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Citation de Myrtle


Depuis cette nuit blanche où nos lignes de vie se sont entrelacées pour la première fois, il y aura quinze ans le 1er mai, au Bric-à-brac, un cabaret bohème et un peu miteux de Kiev, j’ai entendu Mandelstam donner d’innombrables lectures publiques, et pourtant le plaisir absolu que me procure sa poésie est demeuré intact. Par moments, l’indescriptible beauté des mots m’émeut aux larmes, ces mots qui acquièrent une nouvelle dimension lorsqu’ils pénètrent la conscience par l’oreille et non par les yeux. Comment puis-je expliquer ce miracle sans avoir l’air d’une épouse pâmée d’admiration, aveuglée par l’amour ? Cet homme nerveux, obstiné, joyeux vivant, cet homo poeticus (selon sa propre description, lancée négligemment quand il m’a chipé cette première cigarette au Bric-à-brac, dans une autre vie, semble-t-il), cet amant fébrile (le mien et celui de plusieurs autres) est alors transfiguré – il devient quelqu’un, quelque chose d’autre.
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