En fait de vérité, ce que vous avez dans ces millions de petits volumes, c’est ce que Stephen Colbert a qualifié du terme inoubliable de “véritude”. Si la vraie vie n’est pas assez sexy, la solution – une solution très romanesque, il faut le dire – consiste à la rendre plus sexy. Ou pour le dire d’une autre façon, à mentir.
J’ai connu un jour un écrivain adepte de la “véritude”, un menteur consommé, un menteur vraiment brillant au point d’en être majestueux. Qui, lorsqu’on le confrontait à la fausseté évidente de ses déclarations, répondait d’un air impassible : “C’était une métaphore pour montrer combien j’étais malheureux.” Ne pas faire la différence entre une métaphore et un mensonge est une des définitions de la folie.