![](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/41OSlAGQ7cL._SX95_.jpg)
buildings du souvenir
extrait 2
Chaque jour chère malade d'aurore ton sourire m'illu-
minait
Nous regardions au loin les publicités au néon susciter
la nuit totale
Au bord du fleuve où coulaient les fanaux des bateaux
de plaisance
Nous passions l'été dans les courants d'air des fenêtres
ouvertes
Et parfois en quelques heures le parc était tout vert
de printemps
Nous étions poinçonnés par une incessante file d'autos
sur la highway
C'est là que tu m'as donné cinq ans de tous les
battements de ton cœur
Nous luttions pour vivre et nous fûmes heureux la
main dans la main
Et toi Louis Armstrong au Savoy dans le bal à la
dynamite de Harlem
Où nous bûmes les pepsy-colas du swing aux tables
étroites
Souviens-toi comme des bootleggers nous apportions
notre rhum
Parfois les Savoy Sultans ou Benny Carter déchaî-
nait la transe
De belles créoles dansaient le lindy-hop toutes jambes
dehors
Dans une loge les taxi-girls souriaient de leur hublot
tout rose
C'est là que j'avais rendez-vous avec le rythme
exceptionnel de tous les jours
…