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Citations de Roger Grenier (95)


Lamartine disait déjà: "La photographie, c'est le photographe". (p. 126)
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Un été à Lucca, en Toscane, pendant la foire à la brocante, j'ai remarqué une photo signée par les Alinari, les photographes florentins. C'était le portrait d'une jeune femme d'autrefois, plutôt une jeune fille. Je ne pouvais en détacher mes yeux. J'avais envie de l'acheter, mais j'ai repris mon chemin. Depuis, je rêve souvent à cette photo, bien plus sans doute que si elle était en ma possession.
Un tel portrait semble le fruit d'un petit miracle. Une seconde de grâce a été sauvée. l'instant d'après, elle était perdue sans recours. C'est ce que Willy Ronis appelle "le moment juste". Il ajoute : "Je sais bien que si j'attends, ce sera perdu, enfui; J'aime cette précision de l'instant. " (p. 114)
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(...) De toute façon, toute photo, même la plus insignifiante, fixe un moment du passé. Qui sait où notre imagination, nos obsessions vont nous entraîner quand nous la regardons ? (p. 113)
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Quand j'ai quitté le métier de journaliste, j'ai recommencé à me promener avec un appareil photo, comme tout le monde. Si l'on se mêle d'écrire, les photos qu'on les ait prises soi-même ou non, sont bien plus que des souvenirs ou de la documentation. C'est un tremplin pour l'imagination, une source d'inspiration dont je ne saurais me passer. (p. 113)
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Comme une amie fidèle, la photo reproduisait cette image qui s'était organisée dans notre système cérébral. Photographie: étymologiquement "écrire la lumière" (p. 31)
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Parfois la photographie devient la complice de nos sentiments, comme si elle reflétait notre subjectivité. (p. 81)
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Prendre quelqu'un en photo, c'était s'emparer un peu de sa personne. On dit aussi qu'il faut attraper le regard, et alors la photo est réussie. Prendre , attraper, ces mots ne sont pas innocents. (p; 18)
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Je ne suis pourtant pas devenu photographe et mon instrument professionnel a été une machine à écrire. Mais la photo n'a cessé d'influer sur ma vie. (p. 40)
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Il ne servirait à rien aux reporters-photographes de courir le monde, et parfois de risquer leur vie, s'ils ne cherchaient partout un seul sujet, l'homme. Parmi tous les miroirs de l'homme, la photo est celui qui ment le moins. (p. 75)
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Une photo permet de rêver sans fin. (p. 18)
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Mais la photo ne date-t-elle pas du premier enfant qui a vu se refléter le ciel, les arbres, les prairies dans une goutte d'eau ? Ou d'Aristote qui perce un petit trou afin de pouvoir observer, sur le mur du fond d'une pièce obscure, le soleil écorné par la lune, au cours d'une éclipse ? Fixer l'image, ensuite, ce ne fut qu'affaire de chimie. (p. 10)
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A eux deux, Prados et le commerçant répondaient à toutes les aspirations humaines. Le premier prodiguait sa fausse médecine au corps, et l’autre comblait les besoins esthétiques de l’âme avec une camelote plus ou moins bien imitée. Le réel n’est que néant, pensa l’ancien journaliste. Le monde est incompréhensible. Tout ce que l’on peut en savoir, c’est qu’il nous apporte la souffrance et la mort. Pour ne pas devenir fous, les hommes ont besoin de se raconter des histoires. S’il n’y avait que la raison, autant voudrait se tuer tout de suite. Heureusement, nous avons nos illusions, nos passions, nos chimères. Prados, le marchand de faux tableaux, les Pieds-Nickelés sont très utiles à l’humanité. Ils lui apportent le lot d’impostures qui lui permettent de survivre.
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Pia citait souvent les propos de Baudelaire sur le droit de se contredire et celui de s'en aller. C'est de lui que je les tiens. On les retrouve dans les Carnets de Camus qui, lui aussi, les tenait de Pia. S'il vivait encore, je pense que lui qui était un athée convaincu y ajouterait le droit au blasphème, puisque aujourd'hui, au nom de sornettes, de divinités qui passeront, comme celles qui les ont précédées, des croyants de toute obédience - les uns lancent leur empire dans la guerre, et les autres condamnent à mort - transforment des hommes et des femmes en bombes vivantes. Une caricature de leur prophète, dans le journal d'un pays lointain, suffit pour qu'ils mettent les rues à feu et à sang.
On n'en était pas là, il y a quelques années, et Pascal Pia, après avoir ajouté aux deux droits de Baudelaire le droit au silence, a revendiqué, à la fin de sa vie, le droit au néant. Il a interdit que l'on parle ou que l'on écrive sur lui après sa mort, et même que l'on annonce sa mort. Pourtant, fidèles et traîtres à la fois, nous sommes quelques-uns de ses amis à ne pas laisser sa mémoire en paix.

S'en aller, p. 74- 75
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L'essentiel de la biographie d'un écrivain consiste dans la liste des livres qu'il a lus.
Valery Larbaud

Pour être aimé, p. 168
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La Déclaration des Droits de l'homme a défini un certain espace de liberté. Elle comprend dix-sept articles. Et ce n'est pas par goût de la plaisanterie que j'insisterai sur la boutade de Baudelaire qui en avait inventé un dix-huitième et un dix-neuvième : le droit de se contredire et le droit de s'en aller.

S'en aller, p. 53.
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On peut méditer longtemps sur ce cri de Flaubert quand approche la fin : "Je vais mourir et cette pute de Bovary va vivre !"

Pour être aimé, p. 189
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Les rapports d'un écrivain avec ses souvenirs, rapports mystérieux, il les entretient avec beaucoup de précautions, car il a toujours peur de brouiller cette source, ou de la voir se tarir. Car, chez la plupart, il se produit un curieux phénomène. Il y avait dans leur passé des événements, des personnes, des lieux qui les obsédaient. ils ont fini par en faire un livre. Dès ce moment, et de plus en plus, il va leur devenir difficile, pour ne pas dire impossible, de distinguer entre ce qu'ils ont imaginé et ce dont ils se sont souvenus. Flaubert le remarque, dans une lettre à Hippolyte Taine, de novembre 1866 ; "[...] ce que la réalité m'a fourni, au bout de très peu de temps ne se distingue plus pour moi des embellissements ou modifications que je lui ai donnée*."
(* Correspondance, La Pléïade, Gallimard, 1991, t. III, p. 562)

Vie privée, p. 95
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Mais il faut bien finir par redescendre du paradis littéraire pour retrouver le quotidien, où la vérité n'est pas plus vraie que dans les livres, seulement plus difficile à supporter.

L'attente et l'éternité, p. 47.
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Les comptes que l'on règle avec soi-même sur une feuille de papier, c'est ce que l'on a de plus personnel. La vraie vie privée, c'est l'écriture.

La vraie vie privée, p. 107
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La mémoire est déjà elle-même un romancier. On sait maintenant qu'elle n'est pas une machine enregistreuse, mais qu'elle recompose sans cesse le passé. Elle invente plus qu'elle ne restitue. Elle est dynamique, se nourrit de notre imagination, de notre personnalité, de nos passions, de nos blessures. Il en est ainsi pour chaque être humain et c'est encore plus vrai pour l'écrivain. Les inventions de la mémoire lui sont plus utiles que sa fidélité. C'est pourquoi les modèles ne sont jamais tout à fait ressemblants aux personnages des romans. Ils n'ont été que des prétextes.

Vie privée, p. 94.
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