Parce que j’aime inventer, j’aime mentir. La fiction constitue la preuve du plus étrange des paradoxes : elle prouve que l’on peut découvrir dans la non-vérité le fil même de la vérité.
-Parce que j’aime lire une certaine sorte de livres, qui bien souvent n’ont pas encore été écrits et qui devront bien l’être un jour.
Parce que je n’ai pas encore trouvé comment ne pas écrire.
-Parce qu’en écrivant, j’ai découvert ce en quoi je crois.
-Parce que, comme tous les immigrés, je dois tout inventer : moi-même, mon univers, tout.
-Parce qu’il y a des choses qui doivent être dîtes, et d’autres dont on doit discuter. Écrire, c’est en partie écrire contre quelque chose.
-Parce que je ne sais jamais pourquoi j’écris sauf lorsque j’écris’’.
Journal ‘’Libération’’, hors série- mars 1985