De fait, un Binaire pouvait décider de son vivant de transmettre tout ou partie de sa mémoire à autant d’ayants droit qu’il le voulait. Parfois, comme si on recevait une carte postale du passé, on héritait d’une bribe : d’un vieux copain des instants d’enfance partagés avec lui, d’un ancien amour un baiser échangé. Le plus souvent, on se retrouvait légataire de pans entiers d’une vie. C’est ce qui arriva à Esther qui, tout à sa peine, reçut, quelques heures après le drame, un nouveau message prioritaire, lui avisant cette fois qu’elle était légataire universelle de la mémoire de Dolores. Tout, absolument tout, lui revenait.