont magnifiques, quoique parfois un peu répétitives à mon goût, mais elles nous offrent les plus beaux paysages des provinces suédoises. Monuments, châteaux, villes, plaines, landes et marais, îles et archipels, lacs et montagnes, Selma Lagerlöf passe non seulement en revue la géographie de son pays mais aussi son histoire à travers les particularités locales en nous contant toujours les légendes qui entourent la fondation de telle ou telle ville, telle ou telle province . Les aventures de Nils et des oies sauvages, qu'elles soient avec les hommes ou les animaux, apportent la touche d'aventure nécessaire pour ne pas tomber dans un catalogue ennuyeux de descriptions. Certains récits sont aussi très touchants comme celui concernant l'histoire d'Asa la petite gardeuse d'oie ou encore, mon préféré, celui de l'élan Poil-Gris et de Karr le chien.



Le voyage est long, alors, pour savourer pleinement cette histoire aux accents poétiques, prenez votre temps pour la lire. Quand on achève sa lecture, le résultat est là : on a vraiment l'impression d'être parti en Suède en compagnie de Nils et Asa la petite gardeuse d'oie, Martin le jars, Akka l'oie sauvage, Bataki le corbeau, Gorgo l'aigle et Smirre le renard. Des animaux que l'on n'est pas près d'oublier...



Je profite de cette première critique de 2018 pour souhaiter à tous mes amis babeliotes une très bonne année, remplie de belles découvertes livresques et de nombreux échanges. BONNE ANNEE A TOUS !
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Le livre de Noël

Quoi de mieux que ce livre pour faire perdurer encore quelques instants l'esprit de Noël ?



Dans ce recueil ont été réunis plusieurs récits de la plus célèbre des auteures suédoises, écrits entre 1904 et 1933, et ayant pour dénominateur commun la magie du temps de la Nativité. Et pour autant, il ne s'agit pas exclusivement de récits liés à l'histoire sainte car on y trouve également des récits fantastiques.



Pas évident de définir ces récits. Il ne s'agit pas de contes de fée, ni de chroniques mais plutôt de légendes, de ces mythes qui caractérisent si bien la culture scandinave, et qui s'accordent si bien avec le charme et le confort des habitations nordiques au cœur de l'hiver, quand le voyageur s'est perdu dans la forêt, quand les animaux arrivent à se faire comprendre des humains et quand le Julbock (le Bouc de Noël) vient apporter les cadeaux aux enfants impatients.



Selma Lagerlöf se raconte également elle-même en évoquant ses souvenirs d'enfant et les Noëls passés à Mårbacka, le manoir où elle grandît et qu'elle rachètera plus tard lorsque sa famille l'aura perdu. J'ai eu le grand plaisir de le visiter cet été, dans le Värmland et, de ce fait, ma lecture a pris une intensité et une couleur particulières.



Selma Lagerlöf, prix Nobel de littérature 1909, est une formidable conteuse ; ses récits comme ses romans résonnent de l'écho des veillées et miroitent de l'éclat des traditions de son pays, de cette Suède si belle de nature et de croyances populaires.





Challenge XIXème siècle 2019

Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge PLUMES FÉMININES 2019

Challenge XXème siècle - Edition 2019

Challenge NOBEL
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Le violon du fou

Je ne m'attendais pas à tomber ainsi sous le charme de ce conte, à croire qu'un troll m'a jeté un sort...

Dans cette jolie histoire de violoniste fou de terreur et d'une pauvre orpheline, tous deux sauveurs et sauvés par l'amour (un duo qui je ne sais pourquoi m'a rappelé la délicieuse folie de The Fisher King), J'ai été envoûtée par la mélancolie subtile dans laquelle baigne le récit, par l'atmosphère de merveilleux, sombre ou lumineux, qui se dégage de la nature que traverse ces deux héros universels qui transcendent la peur par l'amour.

Me resteront de ce beau moment de lecture quelques images d'une grande puissance, créées par la plume incandescente et poétique d'une grande auteure, tantôt d'une rare violence comme la vision de la jeune Ingrid dans son cercueil, tantôt bouleversantes de joie comme ce vieux couple de saltimbanques qui s'enlace pour danser encore, ou encore d'une délicatesse étrange à travers un visage souriant apparaissant comme un ange aux côtés de la jeune fille.

Magnifique moment passé dans ce monde enchanté.



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La légende de Gösta Berling

Chacun d'entre nous a sa définition de ce que devrait être un livre parfait. Certains ne l'ont pas encore rencontré, ce livre idéal et tant désiré, d'autres ont déjà un nom qui leur trotte dans la tête. Pour moi, il est ici. C'est que Gösta Berling est bien plus qu'un roman, un conte ou une aventure : c'est un hymne d'amour. Pas à une personne, à un lieu. Le Vermland.



Peut-être un jour foulerais-je ce sol tant aimé. Peut-être mourais-je sans l'avoir vu. Peu importe. J'aurais senti cette flamme qui nimbait un esprit supérieur au mien, et j'y aurais réchauffé mes doigts. Chaque mot a été placé là par l'enthousiasme d'un cœur tout entier plongé dans le souvenir de sa vieille terre. Elle en aime chaque brin d'herbe, chaque ferme, chaque habitant – même le méchant Sintram.



C'est le Vermland le vrai héros de cette histoire. Ceux qu'on voit là ne sont que ses amis d'un jour. Mais il y eut une petite bande qui plus que toute autre agita sa vie paisible, et il est donc normal que, sur les moult petits chapitres qui composent le livre, ils soient les héros – parfois indirects – de la plupart. Ce sont les Cavaliers. Héros d'empires vaincus, nobles ruinés, inventeurs égarés, musiciens oubliés, ils sont douze en tout. Ils ont en commun une gaité, une noblesse et une fierté que la vie n'a pu briser, même en faisant d'eux des va-nu-pieds. le plus jeune, le plus fou et le plus beau, c'est Gösta Berling, le pasteur révoqué pour ivrognerie.



La Commandante, maitresse de sept forges et femme la plus puissante du Vermland, un à un les a sortis mourants de l'ornière où ils gisaient, et leur a donné un abris pour vieillir et mourir en paix. Mais ce Noël là, ils ont jurés au diable que toute une année ils n'agiront qu'en Cavalier : follement. Pendant un an, leurs plaisanteries et leurs fêtes secoueront tout le Vermland. Ils sèmeront gaité et souffrance, car jamais un Cavalier ne pense aux conséquences de ses actes. Par leur faute, des vies seront brisées, leur bienfaitrice chassée, des hommes et des femmes humiliés et tourmentés. D'autres seront relevés, aidés, sauvés. Car un Cavalier ne siffle pas dans le vent, il le fait souffler à son bon plaisir.



Beauté d'une terre saisie dans des pages de papier. Il suffit de les feuilleter pour voir se dresser sapins et montagnes…
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La légende de Gösta Berling

Trop tendre, trop jeune, trop seul, Gösta Berling trompe son ennui dans l'eau de vie. Ses soirées arrosées et sa vie de débauche sont incompatibles avec sa chaire de prêtre. Les villageois mécontents ont fait appel à l'évêque qui a révoqué ce prêtre fêtard et dépravé. Converti en mendiant, Gösta doit la vie à la Commandante, la maîtresse des sept forges qui l'a recueilli et en a fait un Chevalier d'Ekebu. Là, parmi ses pairs, le prêtre défroqué, ripaille, festoie, boit tout son soûl et séduit toutes les jeunes filles des alentours grâce à son physique avenant et ses belles paroles. Quand la Commandante est accusée de sorcellerie, Gösta se joint à La vindicte populaire et, ingrat, chasse la sorcière, devenant maître des lieux. La vie n'est plus qu'une fête perpétuelle, les forges se font silencieuses, le domaine tombe en ruines et Gösta continue de séduire, de tomber follement amoureux, de causer la perte de toutes celles qu'il approche.



Le Värmland, région de forêts, de torrents, de lacs, région aussi des forges, des mines, région dure, où l'hiver gèle les eaux, où l'été apporte la sécheresse. Cette terre qui l'a vue naître, Selma Lagerlöf la connaît bien et lui rend hommage à travers ces chroniques qui racontent une contrée sauvage, des hommes brutaux, une vie campagnarde au début du XIXè siècle. Ces petites histoires ont pour fil conducteur Gösta Berling, l'homme à la fois le plus fort et le plus faible de la région, capable du meilleur comme du pire, insaisissable, inconséquent, farceur et cœur d'artichaut. Mais il n'est qu'un prétexte pour évoquer le Värmland, terre de traditions, de croyances, de légendes, de superstitions où il faut se méfier du Ciel comme du Diable qui peut apparaître au détour d'un bois, la queue fourchue, les sabots trépignants. Avec beaucoup d'humour et de légèreté, Selma Lagerlöf entraîne son lecteur dans une folle sarabande de festins, de frissons, de grands sentiments, de sacrifices, d'honneurs perdus, de pactes avec le diable. C'est frais, vif, enlevé, passionnant et effrayant comme les contes d'autrefois, et émaillé de belles descriptions de la nature suédoise. A lire à la veillée, au coin du feu.
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Le banni

En débutant ma lecture, j'ai été heureuse de bien connaître la Suède et particulièrement sa côte ouest, déchiquetée et parsemée d'îlots sur lesquels, tels des champignons, poussent les minuscules cabanes des pêcheurs, enduites du caractéristique rouge de Falun. Cela m'a permis de mieux me représenter l'environnement de cette histoire hors du commun ; si j'avais dû compter sur la seule plume de Selma Lagerlöf pour faire naître dans mon imagination les paysages où évoluent ses protagonistes, je n'aurais peut-être pas été aussi saisie par sa narration tant son style est épuré, concis et direct.



Difficile de résumer ladite histoire d'ailleurs. Dans une atmosphère lourde, aux accents dramatiques, l'auteur, première femme à qui le Nobel de littérature a été décerné (en 1909), nous transporte avant la Première Guerre mondiale dans son pays natal pour nous narrer, à la façon d'un conte philosophique, du moins c'est ainsi que je l'ai ressenti, le long chemin de souffrance d'un jeune homme victime d'une injustice et condamné à quêter auprès de la société une rédemption qui semble totalement inaccessible.



L'auteur nous fait toucher du doigt la spiritualité luthérienne étroitement liée aux mœurs d'un peuple campagnard qui semble avoir enfoui la miséricorde divine sous le confort domestique et les conventions sociale et que seule l'horreur de la guerre ramènera sur la voie de l'amour universel.



Dit comme cela, j'ai conscience que je ne vous apprends pas grand-chose sur l'oeuvre et que je ne vous donne peut-être même pas très envie de tenter l'aventure. Ce serait dommage ; je suis navrée d'échouer à synthétiser un récit à la fois simple et puissant, très complexe derrière un extérieur très humble.



Déjà, un bon point pour l'auteur, son récit ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà pu lire. A travers un portrait sans concession et quasi exhaustif des passions humaines, Selma Lagerlöf emmène son lecteur à travers les destinées croisées d'une poignée de personnages que le lecteur s'étonnera de plaindre ou de rejeter avec une singulière violence.



Une très belle surprise dans le cadre du challenge NOBEL.





Challenge NOBEL 2013 - 2014
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

Un roman d'aventure poétique. C'est un bon souvenir de lecture pour moi, je l'ai lu il y a longtemps maintenant, mais je ne pense pas qu'il plaise beaucoup aux enfants d'aujourd'hui, ou alors les très bon lecteurs.
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Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à tr..

J’aurai aimé pouvoir dire que Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède est une lecture de jeunesse, et que m’y replonger me remplit de nostalgie, de bons souvenirs. Mais il s’agit de ma première lecture, et je ne suis plus un enfant. C’est correct mais, en le lisant avec des yeux d’adultes, je passe assurément à côté de quelque chose. La magie est là mais elle ne peut opérer autant. Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, j’ai craint qu’il n’ait mal vieilli. Et pendant un petit bout de temps, mon appréhension est restée. Toutefois, éventuellement, mes craintes se sont estompées et je me suis laissé gagner par l’émerveillement. Bien sur, le rythme est lent, l’intrigue est assez grosse, mais ça fonctionne. Après tout plusieurs générations d’enfants ne peuvent s’être trompés…



Nils Holgersson est un petit garçon espiègle, presque un garnement, qui joue de sales tours aux animaux. Un jour, alors que ses parents lui laissent la garde de la ferme, un tomte (une sorte de petit lutin scandinave) lui jette un sort. Voilà que Nils est transformé lui aussi en tomte. N’y croyant pas tout à fait, il court dans le jardin. Au même moment, Martin, un de ses jars voit des oies sauvages voler dans le ciel et désire les rejoindre. Nils essaie de l’en empêcher et s’aggrippe au jars qui décolle dans les airs à la suite du groupe d’Akka de Kebnekaïse. C’est le début d’un long voyage à travers la Suède.



Ainsi, à dos de jars (puis d’aigle, un peu plus loin), Nils explore son pays. Il part de la Scanie, visite le Smaland, l’île de Gottland, la région de la capitale, Uppsland, la Laponie, etc. Et, partout, des rivières, des vallées, des montagnes jusqu’aux fjells du nord. Ici, il faut dire que ce roman jeunesse est en fait une commande, avec le but avoué d’enseigner la géographie aux enfants, et peut-être un peu l’histoire, la faune et la flore, en tous cas le folklore et quelques légendes locales. Mission réussie pour l’auteur Selma Lagerlöf (qui se permet une petite caméo à la fin du roman). En fait, elle l’a dépasse. Avec ses tomtes, trolls, animaux parlant, elle met un pied dans le fantastique.



Mais, pour de la littérature jeunesse, le livre est un peu volumineux (446 pages dans la présente édition). Si les premières péripéties de Nils m’ont enchanté, très vite, elles sont devenues répétitives. Je me suis un peu réjoui quand j’ai vu le renard réapparaitre. Après tout, un bon roman d’aventure est incomplet sans un redoutable ennemi. Mais il disparaît pour de bon (et c’est assez logique) et la monotomie est revenue. Dommage. Mais bon, ce n’était pas grave au point de mettre fin à ma lecture.



Malgré ces quelques critiques, Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède demeure tout de même un ouvrage de qualité. Selma Lagerlöf a écrit plus qu’un roman d’aventures, à mi-chemin entre une fable et un roman d’apprentissage. Beaucoup des personnages sont unidimensionnels, presque stéréotypés (bons ou méchants) et font valoir une morale évidente. Mais son personnage principal Nils évolue, à la fin, il devient un gentil garçon (comme ça sonne cliché !). Surtout, il s’émerveille devant tout ce que son grand pays peut lui offrir et, par la même occasion, ses lecteurs aussi. Ça donne l’envie de voyager à son tour dans ces contrées nordiques.
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La légende de Gösta Berling

Un prix Nobel bien mérité pour cette dame que je n'avais pas encore découvert...

Des histoires scandinaves, des légendes diversifiées mais notre personnage principal Gösta Berling est toujours au rendez vous.

C'est en Suède, plus exactement dans le Vermland, la région natale de l'auteure que se déroule ce roman à l'écriture d'une délicatesse et d'un lyrisme à toute épreuve.

Les descriptions de la nature, la faune et la flore sont excellentes, c'est ce qui fait de cette lecture un agréable moment.

On vit avec les personnages, avec leurs défauts, leurs vices et au milieu des sorcières, des pactes avec le diable, avec ces animaux qui attirent la malédiction...

Bref, un pur moment de plaisir...
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