Mais à quoi bon méditer sur les souffrances, sur l'injuste destin des légumes ? C'est bien assez de se faire du souci à cause de tous les chiens, tous les chats et tous les chevaux maigres qu'on rencontre, d'être dévorée de tristesse pour l'oiseau qu'on met en cage, le bétail qu'on mène au marché ; d'être incapable de tuer une guêpe ou d'écraser un perce-oreille ; de recevoir un coup au coeur même pour les fleurs, qui souffrent peut-être d'être cueillies, arrachées à leurs compagnes.