Faute d’ingérences étrangères, le silence était le maître mot de la maisonnée, soigneusement ponctué par une série de rituels.Hélas, Bagdad était une ville en proie à des changements perpétuels et ce silence lui-même ne devait pas durer. La planque, oubliée de presque tous, était gravée dans l’esprit du petit Xervish, qui habitait autrefois la porte à côté et qui, une nuit, avait vu dans la pleine lune trois hommes aux traits cachés sous des foulards à carreaux passer l’un des leurs au fil de l’épée devant les arches du palier, sa tête tranchée rebondir sur les marches comme un ballon de foot.