'Lo strano viaggio di un oggetto smarrito' di Salvatore Basile
Michele comprit que les habitudes figent le monde et la vie. Et qu'il avait suffi de monter dans un train à un horaire différent pour comprendre que tout était en mouvement.
Pense seulement que la vie est toujours un risque, pour tout le monde. Si tu fais attention et que tu utilises ton cerveau, c'est un risque contrôlé. À n'importe quel moment tu peux t'arrêter et revenir en arrière... à moins que tu sois mort. C'est tout. Or tu ne me sembles pas mort.
La vie ne finit jamais de faire des cadeaux, dit-elle d'une voix pétrie de tranquillité et de vieillesse. Parfois elle nous a apporté des douleurs dont nous nous serions passés. D'autres elle nous a fait goûter de grands moments de bonheur.
Le chambres d'hôtel ont quelque chose de commun avec les wagons des trains: ce sont des parenthèses de la vie accordées en prêt, des lieux de transit pour des identités différentes et inconnues qui se relaient entre un départ et un retour, jour après jour, dans l'attente d'un réveil ou d'une arrivée. Ils appartiennent à tout le monde et à personne, comme le hasard ou le destin.
Tomber c'est comme n eplus saisir la vie. On la sent encore courir dans son sang, pulser dans son coeur, briller dans ses yeux, mais on ne respire pas. C'est l'instant où on aurait besoin de sa volonté et de sa conscience pour activer les poumons. Parce que quand on respire, on le fait sans réfléchir, la respiration est comme la pensée: elle se produit. Elle se produit quand on est distrait et qu'on vit.
Tomber, ça fait frôler la frontière de la vie. Et pendant qu'on pense, en tombant, à comment ça a pu se passer et à ce qui se passera, la vie discute avec le destin pour décider de notre sort. Entre-temps, on ne respire pas. Et ce n'est qu'au dernier moment qu'on le regrette.
Il avait remonté les montres, se laissant draper par le tic-tac rythmé qui lui rappelait le bruit de la pluie sur les voies, quand il attendait le train les soirs d'hiver, debout sur le quai.
Ne pas pouvoir pleurer ça fait mal, tu sais? Parce que la douleur ne sait plus par où sortir et elle te reste à l'intérieur, enchaînée, elle marche dans ton sang, comme une bête en cage qui fait les cent pas, toute la journée et le lendemain et le lendemain... Et toi tu voudrais la faire sortir, tu voudrais t'en libérer, mais tu ne sais plus comment faire.
"Dans le fond ,admit-il, ma vraie vie n'a pas commencé depuis longtemps. J'aiencore beaucoup à apprendree et à comprendre"
Pour la 1ère fois, il ressentit de la tendresse pour lui-même. Iun sentiment de pardon qui lui était inconnu. Il sentit qu'il lui serait possible de se débarrasser du poids de cette étrange vie, de cette pénitence à laquelle il s 'était soumis, sans s'en rendre compte, au fil des ans. Peut-être la confiance en les autres, tôt ou tard, ne lui apparaitrait-elle plus comme un seuil infranchissable. Peut-être pourrait-il recommencer à vivre, à risquer la douleur e tla déception, s'il cessait de défendre son âme, d'ériger autour de lui des frontières imaginaires et de creuser des tranchées pour se protéger de l'imprévu.
Aujourd’hui les blessures sur mes doigts sont guéries, on ne les voit plus. Mais ça me désole parce que maman m’a dit que les guerriers d’antan avaient des blessures qu’ils montraient à leurs ennemis comme ça ils comprenaient que ces guerriers sont forts parce qu’ils ne sont jamais morts avant dans d’autres guerres. Moi avant je montrais mes blessures à tout le monde comme ça ils comprenaient que je suis un de ces guerriers, mais maintenant qu’elles ont guéri comment je fais ? Je dois demander à maman de m’apprendre comment on devient un guerrier d’antan même sans blessures aux doigts pour le montrer.
Les chambres d'hôtel ont quelque chose de commun avec les wagons de trains; ce sont des parenthèses de la vie accordées en prêt, des lieux de transit pour des identités différentes et inconnues qui se relaient entre un départ et un retour, jour après jour, dans l'attente d'un réveil ou d'une arrivée. Ils appartiennent à tout le monde et à personne, comme le hasard. Ou le destin."